Progrès Dimanche

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Progrès-Dimanche

Le Progrès-Dimanche est un hebdomadaire québécois publié le dimanche à Saguenay. Il est publié par la même équipe que le Quotidien, dont il constitue l'édition dominicale. Fondé en 1879, il est maintenant la propriété du groupe Gesca, filiale de Power Corporation du Canada. En mai 2009, il a un tirage de 37 000 à 39 000 copies.

Sommaire

Historique

C’est à l’aube de la période industrielle au Saguenay que fut fondé le journal Le Progrès du Saguenay. Dès 1879, L’Évêché avait déjà suggéré à l’évêque du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Dominique Racine, de fonder un journal pour répandre « un flot de lumière sur les nouvelles colonisations au nord de Québec ». Mais celui-ci était beaucoup trop occupé par la colonisation du Lac-Saint-Jean pour entreprendre un tel travail.

À cette époque, plusieurs journaux régionaux avaient tenté de naître. La plupart ne sont restés qu’un projet. Seuls les journaux édités à l’extérieur de la région sont disponibles à la population. En 1880, on dénombrait huit journaux, dont 5 en langues anglaises, vendus sur une base régulière. Ce n’est qu’en 1887, suite à la fermeture d’une autre tentative nommée le Réveil du Saguenay, que fut fondé le Progrès du Saguenay par Joseph Dominique Guay et de quelques autres gens d’affaires comme Julien-Édouard-Alfred Dubuc, un riche industriel de Chicoutimi.

Lors de sa fondation, le Progrès du Saguenay se définit comme un journal populaire. Son abonnement annuel coûte 1 dollar. Publié tous les jeudis, il couvre l’essentiel de l’activité locale à l’intérieur de ses huit pages. Le journal est près de son milieu. Il semble s’inspirer du modèle de la presse américaine avec la nouvelle vision de l’information, celle qui fait parler les gens. Il excelle dans les potins et favorise les nouvelles concernant la bourgeoisie commerçante et professionnelle. Le Progrès du Saguenay est le premier journal régional à embaucher un journaliste, Auguste Béchard.

Toutefois, sa survie est difficile. Les travaux de colonisation ne laissent pas grand temps aux colons pour la lecture d’un journal. Pour éviter sa fermeture en 1908, le journal est vendu au Syndicat des imprimeurs du Saguenay inc. dans lequel les membres de l’Église locale sont propriétaires. Ceux-ci peuvent enfin réaliser le souhait, exprimé par l’Évêché 29 ans plus tôt, de répande la lumière de l’Église. Le journal est maintenant soumis à l’agenda politique et social de l’Évêché. Elle modifiera le contenu rédactionnel de la publication. Le journal supportera davantage les travailleurs en faisant écho de leurs travaux. Il ne parlera pas par contre de la syndicalisation qui prenait place dans les usines. Sa ligne éditoriale fait la promotion de la bonne morale. En somme, il supportera les curés dans leurs travaux quotidiens.

À la faveur d’une bonne économique régionale, le journal devient bihebdomadaire en 1926. Il se dote de la première salle de nouvelle et il devient membre de l’agence Canadian Press en octobre de cette même année. Il est publié sur une base quotidienne l’année suivante. Le Progrès du Saguenay atteint son seuil de rentabilité avec les revenus de publicité et la vente de 10 000 copies imprimées à chaque parution.

Suite à la Grande Dépression, les propriétaires sont contraints de déposer le bilan de faillite de l’entreprise. En 1933, le Progrès du Saguenay redevient un hebdomadaire. Celui-ci est maintenant administré par un comité de relance formé des créanciers et d’anciens employés. Finalement, c’est en 1941 que le journal est vendu à l’Imprimerie du Saguenay. Aucun changement majeur n’interviendra dans le journal jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Même avec la prospérité de l’après-guerre, le journal ne retrouve pas sa rentabilité. En 1953, il est redevenu un quotidien, mais l’entreprise coule toujours de l’argent. C’est la division imprimerie de l’entreprise qui finance principalement les parutions de la publication. Ce choix est supporté par l’évêché, toujours actionnaire du journal. Son marché est érodé par les autres journaux et en particulier Le Soleil de Québec qui possède les ressources financières et humaines pour son édition régionale. Ainsi, les pressions économiques et les conflits de travail auront raison de l’édition quotidienne et le Progrès du Saguenay devient hebdomadaire en septembre 1961. Après 75 ans d’existence, il ferme ses portes en septembre 1964.

