- Portraits des évangélistes
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Les portraits des évangélistes sont un type spécifique d'enluminure qu'on rencontre dans les manuscrits enluminés du Moyen Âge et plus tard dans les Bibles et autres supports religieux.
Chacun des Quatre Évangiles, selon Matthieu, Marc, Luc et Jean, possède un portrait d'évangéliste en préface, occupant souvent une page entière. Leurs symboles peuvent être représentés avec eux ou séparément. C'est souvent la seule enluminure du manuscrit. Ces portraits sont fréquemment rencontrés dans les grands Évangiles du VIIe siècle jusqu'au déclin de ce format de manuscrit au Haut Moyen Âge, à l'époque où ils furent utilisés pour réaliser des portraits d'autres auteurs.
Sommaire
Portraits d’auteur
Ils dérivent de la tradition classique séculière du portrait d’auteur qui était souvent la seule illustration disponible dans les manuscrits classiques. Ils pouvaient aussi être utilisés comme frontispice (à la différence des photos d’auteurs dans les livres contemporains, publiées en quatrième de couverture). Très peu d’exemplaires de portraits séculiers de l’Antiquité tardive sont disponibles. Quelques uns ont été utilisés pour illustrer les portraits consulaires, la plupart du temps pour des Empereurs qui étaient aussi consuls. Un exemple de ces portraits, copies des originaux, peut être vu dans le Chronographe de 354 (d’autres portraits sont disponibles dans le Missorium de Théodose, antérieur de trente ans). L’Évangéliste devait porter un livre mais celui-ci ne devait pas avoir d’inscriptions, il devait être présenté de face sur un trône, surmonté par un fronton élaboré. Ces cadres étaient inspirés des façades ou avant-scène des théâtres romains.
Les symboles des Évangélistes
Les symboles traditionnels des Évangélistes étaient souvent représentés dans ces images, particulièrement dans l’art celte, soit en plus de leur propre image sur une page séparée soit en lieu et place de leur portrait. Ces symboles sont : le Lion pour Marc, l’Aigle pour Jean, le Bœuf pour Luc et l’Homme ailé pour Matthieu. Ils sont souvent représentés avec des ailes, comme le lion ailé sur les armoiries de Venise dont le saint patron est Marc. Parfois, comme dans l’Évangéliaire de Lorsch, les symboles sont représentés dictant le texte aux Évangélistes.
Description et autres supports
Jusqu’à l’arrivée de l’art celte, du VIIe au Xe siècle, les portraits des Évangélistes suivaient toujours les modèles classiques, montrant les Évangélistes en entier, assis, regardant le lecteur ou écrivant à un bureau et vu sous un angle oblique. L’usage veut que le dessin ait un cadre. Les détails de ces modèles, comme les rouleaux et les écritoires avec un unique support en forme de dauphin, ont assez bien survécu au Moyen Âge, bien que parfois clairement mal compris par les artistes concernés. Peut-être à cause de l’origine séculière de cette typologie, les auréoles sont moins utilisées que dans d’autres types d’image. La précision des détails des meubles est inhabituelle pour le Moyen Âge précoce. L’arche placée derrière l’auteur, à laquelle sont souvent suspendus des rideaux dans les modèles classiques, a lentement dévié vers un cadre de décor pour la scène entière. Les premières Bibles avaient souvent une couverture métallique ouvragée très couteuse avec des pierres précieuses. Elles avaient un cadre central représentant Christ en Gloire avec les Évangélistes ou leurs symboles dans les coins. Les mêmes compositions apparaissent sur les supports d’art religieux du Moyen Âge précoce, y compris les tapisseries. Le calice de Tassilo (daté du VIIe siècle) est un exemple de ferronnerie avec cinq médaillons ovales représentants des portraits du Christ et des Évangélistes autour du calice.
Variantes celtes et déclin
Les premiers artistes de la période celtique représentent souvent les Évangélistes de face et debout, bien qu'un chaise soit dessinée à leur côté. Le visage des personnages ne font pas l'objet de beaucoup de détails. Plus tard dans la période celtique, la chaise tend à disparaître des dessins. Pendant ce temps, dans le reste de l'Europe, le modèle dominant était une représentation assise, de trois-quart face, et avec un coussin derrière eux. Il arrive parfois d'avoir les quatre Évangélistes sur une même page, parfois encadrant le Christ en gloire. Les portraits debout était cependant monnaie courante pour les représentations murales avec les Évangélistes représentés comme les autres saints. L'abondance d'illustrations dans les Évangiles déclina à partir de la période Romane, et avec l'apparition des portraits des Évangélistes. Dans le monde Orthodoxe, les Évangiles sont restés un support privilégié pour les illustrations. Les portraits des Évangélistes, dérivant de la version byzantine, sont abondamment représentés dans les Évangiles slaves comme les Évangiles d'Ostromir (XIième siècle) et les Évangiles de Khitrovo (1390). A l'Ouest les portraits sont demeurés plus courant dans les Bibles où ils servaient d'illustrations au début de chaque Évangile. D'autres livres contenaient des portraits. Des illustrations similaires étaient utilisées pour d'autres auteurs saints, spécialement pour Jérôme de Stridon, souvent représenté avec son symbole, un lion, assoupi à ses pieds, et pour Grégoire Ier, dessiné avec une colombe, représentant son inspiration de l'Esprit Saint, chuchotant à son oreille.
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Evangelist portrait » (voir la liste des auteurs)
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