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Ratapoil
Ratapoil tire son nom de cette œuvre capitale de Honoré Daumier ; il représente un demi-solde efflanqué, à l'image de ces agents électoraux, qui à la veille du rétablissement de l'Empire, s'étaient répandus dans la population pour favoriser les idées bonapartistes [réf. nécessaire].
Sommaire
Historique
Républicain convaincu, Honoré Daumier milita jusqu’au dernier moment au sein du journal Charivari pour sauver la IIe République. Ratapoil, dont le visage n’est pas sans rappeler celui de Napoléon III, se retrouve dans différentes gravures de l’artiste entre 1850 et 1851. On peut parler à son sujet de sculpture militante, ce qui lui valut de rester cachée dans des paillons à bouteilles durant tout le début du Second Empire, avant d’être offert par madame Daumier au mouleur Geoffroy-Dechaume, ami de l’artiste.
Les éditions
La terre originale crue du Ratapoil fut offerte à Geoffroy-Dechaume et probablement détruite lors de l’opération de moulage destinée à réaliser le plâtre original. Celui-ci, dont il n'existe qu'un état, est aujourd’hui conservé à l’Albright-Knox Art Gallery de Buffalo ; il servit à partir de 1891 à la première édition en bronze chez le fondeur Siot-Decauville, puis en 1929, à la seconde, initiée par Henry Bing chez le fondeur Eugène Rudier, l’année du cinquantenaire de la mort de Daumier. Toutes les conclusions de cet article viennent de l'analyse et de la mise en relation des ouvrages cités plus bas en bibliographie.
- 1re édition (sur le plâtre original Geoffroy Dechaume, débutée en 1891)
1891 : 8 ou 10 épreuves numérotées et marquées [1] Siot-Decauville Fondeur Paris (n°1 à Oxford, Ashmoleum Museum ; n°2 à Marseille, musée des Beaux-Arts ; n°4 à Paris, musée d’Orsay ; n°5 à Karlsruhe, Staatliche Kunsthalle ; n°6 à Munich, Neue Pinacothek…). Après 1891, numérotation plus élevée (n°16 à Philadelphie, Philadelphia Museum of Art ; n°17 à Washington, National Gallery of Art ; n°19 à Mannheim, Städtische Kunsthalle ; n°20 à Copenhague, Ny Carlsberg Glyptotek…).
- 2de édition (sur le plâtre original Geoffroy-Dechaume, débutée en 1929)
Tirage de Henry Bing, fontes chez Alexis Rudier. Édition annoncée à 21 épreuves numérotées de 0 à 20/20 et probablement arrêté à moins [2] (n°0 à Los Angeles, County Museum of Art ; n°7 à Hambourg, Hamburger Kunsthalle ; n°9 à Francfort, Städelsches Kunstinstitut ; n°13 à Winterthur, Kunstmuseum Winterthur).
- Tirage reproductif (sur un autre plâtre [3], débutée dans les années 1959-1960 après expiration de la période couverte par les droits d’auteur) :
Fontes par C.Valsuani[4]. Tirage annoncé à 15 épreuves avec le cachet "Cire perdue Valsuani", numérotées de 1 à 12 et 3 épreuves d’essai marquées E1, E2 et E3.
Notes et références
- ↑ Sur les épreuves de 1891, le cachet est en général une pastille insérée dans la fonte ; sur les épreuves postérieures, il est plutôt estampillé. Il existe un petit nombre d’épreuves surmoulées de grossière qualité et quelques faux de meilleure qualité.
- ↑ Il existe aussi un grand nombre d’épreuves, plus que de bonnes, sans justificatif de tirage (contrefaçon effective de la marque Rudier avec ou sans certificat de Georges Rudier, toutes fausses) ; et aussi fausses numérotations ainsi que des surmoulages nombreux.
- ↑ Obtenu par surmoulage du plâtre original, ancienne collection Borletti di Arosio, Milan.
- ↑ Un nombre important d’épreuves surmoulées et surtirées, plus que de bonnes, avec contrefaçon de marque et de numérotation.
Bibliographie
- Jean-Claude Romand, Daumier sculpteur, Les bustes des Parlementaires, Galerie Sagot-Le Garrec,Les Presses Artistiques, Paris, 1979.
- Marcel Lecomte, Daumier sculpteur, Les figurines et autres sculptures, Les Presses Artistiques, Paris, 1979.
- Monographie DAUMIER, 1808-1879, Réunion des Musées Nationaux, 1999.
- Maurice Gobin, Daumier sculpteur, Ed. Pierre Cailler, 1952.
Catégorie : Sculpture en France
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