- Pitte
-
Jean-Robert Pitte
Jean-Robert Pitte est un géographe français, né le 12 août 1949, à Paris. Spécialiste du paysage et de la gastronomie, il est président de la Société de géographie et co-directeur scientifique du Festival international de géographie (FIG).
Il a été élu, le 3 mars 2008, au premier tour de scrutin, membre de l’Académie des Sciences morales et politiques, dans la section Histoire et géographie, au fauteuil laissé vacant par le décès de Pierre George.
Il a été de 2003 à 2008 président de l'Université de Paris IV.
Engagé dans le débat public, il a pris position pour la sélection des étudiants à l'entrée à l'université[1] et pour une augmentation des frais d'inscription à l'université[2], compensés par une augmentation des bourses et une modulation en fonction des revenus[3].
Sommaire
Formation
De 1966 à 1971, il suit des études de géographie à la Sorbonne et obtient son agrégation en 1971. En 1975, il obtient son doctorat de géographie à l'Université de Paris IV. En 1986, il passe un doctorat ès-lettres dans la même université.
Œuvre
Auteur d'une thèse sur l'histoire des rapports entre l'homme et le châtaignier[4], Jean-Robert Pitte a orienté ses recherches vers l'histoire du paysage ainsi que vers l'étude de la gastronomie.
Son Histoire du paysage français, publiée en 1983[5], retrace l'évolution du paysage français, aussi bien rural qu'urbain. Il souligne la manière dont l'activité humaine a entièrement remodelé le paysage, depuis l'urbanisme systématique de la Gaule romaine et la domestication progressive de l'espace rural jusqu'aux remembrements modernes et à la construction des grands ensembles. Il oppose une première période marquée par un rapport « sacré » avec la nature et l'organisation urbaine, jusqu'au Moyen-Âge, au traitement « profane » de l'espace qui caractériserait l'époque moderne depuis la Renaissance, au risque d'aboutir à l'époque contemporaine à la mise en place d'un « paysage banal ».
Carrière universitaire
Enseignement
Après son agrégation il devient professeur au lycée Chaptal à Paris pendant un an, avant de passer deux ans comme assistant à l’École normale supérieure de Nouakchott (Mauritanie). Il rejoint l'Université de Paris IV en 1974, en tant qu'assistant puis maître-assistant, puis maître de conférences. En 1988, il y devient professeur de géographie.
Administratif
Il dirige de 1988 à 1991 l'Institut d’urbanisme et d’aménagement, puis l'UFR de géographie et aménagement de 1991 à 1993. En 1992, il devient président du Comité national français de géographie, poste qu'il quitte en 2000. Entre 1993 et 1995, il est également chef de la Mission de la Carte universitaire et des Affaires régionales au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Entre 1997 et 2001, il est vice-président de l'Université de Paris IV. De 2003 à 2008, il est président de cette même université.
Il est également membre de la Commission des relations extérieures de la Conférence des présidents d'université.
Prises de position
Il a pris position à de nombreuses reprises dans le débat public, en particulier depuis le mouvement étudiant contre le CPE en 2006[6]. Il avait alors pris parti contre l'occupation des universités, selon lui « illégale et scandaleuse » et considérait que les étudiants se comporteraient en « enfants gâtés » qui croient que « tout leur est dû » [7]. Ces critiques avaient inspiré l'ouvrage Jeunes on vous ment, sorti quelques semaines après la fin du mouvement. Il rappelait qu'un étudiant à la Sorbonne dispose d’un espace de 2,6 m², alors qu’un poulet de Bresse dispose de 10 m², et en rendait responsables « l'étatisation du système » ou « le blocage de toute réforme par les syndicats »[8]. Ce livre a suscité des réactions très négatives chez certains syndicats[9].
Il appuie également ses demandes de sélection sur la dénonciation d’« étudiants fantômes » qui à l’en croire « profitent du nom et de la réputation de l'établissement à son détriment », dérive contre laquelle la seule solution est selon lui l'augmentation des frais d'inscriptions[10].
Ces prises de position lui ont valu le qualificatif de « réac »[11].
