Pinché à nuque rousse

Pinché à nuque rousse

Saguinus geoffroyi

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Saguinus geoffroyi
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Sous-classe Theria
Infra-classe Eutheria
Ordre Primates
Famille Callitrichidae
Genre Saguinus
Nom binominal
Saguinus geoffroyi
(Pucheran, 1845)
Statut de conservation IUCN :

LC  : Préoccupation mineure
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'IUCN.

Statut CITES : Cites I.svg Annexe I ,
Révision du 04/02/77

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Le Pinché à nuque rousse (Saguinus geoffroyi) est une espèce de primate de la famille des Callitrichidae.

Sommaire

Autres noms

Pinché de Geoffroy. Red-naped tamarin, rufous-naped tamarin, Geoffroys tamarin. Tití manchín, tití bebeleche, michichí (Colombie).

Taxonomie

Certains assignent un sous-genre différent (Oedipomidas) aux deux espèces de pinchés, un choix renforcé par les analyses des vocalisations de lensemble des tamarins qui montrent combien la structure de lappel long des pinchés est radicalement différente de celle des autres tamarins. Comme ces appels sont particulièrement stéréotypés, ils peuvent éclairer sur les relations phylogénétiques.

Distribution

Panamá à lest du Canal (provinces de San Blas et Darién) jusquau Río Atrato au nord-ouest de la Colombie. Serait peut-être encore présent à louest jusque dans la région frontalière de Coto à lextrême sud-est de Costa Rica il fut observé pour la dernière fois au début des années 1930 par le Dr. C.R. Carpenter. Le plus septentrional de tous les callitrichidés.

Habitat

Affectionne les hautes broussailles, la dense forêt secondaire entrelacée de lianes et de vignes grimpantes et parsemée de palmiers émergents. Forêt riveraine. Lisière de forêt. Jusquà 900 m daltitude. Commensal de lhomme au Panamá. Sur la façade pacifique comme sur la côte atlantique, il a envahi les alentours des villes. À long terme, ne peut survivre dans la grande selve humide primaire sans saison sèche. Les scientifiques en ont fait lexpérience sur lîle de Barro Colorado, intégralement protégée depuis plusieurs décennies et sur laquelle la population na fait que décroître.

Sympatrie et association

Entretient des relations extrêmement hostiles avec le Capucin à face blanche (Cebus capucinus). Les seuls animaux non-primates avec lequel il interagit sont les écureuils (Sciurus igniventris, Sciurus granatensis et Sciurus variegatoides) et le plus souvent un écureuil seul peut pourchasser une bande de tamarins.

Description

Même avec des jumelles, les deux sexes restent indiscernables. Dos, haut des bras et des cuisses noirs mêlés de blanchâtre ou de jaunâtre. Cou jusquaux épaules marron roux sombre. Pattes avant, poitrine et mains blanc jaune, bas des pattes arrière et pieds gris jaunâtre. Dessous du corps jaune pâle avec une teinte chamois. Queue touffue marron roux foncé à la base, devenant ensuite noire. Face quasiment nue et noire parsemée de quelques poils blancs notamment au niveau des sourcils. Une raie pâle court depuis le coin de lœil au-dessus des pommettes. Un petit triangle de courts poils blancs est dessiné au sommet du crâne qui donne à ce primate un vague air dIroquois. La longueur des canines chez les deux sexes atteint 6 mm (daprès D. R. Rasmussen).

Mensurations

Corps de 23,4 à 25,2 cm. Queue 37 cm (de 31,5 à 39,7 cm). Poids 545 g (de 520 à 577 g). Cerveau : 10,5 g.

Domaine

De 26 à 43 ha (côté pacifique du canal de Panamá). De 9 à 15 ha pendant la saison des pluies (sur la côte atlantique). Se montre dautant plus territorial que son domaine est restreint. Les mâles patrouillent plus souvent que les femelles les zones mitoyennes du territoire.

Densité

Varie grandement dune zone à lautre, de 3/km² jusquà 78/km² dans les zones propices. Idem pour le chevauchement entre les domaines, qui fluctue au rythme des saisons (13 à 83 %). De 20 à 30/km² (canal de Panamá).

