Arnaud de Lévezou

Arnaud de Lévezou
Arnaud de Lévezou
Biographie
Décès 30 septembre 1149
Évêque de l'Église catholique
évêque de Béziers
Du 1095/1096 au 1121
Matfred Matfred
Saint Guiraud Saint Guiraud  link=Saint Guiraud
archevêque de Narbonne
Du 16 avril 1121 au 30 septembre 1149
link= Richard de Millau Richard de Millau
Pierre d'Anduze Pierre d'Anduze  link=Pierre d'Anduze
Autres fonctions
Fonction religieuse
Légat apostolique (v. 1128)

Arnaud de Lévezou († 30 septembre 1149) est un prélat qui, à titre d'évêque de Béziers (1095-1121), puis d'archevêque de Narbonne (1121-1149) et de légat pontifical permanent (v. 1128), joua un rôle important dans les affaires politiques et religieuses de la France méridionale au cours de la première moitié du XIIe siècle.

Sommaire

Carrière ecclésiastique

Fils d'Acfred, seigneur de Lévézou en Rouergue et d'Arsinde, fille de Richard II, vicomte de Millau et de Rixinde de Narbonne[1], Arnaud naît au sein d'une famille féodale qui avait fortifié le Lévézou au XIe siècle. Sa carrière ecclésiastique bénéficia probablement de l'influence de son oncle maternel Richard de Millau, abbé de Saint-Victor de Marseille (1079-1106), archevêque de Narbonne (1106-1121), cardinal et de nombreuses fois légat pontifical en France et en Espagne[2],[3].

D'abord prieur de l'abbaye de Cassan[réf. nécessaire], Arnaud est élu évêque de Béziers en 1095 ou 1096.

Après la mort de son oncle Richard de Millau, le 15 février 1121, Arnaud est élu à sa place le 16 avril suivant archevêque de Narbonne[4].

Vers 1128, le pape Honorius II l'institue légat permanent du Saint-Siège [5].

Un partisan du comte de Toulouse

Arnaud de Lévezou est considéré par les historiens comme un partisan déterminé des comtes de Toulouse, notamment dans les luttes qui les opposent aux ducs d'Aquitaine et aux comtes de Barcelone tout au long du XIIe siècle[6].

En 1108, il accompagne peut-être le comte Bertrand de Toulouse en Terre Sainte, venu y réclamer les conquêtes de son père Raymond de Saint-Gilles. On le retrouve du moins témoin en 1111 d'une donation de Bertrand, devenu comte de Tripoli au Saint-Sépulcre de Jérusalem[7].

En 1114, Guillaume IX de Poitiers, duc d'Aquitaine, au nom des droits de son épouse Philippa, s'empare de Toulouse, au détriment du jeune comte Alphonse. En 1119, lorsque les Toulousains se révoltent contre l'occupation poitevine, massacrent le châtelain du duc et reconnaissent Alphonse comme seigneur, celui-ci, retenu hors de la ville, en confie le gouvernement à Arnaud de Lévezou, alors évêque de Béziers[8].

Denier d'argent frappé à Narbonne par le comte Alphonse durant son occupation de la ville.

Le 17 juillet 1134 est tué à la bataille de Fraga le vicomte Aymeri II, co-seigneur de Narbonne avec l'archevêque, parent et allié du comte de Barcelone, Raimond-Bérenger IV, rival du comte toulousain. Profitant de la minorité de l'héritière, la vicomtesse Ermengarde, le comte de Toulouse Alphonse Jourdain se rend maître de Narbonne vers 1139 avec l'appui de l'archevêque Arnaud[9]. Pour mieux assurer sa domination sur le Narbonnais, Alphonse, opportunément « libéré » de son épouse Faydide d'Uzès, morte ou répudiée, songe à la fin de l'année 1142 à épouser Ermengarde, qui entre dans l'adolescence. Un contrat de mariage est rédigé, le 21 octobre 1142. Ce projet matrimonial, qui ferait passer de façon permanente la vicomté de Narbonne sous contrôle toulousain, menace de bouleverser l'équilibre politique régional. Du point de vue du comte de Barcelone Raimond Bérenger IV, « l'enjeu (...) était capital ; il en allait de la conservation des principautés barcelonaises dans le Midi[10] ». Fin 1142, c'est donc avec l'appui barcelonais qu'une coalition de seigneurs méridionaux se réunit, sous la direction du chef de la famille Trencavel, Roger Ier, vicomte de Carcassonne, Albi et Razès, pour s'opposer aux projets du comte de Toulouse[11]. Sur les conseils du comte de Barcelone, Ermengarde épouse Bernard d'Anduze, fidèle du vicomte Roger et cousin des seigneurs de Montpellier.

