- Pripiat
-
Pour l’article homonyme, voir Pripiat (rivière).
Pripiat При́п'ять Géolocalisation sur la carte : Oblast de Kiev
Géolocalisation sur la carte : Ukraine
Coordonnées : Pays Ukraine Subdivision Oblast de Kiev Fondation 1970 Population 0 hab. Indicatif tél. +380 +380 4499[1] Site officiel www.pripyat.com/en
Liste des villes d'Ukraine | Carte Pripiat (en russe : Припять) ou Prypiat (en ukrainien : Прип'ять) est une ville fondée en 1970, en Ukraine. Elle se trouve à 3 km de la centrale nucléaire de Tchernobyl et à une dizaine de kilomètres au nord de Tchernobyl. Elle est donc située dans la zone d'exclusion de 30 km mise en place autour de la centrale après la catastrophe nucléaire de 1986. Elle est désormais une ville fantôme, tout comme les villages proches de Novochepelytchi, Kotcharivka et Kopatchi, situés à 7 km de Pripiat.
La ville tient son nom de la rivière éponyme qui arrose la ville et qui rejoint le Dniepr. Ce cours d'eau a été gravement contaminé lors de la catastrophe.
Sommaire
Origines
Pripiat fut construit à l'origine dans les années 1970 afin d'héberger les employés de la centrale nucléaire. Sa population s'élevait à 21 711 habitants en 1979 [2]. Pripiat était alors considérée comme une « ville modèle » de l'architecture soviétique, possédant des logements de bonne qualité, une voirie dans un état correct, ainsi que des équipements culturels : jardins publics, installations sportives, cinémas, théâtres, etc. À la veille de l'accident, elle comptait 49 360 habitants.
Après l'accident, les gens non informés du danger observèrent les événements depuis le toit des immeubles.
La catastrophe
Article connexe : Catastrophe de Tchernobyl.Le matin du 26 avril 1986, à 1 h 23, une explosion se produit à la centrale, le réacteur n°4 explose. L'explosion fait voler de nombreux débris radioactifs en l'air. Le lendemain, les habitants de Pripiat ne sont pas mis au courant de l'accident. Aucune mesure de protection n'est prise et la vie suit son cours. Très vite, Moscou apprend la catastrophe, mais la désinformation à l'intérieur du système soviétique est telle que le chef de l'état soviétique de l'époque Mikhaïl Gorbatchev mettra plus de deux heures avant de savoir ce qui se passe réellement. Des unités militaires sont envoyées sur place dans la précipitation mais les passants ne s'en préoccupent pas. Les militaires constatent que par endroit le taux de radiation dépasse les 1 röntgen (0,258 mC/kg). Une unité est envoyée au pied de la centrale, et les compteurs s'affolent. Le 27 avril, la population est enfin évacuée par bus, mais les habitants sont déjà pour la plupart gravement irradiés.
Rapidement, la population apprend les dangers des radiations et une courte période de panique s'établit. L'Union soviétique décide alors de faire évacuer au plus vite la ville.
Elle sera évacuée au bout de 30 heures, le 27 avril, le lendemain de l'explosion. L'évacuation s'est faite dans l'urgence. La consigne avait été donnée de ne rien emporter, les autorités ayant annoncé un retour sous trois jours. Les bus chargés d’évacuer toute la population forment un convoi long de 20 km.
Immeubles, piscines, hôpitaux : tout est resté tel quel et même les objets les plus anodins (jouets d'enfants, journaux, etc.) ont été abandonnés dans l'urgence.
On trouve aussi beaucoup de véhicules de l'armée, de pompiers qui ont été abandonnés dans les alentours de la ville. En effet, les véhicules étaient trop radioactifs pour pouvoir être réutilisés.
Aujourd'hui
Pripiat est aujourd'hui une ville abandonnée et est presque devenue un musée témoignant de la fin de l'ère soviétique. À ce titre la ville est souvent comparée à Pompéi.
