Philemon Wright

Philemon Wright
Philemon Wright, Fondateur de la Ville de Gatineau

Philemon Wright, né à Woburn au Massachusetts le 3 septembre 1760 et décédé à Onslow le 3 juin 1839, était un homme politique. Il est le fondateur de la Ville de Gatineau. Le premier nom de cette ville était Wrightstown. De 1875 à 2002, la ville incorporée porte le nom de la Ville de Hull. Après une fusion municipale en 2002, la ville devient la Ville de Gatineau[1].

Sommaire

Biographie

Philemon Wright était le fils de Thomas Wright, cultivateur, et d'Elizabeth Chandler. Dans sa jeunesse, Wright a pris parti pour les rebelles américains pendant la guerre d'Indépendance et par la suite, fut cultivateur. Il avait épousé, en 1782, Abigail Wyman, et ce mariage a produit dix enfants. Il était le grand-père d'Alonzo Wright[2].

Il vivait là, jusqu'à ce qu’il réalisa qu'une pénurie de terres à acheter, fera que ses fils ne puisseront jamais devenir fermiers de leurs propres fermes à Woburn. Donc, il a commencé à chercher plus au nord pour des terres propices à créer une nouvelle communauté agricole. En 1797, il trouve cet endroit sur le point d'intersection de la rivière Gatineau et la rivière des Outaouais. Il demanda au gouvernement du Bas-Canada, en 1798, de lui concéder le canton de Hull.

À six pieds de hauteur et un leader naturel, Wright était un personnage impressionnant et en 1799, à Woburn, il a pu convaincre un groupe de colons de quitter le Massachusetts et d'émigrer au Canada vers la vallée de l’Outaouais. À l'hiver de 1800, il a dirigé un groupe de 5 familles et 25 ouvriers (bûcherons) vers la région. Avec l'aide d'un guide amérindien qui s'était porté volontaire pour aider le groupe à négocier la route perfide sur la glace de Carillon à la chute des Chaudières, le groupe arriva sur la rive ouest de la rivière Gatineau où elle rencontre la rivière des Outaouais et a commencé à défricher le terrain. Au tout début, leur but était de dégager ce qui était nécessaire pour bâtir leurs maisons et des terres agricoles qui serviront à leur survie. Ayant connu un grand succès, Wright a commencé à construire son village au pied des chutes de la Chaudière dès l'année suivante, en 1801. Ce village était connu, plus tard par le nom de Wrightstown.

Le processus a été long et difficile et, en 1806, Wright avait presque épuisé son capital. Dans un effort à reconstituer ses finances et afin de garder ses travailleurs occupés en hiver, Wright débute le commerce de la coupe du bois. Par la suite, il a tenté d’accomplir ce qui était alors impossible, construire un radeau de bois équarri et le flotter jusqu’à la ville de Québec. Là, il serait vendu à l'exportation vers la Grande-Bretagne. Le premier radeau construit fut nommé «Colombo». Malgré un voyage de deux mois, rencontrant de nombreux obstacles, il est arrivé à Québec et il a vendu ses 700 billots et 6000 douves. C’était le début de la drave sur la rivière des Outaouais[3].


Par cet exploit, la société de Philemon Wright & Sons, exportateurs de bois, a été fondée et est devenue très lucrative, surtout pendant les guerres napoléoniennes, quand la Grande-Bretagne a été coupé de ses fournisseurs traditionnels de la Baltique. En plus, Wright était un entrepreneur sans égal. Il était propriétaire et spéculateur foncier; nommé agent des terres en 1819 ; engagé dans l'élevage du bétail; le commerce d'importation et de détail ; la petite industrie ; une brasserie et une usine de distillation ; la navigation à vapeur et il a fondé une autre société nommé la Hull Mining Company

Par tout apparences, les employés de la famille Wright était bien traités. Joseph Bouchette, l'arpenteur général du Bas-Canada, a écrit en 1825 à propos de Hull: « Les gens semblent jouir universellement d'un degré d'aisance et de confort rarement atteint dans une colonie naissante » [4]

Les travailleurs étaient relativement bien rémunérés au début de Hull. Malheureusement, nous n'avons que des données clairsemées indiquant ce que les travailleurs pensaient. Par exemple, un employé des frères Wright, Joseph Holt, écrivant une lettre à sa famille aux États-Unis: « . . . nous nous sentons tous nous-mêmes contents pour le moment . . . et je crois que je vais rester avec eux, (les Wright) un certain temps si on va m'utiliser comme ils l'ont fait. J’ai un bon salaire, mon travail est apprécié et ils utilisent toute ma famille. En même temps, j'ai un bon cheval, selle et bride pour monter à cheval quand je le veux. . . »[4].

Le Canal Rideau et les tenures à constituts

Wright était le fournisseur principal pour chaque constructeur, chaque spéculateur foncier et chaque projet du gouvernement dans la région. Selon plusieurs de ses contemporains, Wright devrait également recevoir le mérite d'avoir été la première personne qui a suggéré la construction du canal Rideau, et une fois la construction du canal était en cours, Wright a obtenu la plupart des contrats pour fournir les matériaux, les artisans et les travailleurs.