Face à cette coalition, le comte Alphonse cherche à resserrer ses liens avec l'archevêque Arnaud en lui faisant don, le 12 décembre 1142, du château de Conilha dans la vicomté de Narbonne « en remerciement de l'affection et du servitium que, dès son plus jeune âge, il a souvent reçu du prélat[12] ». Cependant, En 1143, le comte Alphonse, vaincu par ses ennemis et fait prisonnier, est contraint de lâcher prise. Selon le traité de paix qui lui est imposé par Roger, le comte de Toulouse s'engage à restituer Narbonne à Ermengarde.

Références et notes

Bibliographie

Études utilisées pour la rédaction de l'article
  • Jérôme Belmon, « Les vicomtes de Rouergue-Millau (Xe-XIe siècles », dans Positions des thèses soutenues par les élèves de la promotion 1992, Paris, École nationale des chartes, 1992, p. 21-30. [texte intégral] .
  • Jérôme Belmon, « Aux sources du pouvoir des vicomtes de Millau (XIe siècle) », dans Vicomtes et vicomtés dans l’Occident médiéval, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 2008, p. 189-202 et annexe CD, p. 167-185. (ISBN 978-2-85816-942-9) . [présentation en ligne]
  • Jacqueline Caille, « Les seigneurs de Narbonne dans le conflit Toulouse-Barcelone au XIIe siècle », dans Annales du Midi, vol. 97, no 171, juil.-sept. 1985, p. 227-244. (ISSN 0003-4398) 
  • Jacqueline Caille, « Ermengarde, vicomtesse de Narbonne (1127/29-1196/97), une grande figure féminine du Midi aristocratique », dans La Femme dans l'histoire et la société méridionales (IXe-XIXe siècles). Actes du 66e congrès de la Fédération historique du Languedoc méditerranéen et du Roussillon (Narbonne, 15-16 octobre 1994), Montpellier, 1995 (ISBN 2900041198 et 9782900041192), p. 9-50 .
    Version révisée, mise à jour et traduite en anglais de cet article publiée dans Caille 2005, section X.
  • Laurent Macé, Les comtes de Toulouse et leur entourage, XIIe-XIIIe siècles : rivalités, alliances et jeux de pouvoir, Toulouse, Privat, 2000 (réimpr. 2003), 445 p. (ISBN 2708956000).
    Publication de la thèse de doctorat de l'auteur (1998).
     
Études complémentaires concernant Arnaud de Lévezou
  • Jérôme Belmon, « Parenté et seigneurie en Rouergue aux XIe et XIIe siècles : l’exemple des sires de Lévezou », dans Études aveyronnaises, 1999, p. 75-102. 

Notes

  1. Belmon 2008, p. 199 et annexe CD, p. 173.
  2. Belmon 2008, p. 200.
  3. Belmon 1992.
  4. Caille 1985, p. 229.
  5. Georges Pariset, « L'Établissement de la primatie de Bourges », dans Annales du Midi, vol. 14, 1902, p. 296, note 2. (ISSN 0003-4398)  [Texte intégral (Internet Archive)]
  6. Macé 2000, p. 24-26.; Caille 1985, p. 229-231.
  7. Jean Richard, Le Comté de Tripoli sous la dynastie toulousaine, Geuthner, Paris, 1946, p. 90; Eugène de Rozière, éditeur scientifique, Cartulaire de l'église du Saint-Sépulcre de Jérusalem, Paris, 1849, charte no 98, p. 192-194, ici p. 194.
  8. Macé 2000, p. 24.
  9. Caille 1995, p. 11-12.
  10. Martin Aurell, Les Noces du comte : Mariage et pouvoir en Catalogne (785-1213), Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire ancienne et médiévale / 32 », 1995 (ISBN 2-85944-251-0 et 9782859442514), p. 413 .
  11. Caille 1995, p. 12-13.
  12. Caille 1995, p. 14 et note 41, p. 29.



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