Pripiat et tous les alentours ne seront pas habitables avant plusieurs siècles (les scientifiques estiment que les éléments radioactifs les plus dangereux devraient atteindre leur demi-vie dans 900 ans et qu'il faudrait théoriquement 48 000 ans pour que le reste de la radiation s'épuise[3]).
Contrairement à Tchernobyl, où plusieurs habitants, souvent âgés, sont revenus vivre dans leurs foyers, Pripiat reste une ville complètement déserte. Sur la place centrale de la ville, la grande roue et les auto-tamponneuses ne bougent plus, elles rouillent et pourrissent sous la végétation. C'est aussi à cet endroit que le taux de radiation est le plus élevé (elle est 72 fois supérieure au taux maximal de sécurité). Les arbres sauvages ont envahi les bords de route.
Depuis quelques années, tout ce qui a de la valeur (postes de télévision, radiateurs notamment[4]) est volé et revendu, malgré les radiations et les points de contrôle. La police a déjà abattu plusieurs pillards sur le site. Mais aujourd'hui encore, on peut trouver, à même le sol, des livres ou des poupées abandonnées. Par ailleurs les bâtiments — des immeubles dortoirs, type HLM — sont abandonnés. Dépossédés de leurs portes et de leurs fenêtres, ils peuvent être « visités » à volonté. Seules les voitures sont laissées à l'abandon.
Le danger y est très grand, en particulier pour les enfants. Les plus hauts taux de radioactivité sont d'ailleurs atteints à Pripiat (et non à Tchernobyl ou sur le site de la centrale, en partie décontaminés : les autorités ont notamment enterré à un mètre de profondeur les souches les plus sensibles, comme l'herbe ou la mousse, ce qui n'est pas le cas à Pripiat). Le danger peut toutefois évoluer en fonction de la météo et des endroits : ainsi par temps de pluie, les poussières (qui transportent la radioactivité) restent au sol et l'endroit est « plus sûr ». À l'inverse, les zones envahies par la mousse atteignent des taux de 2 000 becquerels (Bq) (certaines pointes à 6 000 Bq ont été enregistrées). À titre de comparaison, un humain moyen reçoit, par jour, une dose de 10 Bq.[réf. nécessaire]
-
Auto-tamponneuses abandonnées
Références culturelles
- La ville a été comparée après coup à la zone du livre Stalker (parfois sous-titré Pique-nique au bord du chemin) des frères Strougatski et au film Stalker de Tarkovski qui en a été tiré en 1979.
- S.T.A.L.K.E.R.: Shadow of Chernobyl, jeu vidéo dont l'histoire se déroule autour de Tchernobyl et présente Pripiat avec beaucoup de réalisme. Il est à noter que GSC Game World, le studio responsable du développement du jeu, est ukrainien.
- Dans Call of Duty 4: Modern Warfare, une mission (en deux parties) du mode solo se déroule à Pripiat, une dizaine d'années après la catastrophe. Plusieurs bâtiments réels de la ville (piscine, grande roue, immeubles, hôtel ...) sont représentés avec un grand réalisme. Une des cartes du mode multijoueurs reprend la mission à Pripiat pour scène en utilisant les HLM abandonnés comme terrain, avec une statue de soldat soviétique au centre.
Notes et références
- City Phone Codes
- (ru) Recensements de 1979 sur www.webgeo.ru
- [1]
- « Tchernobyl, mon amour », La Libre Belgique, 24 avril 2006.
Lien externe
- 25 ans d'imagerie satellite sur Tchernobyl (plan de Pripiat)
- Tchernobyl, un quart de siècle plus tard. Une visite de Prypiat aujourd'hui (Avril 2011)
Voir aussi
Catégories :- Ville d'Ukraine
- Ville de l'oblast de Kiev
- Catastrophe de Tchernobyl
- Ville fantôme en Ukraine
Wikimedia Foundation. 2010.