- Première guerre macédonienne
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Première guerre macédonienne
La première guerre macédonienne oppose Rome, alors en guerre contre Carthage, et la Macédoine, dirigée par Philippe V. Elle naît de l'alliance passée entre Philippe V et Hannibal.
Cette alliance ne peut se comprendre qu'en étudiant la situation de l'Illyrie. Le royaume est aux mains de Démétrios de Pharos, nommé régent, ancien allié des Romains (avec lesquels il a rompu en 224). En 219, alors que la guerre contre Carthage en Espagne se prépare, les Romains envoient une expédition pour chasser Démétrios de Pharos des îles dalmates et s'installent en Illyrie. Pendant ce temps, Philippe V a déclaré la guerre aux Étoliens. Les conflits sont marqués par le sac du sanctuaire fédéral de Dodone en Épire, par les Étoliens, puis par le sac du sanctuaire fédéral de Thermos en Étolie par Philippe V. En 217, une paix est conclue à Naupacte. Pour Philippe, il convient à présent de se débarrasser des garnisons romaines en Illyrie.
Sommaire
L'alliance entre Philippe V et Hannibal
En 215, Rome et Carthage sont en guerre depuis 4 ans. Hannibal a déjà vaincu trois fois les armées consulaires et semble pouvoir l'emporter : la bataille de Cannes s'est conclue par la mort de milliers de citoyens romains, plusieurs centaines de chevaliers et près de quatre-vingts sénateurs. La puissance romaine semble totalement laminée.
Philippe V décide alors de s'allier au Carthaginois. Il envoie des ambassadeurs à Hannibal pour signer un traité d'alliance. En échange de l'aide macédonienne, Carthage s'engage, après sa victoire contre Rome, à aider Philippe dans sa conquête de la Grèce, notamment en jetant les Romains hors de l'Illlyrie. L'accord se fait et les ambassadeurs repartent vers la Macédoine. Alors qu'ils font voile vers leur pays avec des ambassadeurs carthaginois, ils sont arraisonnés par la flotte romaine commandée par Publius Valerius Flaccus. Tous sont arrêtés et envoyés au Sénat. Pour contrer la menace d'une invasion macédonienne, il est décidé de monter une flotte de 55 vaisseaux et d'envoyer avec ces navires le préteur Marcus Valerius Laevinus en Macédoine. Pendant ce temps, une seconde ambassade de Macédoniens parvient à rapporter à Philippe l'accord d'Hannibal pour une alliance entre les Carthaginois et les Macédoniens[1].
Débuts de la guerre
Après l'hivernage des armées romaines et macédoniennes, la guerre commence véritablement en 214. Les premiers assauts sont l'œuvre de Philippe qui s'empare de la ville d'Oricum et menace celle d'Apollonie, villes alliées de Rome. Oricum est rapidement reprise et les Romains parviennent à pénétrer dans Apollonie qui était assiégée. La nuit suivante, ils organisent une sortie avec l'armée d'Apollonie et parviennent subrepticement à pénétrer dans le camp macédonien. L'armée macédonienne est massacrée dans son sommeil et Philippe ne se sauve que de justesse. Empêché par les navires romains de gagner la mer, il retourne en Macédoine avec les restes de son armée[2].
L'enlisement du conflit
En 211, Laevinus traite avec la ligue étolienne pour que celle-ci entre en guerre avec Philippe. En échange, il promet l'aide de Rome pour que les Etoliens s'empare de l'Acarnanie. Aussi rapidement, les Romains s'emparent de l'île de Zante et des cités de Œniadæ et Nasos, qu'ils livrent aux Etoliens. Ceux-ci en 210 s'arment pour attaquer l'Acarnanie mais les Acarnaniens appellent Philippe et les Etoliens sont obligés d'abandonner leurs projets. Cette même année Laevinus est rappelé à Rome car il a été élu consul. Il est remplacé par Publius Sulpicius Galba Maximus. La guerre dure jusqu'en 208, date à laquelle les Achéens tentent d'établir la paix entre Philippe et les Etoliens. Le but de cette tentative était de parvenir à limiter l'interventionnisme de Philippe, du roi Attale Ier et des Romains dans les affaires de la Grèce. Cependant la présence proche des Romains et du roi Attale, les Etoliens font capoter les discussions. Philippe quitte furieux l'assemblée. Peu de temps après il remporte une victoire contre l'armée romaine en la surprenant alors qu'elle pillait la région située entre Sicyone et Corinthe. Soutenu par les Achéens, il tente ensuite de s'emparer d'Elis. Cette ville avait appelé les Etoliens pour se détacher de la ligue Achéenne. Alors qu'il approche de la ville, les Eléens et les Etoliens font une sortie en profitant de l'aide apportée par les romains qui avaient pénétrés subrepticement dans la ville. Durant le combat, Philippe est près d'être tué. Son armée est vaincue et est obligée de fuir. Alors qu'il campe dans les environs de la ville Philippe est obligé de rentrer en Macédoine avec son armée car la tranquillité de son état est menacée par des nations ennemies[3].
En 207 les combats reprennent. Les Romains, aidés d'Attale, s'emparent de la ville d'Oreos mais échouent devant Chalcis. De l'autre côté, Philippe a plus de réussite car il chasse les Etoliens qui bloquaient le défilé des Thermopyles, jusqu'à Héraclée. Ensuite il chasse le roi Attale qui venait de s'emparer de la ville d'Oponte. D'autres villes sont soumises. L'année est donc plutôt favorable à Philippe, même si aucun combat décisif n'est engagé contre les Romains. De plus Attale est obligé de rentrer dans son royaume avec son armée car Prusias Ier, roi de Bithynie avait envahi son royaume[4].
La fin de la guerre
Les Romains délaissent leurs alliés Etoliens pour se consacrer à la guerre contre Hannibal. Philippe parvient alors à l'emporter sur les Etoliens qui sont contraints, en 205, de signer un traité de paix favorable à Philippe. La même année, le proconsul Publius Sempronius traite avec Philippe et la paix est signé à Phoenice. Ce traité partage entre Rome et la Macédoine un territoire mineur le long du littoral de l'Adriatique pour "combattre la piraterie", l'Illyrie[5].
Analyse du conflit
Si en 214, les Romains s'attaquent à Philippe, par la suite, ils se contentent de servir de force d'appoint aux Etoliens. Ils ne cherchent pas à mener une guerre de conquête mais à empêcher Philippe de s'attaquer à l'Italie. La défaite en 205 des Étoliens marque ce retrait romain.
L'intérêt de Rome n'est pas la conquête, mais de garder la Macédoine, les cités états grecques, et les ligues politiques soigneusement divisées et non menaçantes. Ce conflit mineur ouvre le chemin de l'intervention romaine en Grèce.Références
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