En rapport avec le canal, il y avait un autre projet qui peut servir à illustrer une importante tendance à venir. Wright louait ses terres, situés où sont les terres actuelles du parc Jacques-Cartier et le Musée des civilisations, en espérant que ce deviendra la Basse-Ville de Hull. Cela servirait à loger les ouvriers du canal, y compris les nombreux travailleurs canadiens-français que Wright a toujours préféré embaucher. Wright louait ces terres avec l’exigence d’un paiement initial et un paiement annuel divisé en versements trimestriels. Le projet, cependant, n’a jamais démarré car la plupart des ouvriers canadiens-français semblait préférer vivre dans la Basse-Ville de Bytown. Les rares qui ont loués des terrains dans cette Basse-Ville de Wright ne pouvaient pas faire les paiements. Les Wright, vivant de graves difficultés financières à l’époque, ont saisis les terrains de ces habitants qui ne pouvaient pas payer. En ce faisant, Wright a réussi à acquérir à bas prix les améliorations portés à ces terrains par les pauvres travailleurs. La belle maison en pierre, la Maison Charron, qui appartient maintenant à la Commission de la capitale nationale au parc Jacques Parc Cartier est un bon exemple de cette histoire. En fait, pendant les périodes de conjoncture difficile, ce système de location de terrains, plutôt que de le vendre, et les saisissant avec ses améliorations deviendrait une méthode que les frères Wright utiliseraient de façon répétée sur plusieurs générations. Cette forme plutôt inhabituelle du régime foncier était connue comme le régime de tenures à constituts et c'était une pratique condamnée par la loi, plus tard[5].

Un Agriculteur, avant tout

Bien que sa vie soit souvent vue comme pionnier du commerce de bois, dans son cœur, Philemon Wright a toujours été un agriculteur. En 1823, la famille Wright avait créé plusieurs exploitations agricoles lucratives. Il s'agit notamment de la Ferme Gatineau, près du Lac-Leamy, le site du premier emplacement des premiers colons en 1800, où se trouvait la première maison de Philemon Wright, appelé « Le Wigwam »[6]. À cette ferme, Sarah Wright, la veuve de Philemon fils, décédé en 1821, élevait des animaux et faisait l'exploitation d'une distillerie. Il y avait la ferme de Philemon père à la Chaudière, où Wright a construit sa deuxième (Le Standish Hall) et sa troisième maison (La Maison Blanche). La Ferme Columbia, une ferme de 800 acres, était située à la jonction du chemin Brigham (maintenant le boul. Montclair) et la route Chelsea (maintenant le boul. St-Joseph), et était exploité par Thomas Brigham, qui avait épousé la fille de Wright, Abigail. Sur le site de l'actuel Collège St-Alexandre de Limbour, un autre fils, Tiberius Wright, établit une ferme en 1816, que son fils, Alonzo Wright à son tour héritera plus tard. En 1823, cette ferme comprenait près de 800 acres. Philémon fils avait également mis en place une ferme à Aylmer, appelé la Ferme du Lac Deschênes et après sa mort tragique, en 1821, elle est venue sous la supervision de Charles Symmes, neveu de Wright père. En outre, il y avait des fermes Wright le long du chemin d'Aylmer (La Ferme Britannia, où se trouve, aujourd'hui, le club de Golf Royal Ottawa), une autre le long du chemin de la Montagne, et deux autres sur les deux rives de la rivière Gatineau. À la fin de sa vie, Philémon père a pris sa retraite sur une autre ferme, cette fois dans le canton d'Onslow. En fait, la communauté agricole de Wright, à l’époque, était la plus développée du Bas-Canada. La renommée de Hull en tant que communauté agricole, au Canada, aux États-Unis, et à la Grande-Bretagne a été bien méritée.

Sa vie publique

Élu député d'Ottawa en 1830, Wright appuya tantôt le parti patriote, tantôt le parti des bureaucrates et vota contre les Quatre-vingt-douze Résolutions. Il ne s'est pas représenté en 1834 pour le scrutin.

Dans la communauté, Wright fut officier de milice et juge de paix, il contribua financièrement à la construction de l'église anglicane de Hull et il était Maître d'une loge maçonnique. Pour mieux expliquer l'histoire de Wright's Town, Wright fit paraître dans le Canadian Magazine and Literary Repository de Montréal, en 1824, « An account of the first settlement of the township of Hull [...] ».

Wright est décédé en 1839, à Onslow, et a laissé en deuil une grande famille. Son fils Ruggles Wright a pris la tête des affaires de son père dans la domaine du commerce forestier et Ruggles allait construire à Hull, plus tard, la plus importante glissoire de billots dans la région.

Philemon Wright est considéré comme étant, en principe, le fondateur des villes d'Ottawa et de Gatineau.

L'école secondaire Philemon Wright à Gatineau porte son nom.

Notes et références

  1. Dictionnaire biographique du Canada : Philemon Wright
  2. Outaouais Heritage Web Magazine Bruce S. Elliot (Text reprinted with permission from Up the Gatineau!, Vol. 26)
  3. Eliot, Bruce « The Famous Township of Hull: Image and Aspirations of a Pioneer Quebec Community », Histoire Sociale, Social History, 1979.
  4. a et b Working Class Culture and the Development of Hull, Quebec, 1800-1929 page 58, http://web.ncf.ca/fn871/Media/Docs/Book1/Book1_WorkingClassCulture.pdf
  5. Working Class Culture and the Development of Hull, Quebec, 1800-1929 pages 49 et 50, http://web.ncf.ca/fn871/Media/Docs/Book1/Book1_WorkingClassCulture.pdf
  6. Wright Carr-Harris, Bertha: The White Chief of the Ottawa, page 28. William Briggs, Toronto 1903.

Liens externes



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Philemon Wright de Wikipédia en français (auteurs)

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