Locomotion

Quadrupède. Se déplace sur des branches horizontales et diagonales, marchant, courant, sautillant et galopant avec une grande habileté. Franchit le vide séparant deux arbres en sautant depuis une branche périphérique vers une autre. Lorsquil salimente, il passe environ 20% de son temps accroché à un support vertical, un pourcentage inférieur à celui du Tamarin à selle (Saguinus fuscicollis) plus petit. Il peut se suspendre par les pattes arrières pour se relaxer. Acculé au bord dun cours deau, il peut le traverser à la nage.

Comportements basiques

Diurne. Arboricole.

Activités

Parcourt chaque jour 470 m (jusquà 2,1 km). Évolue entre 3 et 20 m de haut, recherchant sa nourriture dans les strates basse et moyenne. Il descend au sol pour fouiller dans la litière. Outre la recherche dalimentation, ses principales activités sont le jeu, la surveillance, le mobbing et la défense territoriale. Se lève tard comparé aux autres tamarins. Il émerge entre 7 h et 9 h du matin. Encore faut-il quil fasse beau temps. En cas de grosse pluie, il ne daigne pas sortir ! Il sactive le matin en quête de fruits durant la première heure puis dinsectes. En fin de matinée, il saccorde quelque repos. La sieste principale et la rituelle séance dépouillage au soleil interviennent en début daprès-midi et durent une à trois heures. La recherche des insectes reprend après cet intermède, dans le sous-bois entre 1 et 5 m au-dessus du sol. Juste avant daller se coucher, bien avant le coucher du soleil, le groupe parcourt à bonne vitesse et en silence la distance qui le sépare de son dortoir. Dort dans la basse ou moyenne strate, au cœur darbres moyens ou de grande taille, à 10 m de hauteur environ, dans un enchevêtrement de lianes, à la fourche dune branche ou dans un nid, ce nid étant lœuvre décureuils à queue rouge (Sciurus granatensis) ou issu de débris accumulés. Lanimal sendort recroquevillé, plusieurs membres se pelotonnent pour former une boule de poils qui, de loin, peut faire penser à une termitière ou un amas végétal (tactique antiprédateur). Lempilement permet également une meilleure conservation de la chaleur. Ce primate choisit précautionneusement son abri nocturne, de façon à pouvoir détecter le mieux possible les rapaces nocturnes. Un arbre-dortoir nest pas forcément situé au centre du territoire, il peut parfois se trouver aux frontières dun territoire voisin, ce qui permet au primate de visiter les limites de son domaine dès son réveil.

Alimentation

Frugivore-insectivore-exsudativore. Régime variable en fonction de la saison. Durant la saison des pluies, lorsquabondent fruits et invertébrés, il se nourrit de préférence dinsectes, capturés entre 1 et 5 m. Les proies animales représentent 64% de son régime durant la première moitié de la saison humide, un tiers durant la seconde moitié et 44% durant la saison sèche. Prédilection pour les grosses sauterelles (70% des proies). Consomme également moult blattes, cigales, chenilles, araignées, mille-pattes, larves et autre pupes, ainsi que les escargots. Vertébrés : grenouilles, petits lézards (anolis), escargots, oisillons au nid (et œufs). Les fruits constituent la principale source végétale tout au long de lannée. Il se délecte de mombins, mangues, goyaves et anones. Les petites baies succulentes sont grignotées à même la branche, les fruits de taille moyenne détachés de leur support avec la main. Les petites graines sont avalées, les autres recrachées mais il lui arrive tout de même dengloutir des graines de 9 cm de long ce qui nest pas rien pour un animal de 25 cm de long ! Consomme des noix (rare). Parfois, il ramasse des fruits tombés au sol. À la saison sèche, il se rabat sur les fleurs, les feuilles, les pétioles, les boutons, les galles, lécorce et les champignons. Ses réserves de graisse et son poids diminuent. Le nectar, les exsudats (sève, gomme et résine) et le miel deviennent des sources appréciables à cette époque difficile de lannée. Apprécie tout particulièrement les exsudats de cajou (14% du régime pour les individus vivant sur le côté pacifique du canal de Panamá). Durant la gestation et la période dallaitement, les femelles consomment des exsudats pour emmagasiner un maximum de calcium.

Taille du groupe

7 (de 2 à 40), sur le côté pacifique du canal de Panamá. 5, sur la côte atlantique.

