- Arpa céltica
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Harpe celtique
Sommaire
La harpe celtique est un instrument de musique ancien répandu en Irlande (cláirseach), en Écosse, au Pays de Galles (telyn) et en Bretagne (telenn) pour accompagner la musique celtique. Elle jouit d'un regain de popularité assez récent en Bretagne, depuis les années 1950. Plus petite que la harpe de concert, elle est plus maniable. Elle possède un répertoire propre né de l'époque où elle était l'instrument des musiciens ambulants.
Origines
Les harpes triangulaires celtiques seraient d'abord apparues chez les Pictes de Pierres en Écosse au VIIIe siècle[1],[2] et plus tard en Irlande au XIe siècle[3],[4],[5]. En Irlande entre le XIIe siècle et le XVe siècle, les personnes aveugles qui ne pouvaient pas participer aux travaux habituels étaient alors dirigés vers le filage de la paille pour rempaillage de chaises ou bien on leur enseignait la harpe. Les aveugles furent nombreux parmi les harpistes de l'époque et souvent de très bons joueurs et compositeurs, leurs sens du toucher et de l'ouïe étant très développés. Le compositeur Turlough O'Carolan était lui-même aveugle. De ce fait beaucoup d'œuvres ne furent transmises que par oral et un très grand nombre d'entre-elles ont aujourd'hui disparu.
Seuls trois exemplaires de harpes celtiques anciennes (appelées aussi « harpes gaéliques ») nous sont parvenues : la harpe dite de Brian Boru, exposée au Trinity College de Dublin, la harpe de la Reine Marie et la harpe de Lamont, ces deux dernières étant conservées en Écosse, au National Museum d’Édimbourg. Le plus ancien fragment (12ème ou 13ème siècle) a été trouvé dans une tourbière irlandaise.
Facture
Sa colonne cintrée la rend reconnaissable entre toutes les harpes. Elle possède généralement 32 à 38 cordes. De nos jours, les cordes sont le plus souvent en nylon, mais on trouve aussi des instruments montés avec cordes de bronze, en acier, en fibre de carbone ou en boyau (de mouton).
Des « taquets » (ou palettes) encore appelés « leviers », fixés près de la partie supérieure de chaque corde, permettent de modifier la hauteur d'un demi-ton pour jouer les altérations (dièses/bémols). On accorde généralement la harpe celtique en mi bémol majeur avec les taquets en position basse, ce qui permet ensuite de jouer dans les tonalités ayant jusqu'à quatre dièses ou trois bémols.
Jeu
La harpe celtique correspond à tout un répertoire traditionnel irlandais, écossais et breton, mais elle s'adapte aussi à des répertoires classiques et contemporains (jazz, new age, musique contemporaine...). Elle accompagne idéalement le chant soliste.
Sa petite taille en fait un instrument de choix pour débuter l'apprentissage de la harpe à pédales, bien qu'elle possède une technique de jeu propre, différente du jeu sur harpe classique.
La harpe celtique est , au départ, un instrument à la sonorité douce et harmonieuse, exprimant la gaité, la mélancolie ou la rêverie. Mais les harpistes celtiques peuvent passer selon l'humeur, du très doux au très hargneux, par le jeu ou les effets électroniques.
Le terme « harpeur » est utilisé pour distinguer les joueurs de harpe celtique des harpistes « classiques »[6].
Instrumentistes célèbres
Le Dagda, dieu-druide de la mythologie celtique, est aussi le dieu tutélaire des musiciens et, à ce titre, il possède une harpe magique qui a la particularité de savoir toutes les mélodies de la musique et de pouvoir les jouer toute seule, sur simple demande du dieu.
Anciens :
- Turlough O'Carolan, né en 1670, le plus connu des harpiste professionnels d'Irlande, admirateur de Vivaldi. Sa mort est généralement considérée comme marquant le déclin de la tradition harpistique en Irlande, quoi que le Festival de Belfast, 50 ans plus tard, ait encore réuni 10 harpistes. Ses compositions sont encore très jouées par les harpistes actuels.
