- Polygone nucléaire de Semipalatinsk
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Le polygone nucléaire de Semipalatinsk (en russe : Семипала́тинский я́дерный полиго́н) est le premier et l'un des principaux sites atomiques soviétiques. Il est situé au Kazakhstan, à 130 km à l'ouest de la ville de Semipalatinsk, au sud du fleuve Irtych. Sa superficie est de 18 000 km² et abrite la ville militaire de Kourtchatov.
Le premier essai nucléaire militaire soviétique y fut réalisé le 29 août 1949 avec la RDS-1, une bombe d'une puissance de 22 kilotonnes. De 1949 à 1989, 456 explosions de bombes atomiques à uranium et à hydrogène ont été effectuées sur le site de Semipalatinsk[1]. La somme totale des charges atomiques testées de 1943 à 1963 sur le polygone dépassent 2500 fois celle de la bombe d'Hiroshima.
Le polygone atomique de Semipalatinsk est fermé depuis 1991 sur décision de Nursultan Nazarbayev, Président de la république du Kazakhstan[2]. Dans les zones irradiées de l'ex-site, la radioactivité atteint à ce jour 10 000 à 20 000 microröntgens par heure.
Les radiations libérées à Semipalatinsk depuis 1949 seraient plusieurs centaines de fois supérieures à celles de la catastrophe de Tchernobyl. Elles auraient causé des problèmes de santé à plus de 1,5 million d'habitants de la région, soit un Kazakh sur 10[3].
Semipalatinsk est le site choisi par le Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan, Turkménistan et Ouzbékistan pour la signature de la Zone exempte d'armes nucléaires en Asie centrale le 8 septembre 2006, en commémoration de l'anniversaire de la fermeture du site.
Santé des populations
L'impact des radiations a été caché par les autorités soviétiques pendant de nombreuses années. Pourtant, les essais nucléaire à Semipaltinsk ont des retombées désastreuses sur le patrimoine génétique de la population du Kazakhstan[4].
Dans les alentours du site, la plupart des habitants souffrent de maladies diverses, en majorité de cancers. Puisqu'il est coûteux d'apporter la preuve exigée des services publics que les essais atomiques se trouvent être à l'origine des maladies, la plupart des victimes ne sont pas reconnues et vivent dans des conditions difficiles[5].
Les études sanitaires conduites sur le site depuis sa fermeture s'accordent sur le fait que les retombées des essais nucléaires ont actuellement un impact sur la santé d'environ 3 ou 400 000 habitants aux alentours[6]. Des scientifiques ont établi un lien entre un taux anormalement élevé de différents types de cancers et les effets des radiations. En particulier, de nombreuses études ont analysés la corrélation entre l'exposition à la radioactivité et les cancers de la thyroïde[7]. Dans cette région, de nombreuses personnes seraient atteintes de problèmes de santé et des enfants naissent malformés[3].
[précision nécessaire]
Notes et références
- The Semipalatinsk Test Site, Kazakhstan - sur le site de l'AIEA
- Le Kazakhstan face à l'héritage du nucléaire soviétique - vidéo créée le 19 avri l2010 par Euronews
- Nucléaire soviétique: les victimes oubliées, publié le 18/10/08 sur Cyberpresse
- Le mouvement antinucléaire international Nevada-Semipalatinsk sur le site de l'UNESCO
- RTL Television le 26 octobre 2009 Extra, magazine allemand sur
- Les secrets des essais nucléaires, Kazakhstan, URSS - émission produite en 2004 par Arte
- The lasting toll of Semipalatinsk's nuclear testing », Bulletin of the Atomic Scientists, 28 septembre 2009 Togzhan Kassenova, «
Lien externe
- (en) Images du leg radioactif
- (fr) Photos de Patrick André Perron à Semipalatinsk
- (fr) Le polygone atomique de Semipalatinsk vu par mes propres yeux d'après le Professeur Saïm Balmukhanov, membre de l'Académie des Sciences médicales du Kazakstan
- (fr) Ban ki-Moon plaide pour un monde sans armes nucléaires - interview du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, à Semipalatinsk le 9 avril 2010 pour Euronews
Catégories :- Programme nucléaire de l'Union soviétique
- Site d'essai nucléaire
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