Néanmoins, les actifs sont vite rachetés par un groupe de gens d’affaires. Le 11 octobre 1964, ils fondent le Progrès Dimanche. Près de 8 ans plus tard, le journal est imprimé à environ 52 000 exemplaires par numéro. Il est maintenant un journal prospère. Le Progrès Dimanche sera vendu en 1972 au groupe UniMédia qui possède déjà Le Soleil.

Ce groupe désirait effectuer une expansion de leurs organisations qui leur permettrait d’être cotés en bourse. Cet achat, considéré comme une première étape, leur a permis de créer un consortium en englobant la plupart de journaux à l’est de Québec et, ainsi, augmenter la puissance de leur organisation. En 1987, le groupe UniMédia est vendu à l'homme d'affaires Conrad Black. Le 10 novembre 2000, Gesca, propriété de Power Corporation du Canada, achète le journal du groupe de Conrad Black. Le journal est toujours aujourd’hui la propriété de la famille de Paul Desmarais.

Ligne éditoriale

Le Progrès du Saguenay a été fondé dans une période où les médias écrits dominaient. Les livres, les revues et particulièrement les journaux étaient souvent les seuls moyens pour les citoyens d’obtenir des nouvelles de leurs communautés. Comme le suggère la doctrine autoritaire, les dirigeants de l’époque comprennent bien le pouvoir d’un certain contrôle sur la population que représente un journal. Le Progrès du Saguenay consolide le pouvoir en place. Le journal se fait un ardent défenseur des entreprises et de ses propriétaires. Par exemple, jusqu’en 1906, il maintient un discours élogieux envers J.A. Dubuc, l’un des actionnaires, pendant que ses entreprises de bois et de pulpe tombent en faillite. Il s’oppose aussi à toute forme d’organisation ouvrière. Son acquisition par le Syndicat des travailleurs ne changera que le groupe d’intérêt qui le contrôle, de la bourgeoisie à l’Évêché. Son contenu sera imprégné par les préoccupations morales, spirituelles et de société comme l’implantation dans les usines des syndicats ouvriers. Par la suite, son achat par les groupes financiers ne fait que perpétuer cette doctrine et son but.

Situation financière

Il est raisonnable de croire que la situation financière du Progrès du Saguenay a influencé son contenu rédactionnel. Entre les débuts, où le journal tentait simplement de survivre, et l'enchaînement des différents actionnaires faisant pression pour promouvoir leurs intérêts, le choix qu’ont dû faire les éditeurs successifs entre la qualité de l’information et la rentabilité de l’entreprise n’a pas toujours permis le journalisme d'enquête. Comme beaucoup de journaux canadiens, la direction a souvent misé sur le journalisme d'opinion, les nouvelles « Soft », et le copier-coller des nouvelles en provenance de la presse canadienne. La publicité représente maintenant la majorité des pages du journal. Elle est visible sous forme d’annonces, de petites annonces et de publireportages. Le journal sert encore les pouvoirs établis en étant complaisants avec leurs conflits d’intérêts, reproduisant souvent de manière intégrale et sans analyse des communiqués de presse et en procédant à la mise à l’écart de groupes minoritaires. Avec la mise en place, sur la Toile, d’un nouvel outil de communication accessible à tous, le journal se devra d’augmenter la qualité totale de son information s’il ne veut pas devenir un simple support publicitaire.

Référence

  • Bertrand Tremblay, Le progrès au Quotidien., Gaëtan Morin éditeur, 1988 (ISBN 2-89105-259-5) 
  • Camil Girard, Histoire du Saguenay Lac St-Jean, Institut québécois de recherche sur la culture, 1989 (ISBN 2-89224-125-1) 
  • Anne-Marie Gigras, Médias et Démocratie, Presses de l’Université du Québec, 2006 

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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