Structure sociale et système de reproduction

Groupe multimâle-multifemelle. Polyandrie. Lunique femelle reproductrice peut saccoupler avec plus dun mâle adulte, mais un mâle donné a plus de chances que les autres dêtre le père. Plusieurs groupes peuvent se fondre puis se désunir après quelques semaines passées en commun.

Dispersion

Les échanges de membres sont étonnamment fréquents, ils concernent aussi bien les mâles que les femelles, les adultes que les jeunes. Les femelles adultes sont les individus qui rencontrent le plus de résistance lors de leur transfert. Ce turnover aboutit à une situation originale dans laquelle les jeunes ne sont pas forcément élevés par leurs parents.

Reproduction

Pendant la période de reproduction, qui se déroule entre novembre et février, les querelles sont nombreuses. Les combats au corps à corps peuvent occasionner des plaies saignantes. Souvent, les tamarins font des chutes dune vingtaine de mètres qui se soldent par une queue cassée ou des ongles arrachés. Les naissances ont lieu toute lannée, mais le plus souvent entre mars et juin. La gestation dure 5 à 6 mois. Deux jumeaux, le plus souvent. Dans la nature, le groupe ne parvient à en élever quun seul (parallèle avec les aigles). En fait, lorsque la densité est élevée et que la concurrence alimentaire et entre femelles est intense, les mères ont intérêt à concentrer toute leur énergie sur un seul de leur rejeton (le cas du Callimico est différent, cette espèce étant le seul callitrichidé à ne pas connaître systématiquement des naissances gémellaires).

Développement

Les jeunes peuvent théoriquement se mouvoir indépendamment de leurs parents dès leur première semaine. Durant les 2 premiers mois, ils sont transportés soit par leur mère, leur père voire un autre membre du groupe sil leur est apparenté. Sevrage à 2-3 mois. Maturité sexuelle à 2 ans.

Longévité

Jusquà 13 ans.

Communication orale

10 types de vocalisations. Un long sifflement longue-distance de deux à quatre notes ascendantes émis à lintention dun membre égaré (par ex.), à une fréquence plus basse (1 à 1,5 kHz) que chez les autres callitrichidés (5 à 10kHz). Produit aussi de longs sifflements doux, des trilles (situation conflictuelle ou approche dun prédateur) et des grincements (en cas daffrontement violent).

Communication visuelle

Mouvements de langue (qui interviennent dans un contexte agressif ou sexuel), froncement de sourcils et hérissement des poils. Soulève lextrémité de la queue en cas dalerte, queue qui lui sert daérofrein, de stabilisateur et de gouvernail. Les individus étrangers se pourchassent mutuellement, se tirent et remuent la langue en signe dagressivité.

Communication olfactive

Les femelles expriment davantage leur territorialité en répandant des sécrétions à laide de leurs glandes suprapubiennes (2 à 2,5 cm de large) et circumanales plus grandes que celles du mâle, le marquage étant concentré sur les zones de chevauchement.

Prédateurs

Rapaces, petits félins (ocelot, margay et jaguarondi), tayra, coati et gros boas. Les aigles capturent nombre denfants et même les adultes. Quand un aigle se rapproche, les tamarins se renversent sous la branche ils étaient assis. Une autre tactique consiste à tomber en léthargie pendant la journée, ce qui permet à la fois de conserver son énergie et de rester invisible. Pour assurer sa protection, cette espèce a parié sur la vigilance individuelle et la discrétion, non sur le nombre.

Menaces

Déforestation. Finit encore trop souvent comme animal de compagnie en Amérique du Nord ( il se reproduit, ce qui nest pas le cas en Europe).

Conservation

R. de Barro Colorado (juste à louest du lac Gatun), PN de Portobelo, PN de Soberania, PN del Camino de Cruces, P. naturel métropolitain (265 ha en pleine zone urbaine à la sortie de Panama City !), R. anthropologique de Comarca San Blas, RN de Punta Patiño, R. de Canglo, R. de Chepigana et PN de Darién (Panamá). Étudié sur lîlot du Tigre (33 ha) et présent sur les îlots du Puma et de la Panthère (tous dans le lac Gatun), au Panamá.

Statut

Voir aussi

Liens externes

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