- Pierre Paul Royer-Collard
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Pierre-Paul Royer-Collard
Pierre-Paul Royer-Collard, né à Sompuis dans la Marne le 21 juin 1763 mort à Châteauvieux le 4 septembre 1845, est un homme politique libéral et philosophe français.
Sommaire
Jeunesse
Il est le fils d'Antoine Royer et d'Angélique Collard, un couple de riches laboureurs. Il a un jeune frère, Antoine-Athanase Royer-Collard, lui aussi connu comme médecin. Il est élevé par sa mère. À l'âge de douze ans, il rejoint son oncle, qui est directeur du collège de Chaumont, et le suit au collège de Saint-Omer. Il fait de brillantes études et devient avocat au Parlement de Paris.
La Révolution
Il participe aux évènements révolutionnaires dès le début. Il entre au Conseil de la Commune, désigné par la section de Saint-Louis-en-l'Île. Il s'en retire après la Journée du 10 août 1792. Il se joint aux Girondins, mais après le 12 Prairial (31 mai 1793), il se trouve contraint de fuir le Paris de la Terreur pour Sompuis.
En 1797 il devient membre du Conseil des Cinq-Cents pour le département de la Marne. Mais après le Coup d'État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797) il est exclu de l'assemblée. Son opinion étant que seule une monarchie constitutionnelle serait une solution, il entre au conseil secret du comte de Provence, futur Louis XVIII. Mais après le coup d'État du 18 Brumaire (9 novembre 1799) le régime ayant gagné en stabilité, l'espoir d'un retour à la royauté disparaît et Royer-Collard se rapproche du régime.
Louis de Fontanes lui permet de devenir professeur d’histoire de la philosophie moderne à la Sorbonne.
La Restauration
En 1815, Royer-Collard prend la direction de la Commission d'Instruction publique. En 1816, il obtient l'instruction communale gratuite. Dans le même temps il devient le porte-parole des Doctrinaires, qui veulent un retour à une monarchie tempérée, contrairement aux Ultras qui réclament un retour à l'Ancien Régime. Mais, suite au changement de gouvernement qui porte Élie Decazes au pouvoir, il rejoint l'opposition. En 1820, il est exclu du Conseil d'État. En 1822, il prend position contre la nouvelle loi sur la presse.
En 1827, il participe avec François Guizot à la création de la société « Aide toi, le ciel t'aidera ». Il est élu par sept collèges électoraux mais reste fidèle au département de la Marne. Il est nommé président de la chambre. La même année, il est élu à l'Académie française. Le 18 mars 1830, il présente l'adresse des 221 à Charles X. A la fin de sa vie il partage une amitié avec son voisin Talleyrand.
Il assiste aux réunions de l'Académie française consacrées au dictionnaire pour son édition de 1835. Il est question du verbe baser, dans son sens figuré, en concurrence avec fonder. Ennemi de l'entrée du verbe baser, dans son acception figurée, on lui doit la réplique fameuse par laquelle il menace de quitter la Coupole : « S'il entre, je sors ».
Royer-Collard et l'Église
Catholique pratiquant, Royer-Collard défend le principe de la séparation de l'Église et de l'État, ce qui lui vaudra de nombreuses critiques. Il considère en effet que laisser le pouvoir temporel agir sur la religion est un rabaissement de cette dernière et qu'il doit donc y avoir indépendance entre les deux.
Mariage et descendance
Royer-Collard a épousé Augustine de Forges-de-Chateaubrun, issue d'une ancienne famille noble du Berry. Il en a trois filles et un fils. Son fils vit peu de temps. L'aînée de ses filles meurt à trois ans et lui laisse un regret profond, dont il donne des signes toute sa vie. Pour élever ses deux autres filles et suppléer madame Royer-Collard, à qui une trop faible santé ne permet pas d'entreprendre une tâche aussi continue que celle d'une éducation, il fait venir une servante, Marie-Jeanne. Cette fille s'est fortifiée dans la dévotion difficile par la lecture d'ouvrages d'un choix sévère. Elle possède sept ou huit cents volumes de ce genre, qu'elle lit avec attention. Son langage et ses lettres gagnent à cette étude une couleur et une élévation singulière. C'est avec son aide que Royer-Collard s'efforce de donner à ses enfants une âme fortement trempée[1].
Notes et références
- ↑ Dictionnaire Des Sciences Philosophiques, p.442.
Bibliographie
- Henry Moreau, Royer-Collard et la Restauration, Paris, C. Douniol, 1859.
- Adrien Philippe, Royer-Collard, sa vie publique, sa vie privée, sa famille, Paris, M. Lévy Frères, 1857.
- Prosper de Barante, Vie politique de M. Royer Collard, ses discours et ses écrits, 2 volumes, 1861.
- Jacques-Eugène Spüller, Royer-Collard, Paris, Hachette, 1895.
- Pierre-Paul Royer-Collard, De la liberté de la presse, Discours, Paris, Librairie Médicis, 1949.
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