- Pyramide de chaussure
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Une pyramide de chaussures est une manifestation visant à sensibiliser le public quant aux effets des bombes à sous-munitions non explosées (BASM) dans les pays en développement dans lesquels la guerre a sévi.
Des statistiques alarmantes estiment le nombre d'enfants marchant sur une mine à environ un toutes les 20 minutes. 98% des victimes de ces explosifs sont des civils[1]. Les dégâts sont souvent cause d'amputation d'une jambe ou de mutilations dues aux éclats. Pour protester, Handicap international a créé en 1998 cette manifestation où l'on dénonce ces armes symboliquement par la constitution d'une pyramide de chaussures ouverte à tous. 37 villes ont participé à la manifestation qui en était à sa 14e édition (en 2008). 31 villes françaises participeront à la 16ème édition qui se tiendra le 25 septembre 2010.
À travers cet événement, l’association mobilise depuis seize ans l’opinion publique contre les mines antipersonnel et les bombes à sous-munitions (BASM). Ces « armes des lâches » blessent ou mutilent une personne toutes les 90 minutes dans le monde. Plus d’un tiers des victimes civiles sont des enfants.
Historique
Lancées en 1995 par Handicap International, les Pyramides de chaussures, organisées dans de nombreuses villes de France et d’Europe, se sont imposées comme le rendez-vous annuel de mobilisation des citoyens contre les mines antipersonnel, et depuis 2004, contre les bombes à sous-munitions (BASM). Elles ont permis de collecter près de 2 millions de signatures de pétition afin de faire pression sur les États et d’obtenir l’interdiction de ces armes.
Handicap International a été fondée en 1982 dans les camps de réfugiés cambodgiens de Khao I Dang. Très rapidement, les membres de l’association ont été confrontés aux souffrances des milliers de réfugiés victimes de mines antipersonnel. En 1990, chaque mois, 200 Cambodgiens étaient victimes d’un accident par mine. En 1992, Handicap International a décidé de s’engager dans le combat pour l’interdiction de ces armes, en fondant avec cinq autres ONG la Campagne internationale pour interdire les mines antipersonnel (ICBL).
En 1997, après 5 ans de mobilisation citoyenne et de pression sur les États, le Traité d’interdiction des mines antipersonnel a été signé à Ottawa. L’association, ainsi que les autres membres d’ICBL, recevaient le prix Nobel de la paix la même année. En 2004, Handicap International a lancé le combat pour l’interdiction des bombes à sous-munitions. Le Traité d’Oslo interdisant ces armes a été ouvert à la signature en décembre 2008, et a depuis lors été signé par 106 pays et ratifié par 37 d’entre eux**. Il est entré en vigueur le 1er août 2010 et il est devenu ainsi une norme internationale incontournable.
Les Pyramides sont nées de la révolte contre les mines antipersonnel. Au total, depuis 1997, plus d’un million de citoyens ont signé l’appel de Handicap International pour l’interdiction de ces armes. Cette mobilisation, dont les Pyramides restent la manifestation la plus importante, associée à celle de dizaines d’autres ONG à l’étranger et de certains États, a permis d’aboutir au Traité d’interdiction des mines antipersonnel, signé à Ottawa en 1997.
Depuis 2004, le combat s’est élargi à la lutte contre les BASM. Au total, plus de 750 000 signatures ont été collectées entre 2004 et 2009, dont près de 400 000 sur les Pyramides. Comme pour les mines, elles ont permis de faire pression sur les États, notamment la France, et d’aboutir au Traité d’Oslo de 2008 interdisant les BASM. C’est grâce à la mobilisation des citoyens, des médias et de personnalités que Handicap International et ses partenaires ont réussi par deux fois à faire interdire des armes.
Notes et références
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- Données au 28 juin 2010
Plus d’informations sur www.pyramide-de-chaussures.fr
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Wikimedia Foundation. 2010.