Il a annoncé en mars 2007 qu'il pourrait demander le statut de « Grand établissement » comme l'Université de Paris-Dauphine si les réformes sur l'autonomie, la sélection ou les droits d'inscription ne voyaient pas rapidement le jour[12].
En 2007, il avait plaidé pour que la loi relative aux libertés et responsabilités des universités aille plus loin, en particulier en matière de sélection des étudiants, les universités étant « mûres pour l’autonomie »[13]. Si ces engagements lui ont valu d'être « connu pour son engagement à droite »[14], il fit les frais de sa mésentente avec les maîtres de conférence, les personnels administratifs et surtout les étudiants, perdant la présidence de l'Université de Paris IV Sorbonne le 14 mars 2008 au profit du Professeur Georges Molinié, classé à gauche par son soutien à Ségolène Royal durant la campagne présidentielle française.
Distinctions
- Chevalier de la Légion d'honneur
- Officier de l’Ordre national du Mérite
- Officier des Palmes académiques
- Officier des Arts et Lettres
- Membre de l’Académie des sciences d'outre-mer
- Membre de l’Academia Europaea
- Docteur Honoris causa de l'Université de Tel-Aviv et de l'Université de Iaşi en Roumanie
- Membre de l'Académie des sciences morales et politiques
Publications
- 2007: Stop à l'arnaque du bac : plaidoyer pour un bac utile, Oh! Éditions (ISBN 2915056544)
- 2006 : Jeunes, on vous ment ! Reconstruire l'université, Fayard (ISBN 2213630518)
- 2006 : Géographie culturelle, Fayard
- 2005 : Bordeaux-Bourgogne. Les passions rivales, Hachette
- 2004 : Le Vin et le divin, Fayard
- 1997 : La France, Nathan
- 1993 : Paris. Histoire d'une ville (sous la dir.), Hachette
- 1991 : Gastronomie française. Histoire et géographie d'une passion, Fayard
- 1983 et 2003: Histoire du paysage français, 2 vol., Tallandier
- 1977 : Nouakchott, capitale de la Mauritanie, Publications du département de géographie de l'Université de Paris IV
Notes et références
- ↑ «Instaurer la sélection à l'entrée de l'université», Tribune dans Le Figaro, 15 octobre 2007
- ↑ Université: insérer d'abord ? (Archive, Wikiwix, que faire ?), L'Express, 3 juin 2006
- ↑ Interview de Jean-Robert Pitte, linternaute.com
- ↑ Terres de Castanide, Hommes et paysages du Châtaignier de l’Antiquité à nos jours, Fayard, 1986.
- ↑ Histoire du paysage français, de la Préhistoire à nous jours, Tallandier, 1983. Nouvelles éditions en 2001 et 2003.
- ↑ "J'ai honte de mon pays", entretien avec Jean-Robert Pitte, Ifrap
- ↑ CPE : "Nos étudiants vivent dans le rêve et l'illusion", LCI.fr, 6 avril 2006
- ↑ Jean-Robert Pitte : Jeunes on vous ment, Fayard, 2006
- ↑ Un livre indigne d’un universitaire ou tout simplement d’un « honnête homme », par la Fédération syndicale étudiante.
- ↑ Des milliers d'étudiants fantômes inscrits dans les universités, Le Figaro, 15 octobre 2007
- ↑ Jean-Robert Pitte Sorbonnard incorrect, Le Monde, 9 juin 2006
- ↑ Paris-Sorbonne n'exclut pas de demander le statut de grand établissement comme Dauphine, boivigny.com, 25 mars 2007
- ↑ [mp3]Entretien avec Jean-Robert Pitte, lemensuel.net
- ↑ M. Pitte, classé à droite, perd la présidence de la Sorbonne, Le Monde.
Liens connexes
- Portail de l’éducation
- Portail de la géographie
Catégories : Président d'université française | Académie des sciences morales et politiques | Enseignant de l'Université Paris IV (Paris-Sorbonne) | Géographe français | Naissance en 1949 | Naissance à Paris | Officier de l'ordre national du Mérite
Wikimedia Foundation. 2010.