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Gros Bill
Gros Bill ou Grosbill tout attaché, est un qualificatif qui désigne dans l'univers des jeux de rôle un joueur qui cherche à rendre son personnage le plus puissant possible, au détriment d'autres aspects du jeu tel que le réalisme ou l'interaction entre les personnages. Il a donné le substantif « grosbillisme », qui désigne le fait de « jouer la puissance » plutôt que « jouer le rôle ».
Le terme est péjoratif, car une attitude de Gros Bill dans un jeu de rôle traditionnel est proche de l'anti-jeu et gâche souvent le plaisir des autres joueurs.
La revue Casus Belli avait donné cette définition du Gros Bill : « la cervelle du canari et la puissance de feu du porte-avions nucléaire ».[réf. souhaitée]
Histoire
Dans les années 1980, Bruno Carrarini, un joueur parisien de AD&D surnommé Gros Bill se faisait remarquer par sa manière très peu subtile de tricher dans le seul but d'acquérir un personnage surpuissant. Personne ne restait dupe longtemps, mais cela ne l'empêchait pas de continuer à annoter sa fiche de personnage pour améliorer ses statistiques.
François Marcela-Froideval qui côtoya sa table de jeu, décida avec Didier Guiserix et Daniel Duverneuil de présenter cette nouvelle manière de jouer. Cet article ironique dans la rubrique « Devine qui vient dîner ce soir » parut en 1981 dans Casus Belli, n° 4. Il faisait passer à la postérité cette nouvelle tendance de joueur en la ridiculisant.
On peut noter que ledit Marcela-Froideval a fait sienne cette manière de jouer à l'occasion...
En 1985, Casus Belli publie une nouvelle fois un article, car le phénomène s'accentue. Le terme de Gros Bill qui jusque là permettait de se moquer gentiment des joueurs, devient dès lors plus péjoratif. En effet, cette pratique est clairement de l'anti-jeu, et si elle se généralise, les parties de jeu de rôle ne peuvent qu'être inintéressantes.
- Depuis quelque temps, une maladie terrible, contre laquelle nous avions tenté de lutter il y a longtemps dans Casus Belli, a tendance à ressurgir : la grosbillite galopante. ~ Casus Belli n° 25
La même année, le nom Gros Bill est utilisé pour un personnage du film Subway, de Luc Besson, un culturiste à l'esprit borné, interprété par Christian Gomba.
Certains meneurs de jeu sont aussi montrés du doigt, car créer des scénarios ou des donjons dans lesquels se trouvent à foison de puissants objets magiques sert la cause des Gros Bill. D'autre part, c'est aux meneurs de jeu de prendre des mesures pour empêcher la tricherie et les abus. Car certains Gros Bill vont jusqu'à lire les scénarios du commerce joués par leur meneur de jeu, pour savoir l'emplacement et l'énumération des objets magiques qui le composent.
Aujourd'hui, tendance accentuée par les jeux vidéo de rôle dont l'un des buts principaux est d'acquérir de l'expérience et de découvrir des artéfacts magiques, le Gros Bill désigne un joueur très expérimenté qui excelle dans la recherche de la puissance. Le terme est devenu synonyme de Power Gamer en perdant le sens de tricherie qu'il transportait jusqu'à présent. Il véhicule toutefois encore la notion d'excès, de surpuissance, d'élément potentiellement « déséquilibrant » pour l'univers dans lequel il évolue.
On peut également rajouter que le Grosbill connaît en général très bien (voire par cœur) le livre de règle du maître de jeu, ce qui lui permet de combiner des compétences, afin d'obtenir des capacités largement supérieures (Donjons et Dragons 3.5 est tout choisi pour ce style de grobillisme).
Voir aussi
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Catégorie : Jeu de rôle
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