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Pierre Dubern
Noble homme Pierre Dubern (né à Nantes 1735, mort en 1810), sieur de Lamarche (1771, paroisse de Bouguenais), était un grand négociant et un notable influent de Nantes.
Présentation
Négociant à Nantes, manufacturier de « toiles d’indienne », député à la Cour (1788) puis échevin de Nantes (1789-1791), Pierre Dubern est le fils de noble homme Jean Du Bern (Méracq 1690, + Nantes 1770), négociant à Nantes (rue du Puy d’argent), originaire d’Arzacq (Chalosse), et de demoiselle Michèlle Coullaud (Nantes 1697, + 1765), veuve d’un capitaine de navire.
Pierre Dubern est né à Nantes, rue du Puy d’argent, le 11 mars 1735 et baptisé le même jour en l’église Saint Nicolas. Il succéda à son père vers 1760 et ajouta à son négoce celui des toiles d’indienne (prohibé jusqu’en 1759).
Pierre Dubern épousa à Nantes, église Sainte-Croix, le 28 août 1764, demoiselle Marie Gaschet (Ponts-de-Cé 1746, + Nantes 1801), fille de feu sieur Nicolas Gaschet, marchand constructeur de bateaux, des Ponts de Cé, et de demoiselle Renée Naudin. La dot de sa femme, payée par M. Douault de La Couronnerie, négociant, s’élevait à la somme de 40 000 livres.
Ayant créé sa propre manufacture d’indiennes, Pierre Dubern bâtit une « fortune plus que millionnaire »[réf. nécessaire] fondée sur des revenus industriels et commerciaux ainsi que sur des profits réalisés dans l’armement de navires. En 1785, avec une production de 25 000 toiles d’indienne par an, d’une valeur supérieure à un million et demi de livres, la manufacture Dubern se situait au 3e rang des fabriques françaises après les maisons Mainville, d’Orléans et Oberkampf, de Jouy[1]. Pierre Dubern était en relations d’affaires avec de nombreux négociants, notamment à Paris (Carrié, Le Hory, Le Grand de Boislandry), Orléans (Mainville), Londres (James Casenove), Hambourg (Prévost), Cayenne, Vera Cruz…
Dès le mois d’octobre 1788, Pierre Dubern est l’un des notables nantais réclamant l’égalité devant l’impôt et le doublement des suffrages du tiers état aux États Généraux. Le 6 novembre 1788 il est l’un des douze députés nantais chargés d’aller présenter au roi les doléances locales. Reçus par le gouverneur et l’intendant de Bretagne, puis par le ministre Villedeuil, ils sont admis le 15 novembre à présenter au roi leurs requêtes notamment celle d’être agrégés aux États de Bretagne (qui fut rejetée).
En avril 1789, Pierre Dubern est l’un des 50 grands électeurs de la sénéchaussée de Nantes élus pour désigner les députés du tiers état aux États Généraux. Le 17 août, il est élu troisième échevin de Nantes, puis, à la refonte de la mairie, en janvier 1790, deuxième officier municipal de la nouvelle « mairie constitutionnelle », poste dont il démissionnera en 1791.
Pierre Dubern est l’un des 132 notables nantais arrêtés en novembre 1793 pour être guillotinés à Paris mais il parvient à être libéré à Angers.
À la fin de sa vie il avait fortement réduit le train de sa maison de Nantes et de son château de Lamarche mais y conservait un remarquable mobilier et l’habitude « coloniale » de prendre les repas dans de la vaisselle de vermeil. Il conservait notamment des intérêts dans l’armement de navires (la Paix, l’Harmonica armé par son fils Joseph, l’Actéon, la Virginie, etc.) et dans les « pacotilles » (à Cayenne et Vera Cruz).
La manufacture d’Indiennes Dubern ferma définitivement ses portes en 1813, la génération suivante ayant orienté ses activités dans d’autres directions (armement de navires, propriétés rurales…). L’un des petits-fils de Pierre Dubern, Eugène Dubern (1802 + 1870), devint général de division, un autre, Édouard DuBern, armateur et capitaine de navires, émigra aux Indes. Cette famille Dubern subsiste en France, au Royaume-Uni et en Australie.
Notes et références
- ↑ cf. État des manufactures françaises d'Indiennes réalisé en 1785
Voir aussi
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