- Pirahã
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Les Pirahãs sont les membres d'une tribu de chasseur-cueilleurs d'Amazonie, qui vit principalement sur les rives du rio Maici, au Brésil. Leur nombre s'est considérablement réduit depuis plusieurs décennies (en 2004, leur nombre était de 340), et leur culture est menacée de disparition.
Leur langue (le pirahã) est un des piliers de leur culture et de leur identité. C'est une langue qu'ils peuvent siffler, et c'est d'ailleurs de cette manière qu'ils communiquent lors de leurs chasses dans la jungle. Cette langue et cette culture ont chacune des caractéristiques uniques, dont voici quelques exemples :
- D'après ce que les Pirahãs ont dit aux chercheurs, leur culture se base sur les expériences vécues par les individus au cours de leur vie, et ne remonte pas plus loin. Il n'y a donc pas d'Histoire, au-delà de la mémoire vivante.
- Cette langue semble n'avoir aucune proposition relative, ni récurrence grammaticale, mais cela n'est pas encore clarifié.
- Ses sept consonnes et trois voyelles en font la langue possédant le moins de phonèmes au monde.
- Cette culture a le système de parenté le plus basique connu, les relations ne dépassant pas le cadre de la fratrie.
- Ils ne comptent pas et ils n'ont pas de vocabulaire pour décrire les nombres. Selon les chercheurs, ils sont incapables d'apprendre des notions de calcul.
- On soupçonne que l'ensemble des pronoms de leur langue, qui est également le plus simple des langues connues, a été récemment emprunté au Tupi-guarani, et que le Pirahã n'en possédait même pas auparavant.
- Il existe une théorie contestée d'après laquelle il n'y a pas chez eux de terminologie des couleurs. Il n'y a pas de racine spécifique pour les mots ayant trait aux couleurs, qui puisse être identifiée. Tous les mots ayant trait à la couleur qui ont pu être recueillis sont tous des mots composés comme bi3i1sai3, « qui a la couleur du sang[1] ».
- L'art est très peu présent dans leur culture, constitué principalement de colliers et de figurines, de facture assez grossière, destinés au départ à éloigner les mauvais esprits.
Les Pirahãs font de courtes siestes allant de quinze minutes à deux heures, le jour comme la nuit, mais dorment rarement une nuit entière. Ils sont souvent affamés, non pas par manque de nourriture, mais par envie de s'endurcir (tigisái).
Aucune fiction ou mythologie n'a été découverte par les chercheurs au cours de leurs entretiens avec les Pirahãs. En particulier, ceux-ci ne croient pas à une Création du monde et pensent que « tout a toujours été ainsi ».
Le professeur et linguiste Daniel Leonard Everett a écrit le premier ouvrage de grammaire pirahã. Il a passé au total plus de sept ans parmi eux ; sa vie et sa conception du monde s'en sont trouvées bouleversées. Dans son dernier ouvrage[2], il défie les théories dominantes en linguistique et relance la réflexion sur le lien entre langage et culture.
Sommaire
Références
- Les chiffres en exposants indiquent le ton associé à chaque syllabe (1 étant le plus bas, 3 le plus haut).
- ISBN 978-2-08-121146-9) Daniel Everett, Le monde ignoré des Indiens Pirahãs, Flammarion, 2010, 357 pages, (
Liens internes
Listes des tribus d'Amérique
Liens externes
- (en) Cultural Constraints on Grammar and Cognition in Pirahã, par Daniel Everett.
- (en) Pirahã Exceptionality: a Reassessment', par Andrew Nevins, David Pesetsky et Cilene Rodrigues.
- (en) Article paru dans « The Globe and Mail »
- (en) article du Guardian : What happens when you can't count past four?
Catégorie :- Amérindien du Brésil
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