- Ruairi Dall O'Cathain autre harpiste aveugle irlandais né vers 1570 et décédé vers 1650. Aurait servi à la cour de Jacques Ier d'Angleterre. Il nous a laissé une œuvre moins abondante que O'Carolan, mais certaines de ses pièces, en particulier Tábhair dom do Lámh (« Donne-moi la main ») restent des classiques du répertoire traditionnel.
Contemporains :
- Alan Stivell, Breton qui, avec son père, Jord Cochevelou, a fait renaître la harpe celtique sur le continent et suscité un regain d'intérêt dans les autres pays celtes et dans le monde.
- Myrdhin, Breton au nom de scène gallois, fondateur des Rencontres Internationales de Harpe Celtique qui se déroulent chaque année à Dinan (Côtes d'Armor).
- Derek Bell (1935-2002), Irlandais membre du groupe « Chieftains ».
- Loreena McKennitt, Canadienne d'origine irlandaise, célèbre pour sa « World Celtic Music ».
- Dominig Bouchaud, premier prix de harpe classique au Conservatoire National Supérieur de Paris, compositeur et professeur de harpe celtique à l'école nationale de musique de Quimper.
- Les frères Quefféléant, du groupe breton Triskell.
- Katrien Delavier (1961-1998), originaire du nord de la France
- Et aussi : Mariannig Larc'hantec, Kristen Nogues, Violaine Mayor, Françoise Cornwell, Sedrenn ; aux USA : Kim Robertson, Aryeh Frankfurter, ...
- Armelle Gourlaouën est une des seules harpistes en France à jouer de trois harpes différentes en concert. Elle utilise la harpe classique, la harpe celtique et la harpe troubadour.
- Gwenäel Kerléo, élève de Muriel Chamard-Bois. Cette artiste compose tous ses morceaux et allie le traditionnel breton à sa touche personnelle. Elle a sorti trois albums : Terre Celte, Chemin de Brume et Yelen.
- Gildas Taldir-Jaffrenou
- Jord Cochevelou
- Denise Mégevand
- Elisa Vellia, harpiste d'origines grec qui est installée dans le bout du Finistère. Elle a sorti deux album lorsqu'elle faisait parti du duo Sedrenn. Aujourd'hui, elle en est a son deuxième album solo.
Notes et références
- ↑ Modèle:Cite encyclopedia
- ↑ The Anglo Saxon Harp, 'Spectrum, Vol. 71, No. 2 (Apr., 1996), pp. 290-320.
- ↑ The Ancient Music of Ireland Edward Bunting (2000) Curier Dover publications (originally published in 1843).
- ↑ The Musical Times and Circular (1956) JASTOR Grey University of Michigan.
- ↑ Celtic Music History and Criticism Kenneth Mathieson 2001 Backbeat books p192
- ↑ Myrdhin, in Harpe celtique, le Temps des Enchanteurs.
Bibliographie et liens
- Elisabeth et Rémi CHAUVET et alii (Myrdhin, Alan Stivell, Dominig Bouchaud, …), Anthologie de la harpe : La harpe des Celtes, éditions de la Tannerie, avec un CD audio et un historique de la harpe.
- Thierry Jigourel, Harpe celtique, le Temps des Enchanteurs, Celtics Chadenn, Londres, 2005, ISBN 9782847220582. Livre édité à l'occasion des 50 ans de la Telenn gentañ et dédié à la mémoire de Turlough O'Carolan et Jord Cochevelou.
- Alan Stivell et Jean-Noel VERDIER Telenn : la harpe bretonne
- Christine Y Delyn, dessins de Denis Brevet, Clairseach, la harpe irlandaise : aux origines de la harpe celtique, éd. Hent Telenn Breizh, 1998. Ouvrage de référence, abondamment illustré, sur l'histoire de la harpe irlandaise ancienne, et son rôle dans la civilisation gaélique.
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