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Pierre Simon (médecin)
Pour les articles homonymes, voir Pierre Simon.Pierre Simon, médecin et homme politique français, (né à Metz en 1925 - mort le 11 mai 2008 [1])
Sommaire
Biographie
Né dans une famille emblématique du judaïsme alsacien-lorrain, où se conjugue rationalisme et tradition, P. Simon choisit au sortir de la guerre l’exercice de la gynécologie et de l’endocrinologie, domaines qui touchent à la condition de la femme et à la représentation que se font les sociétés du concept de vie.
D’URSS, en 1953, il ramène pour les adapter en France les techniques d’accouchement sans douleur, affrontant les anathèmes de l’Église catholique et d’un corps médical français traditionnel. Dans la France des années 1950 la régulation des naissances est encore considérée comme du domaine des religions. P. Simon y introduit les méthodes contraceptives et notamment le stérilet, terme dont il est l’inventeur. En 1956 il est co-fondateur du Mouvement français pour le Planning familial. Il s’agit de former le corps médical non seulement aux progrès de la science mais aussi aux idées nouvelles.
S’il reçoit au départ l’appui d’une partie des enseignants et du protestantisme, le Mouvement pour le planning familial rencontre une forte opposition notamment du Parti communiste français qui domine alors la gauche, d’une partie de la droite et des représentants de l’Église. La bataille en faveur de la contraception passe alors par l’engagement politique dans la mesure où la loi de juillet 1920 confond avortement criminel et propagande anticonceptionnelle. En 1951, P. Simon fonde avec Charles Hernu le Club des Jacobins, s’engage au Parti radical et engage la réflexion au sein du Commissariat général du Plan. La société française n’étant pas favorable au concept abortif, le premier combat va consister à dissocier contraception et avortement. Ce sera chose faite avec la parution du Contrôle des Naissances, Histoire, philosophie, morale en 1966, puis avec le vote de la loi Neuwirth en décembre 1967 légalisant l’usage des méthodes contraceptives en France, loi dont l’impulsion est donnée au sein de la franc-maçonnerie, dont P. Simon est un représentant actif, et prolongée dans les cabinets ministériels dont il est plusieurs fois membre.
Auteur du Rapport Simon sur « le comportement sexuel des Français », connu sous le nom de « Kinsey français », paru en 1971, P. Simon place pour la première fois la sexualité au cœur des enquêtes sociologiques et de la réflexion politique. La loi Veil en 1975 qui légalise l’avortement marque le couronnement de ces efforts.
Grand-maître de la Grande Loge de France, une des deux plus importantes obédiences françaises de 1969 à 1972 et de 1973 à 1975, P. Simon inaugure dans ces fonctions un dialogue entre l’Église catholique et la maçonnerie sur laquelle pesait jusqu’alors l’anathème. Il poursuit son action en faveur d’une nouvelle gestion du concept de vie dans les années 1980 en militant en faveur des techniques de procréation médicalement assistée mais en œuvrant aussi à la réforme de la période de la fin de vie au sein du mouvement pour « le droit de mourir dans la dignité ». Le prix Pierre Simon "éthique et société" a été créé en son honneur sous le patronage du ministère de la Santé et récompense chaque année des personnalités et des oeuvres qui s'inscrivent dans le cadre de l'action et de la réflexion sur l'éthique.
Notes et références
Prix Pierre Simon
http://www.prix-pierre-simon.com/
Bibliographie
- Precis de contraception. Paris : Masson et Cie; 1968.
- Rapport Simon sur le comportement sexuel des français, 1972
- De la vie avant toute chose (autobiographie). Paris : Mazarine; 1979.
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