Petits soldats

Petits soldats de la Seconde Guerre mondiale.

Les petits soldats sont des jouets constitués de plastique ou de métal de basse qualité, la quantité primant en effet sur la qualité. Ils sont généralement de couleur terne pour faciliter le camouflage dans divers environnements tels qu'une pelouse mal taillée, un sous-bois ou encore une coin de table recouvert d'une toile cirée. Malgré de nombreux fabricants, il existe de grandes constantes telles que les protagonistes, la couleur, les drapeaux, etc.

Description de l'effectif

Vendus dans les grandes surfaces dans un conditionnement de grande capacité, les petits soldats se divisent en deux groupes : les gris et les verts.

• Les gris sont à dominante grise.
• Les verts sont à dominante verte.

Ils représentent deux forces armées en conflit, en effet nous remarquerons que les enfants imaginent toujours des situations de conflit (cf. Étude sociologique). Ils sont en général 15 à 20 par sachet, parfois accompagné de matériel de soutien et d'artillerie, plus ponctuellement.

L'infanterie

Constituée d'hommes de pied, l'infanterie représente le gros des troupes. Il existe différents personnages charismatiques décrits ci-après.

Le gradé

Figé dans un mouvement de commandement, son bras tendu avec fougue vers les cieux impassibles qui observent avec dédain le champ de bataille tumultueux, il exhorte à ses troupes de partir au combat. Il dirige en effet l'ensemble des troupes, son rôle principal n'est pas de se battre mais d'assurer la victoire à ses troupes.

Le PC Radio

En contact direct avec le QG, par l'intermédiaire d'un imposant système qu'il porte sur son dos, il renseigne sur la position des troupes adversaires, transmets les ordres de mission.

Phrases célèbres de PC radio :

• "Il faut tenir cette colline jusqu'à la tombée de la nuit !"
• "Les renforts arrivent dans 5 minutes, tenez bon les gars !"
• "Saïgon ne tombera pas !"

Première classe

Protagoniste principal, il porte généralement un fusil. On retrouve différentes positions classiques : soldat couchant en joue un adversaire, soldat courant ou agenouillé ...

C'est dans leurs rangs que les pertes sont les plus lourdes, cependant, un première classe peut se distinguer lors d'une action d'éclat (il est alors surnommé Rambo).

Grenadier

Équipés d'une grenade, les grenadiers sont des première classe spécialisés prêts à décimer les rangs adverses à l'aide de leurs lancers souvent peu réalistes. Leur efficacité au corps à corps est cependant plus que discutable. Il existe aussi, rarement, des fusiliers qui ont un dispositif de lance-grenades à leur fusil. Dans ce cas, la portée de la grenade est impressionnante, dépassant de loin le lancer à la main. Cependant, on ne les rencontre que dans les set de figurines à coller et à peindre, à l'échelle 1/35 ou bien 1/72.

De même que le première classe héroïque, il existe un grenadier héroïque. Lors qu'une position est perdue, il n'est pas rare qu'un grenadier mortellement touché se sacrifie en dégoupillant sa grenade, dans un dernier sursaut de courage patriotique, afin de permettre a ses camarades de se replier sans avoir à essuyer des tirs nourris.

Le sniper couché

La posture de ce soldat le sur-spécialise. Il ne peut en effet que couvrir le reste des troupes. Sa mobilité est mauvaise mais son habileté au tir compense largement ce défaut. S'il est parfaitement camouflé dans une pelouse mal taillée, il est beaucoup plus vulnérable sur un coin de table recouvert d'une toile cirée. Bien positionné, son fusil peut tenir en respect des troupes nombreuses.

Le soldat anti-char

C'est un soldat couché qui vise avec un bazooka. Comme pour le sniper, sa mobilité est mauvaise et il couvre ses camarades. En revanche, il bénéficie d'une puissance de feu considérable et peut détruire un char, même bien protégé. Un groupe de quelques soldats anti-char est dévastateur.

Le matériel

Complétant l'effectif humain, le matériel constitue une part non négligeable des forces déployées dans ces conflits.

Caisses diverses

Pouvant contenir rations ou munitions, les caisses sont souvent transformée en barricades de fortune. Elles peuvent aussi exploser, même si ce comportement est plus typique des barils d'essence.

Véhicules roulants

Les jeeps et tanks accroissent la vitesse de déploiement des troupes et sont de magnifiques outils de contre attaque. Les jeeps permettent de terribles percées et sèment la mort sur leur passage.

Le Sherman

Le char d'assaut américain Sherman, bardé de son étoile emblématique, n'a plus de preuves à faire quant à son efficacité que les bien nantis qualifieraient sans retenue même de légendaire.

Un Sherman M4

D'autant qu'un billet vaut plus que des pièces, il est notable qu'un Sherman vaut plus qu'un régiment d'infanterie, même aguerri, en effet, grâce à son blindage en acier ou constitué de matières composites il résiste à l'épreuve des balles, et même un excellent tireur parvenant à loger une de ses balles dans le canon du Sherman aurait bien peu de chance de mettre cet agent de la liberté (le Sherman) hors de nuire.

Un Sherman est très généralement de couleur verte (quel que soit le camp), vide de l'intérieur pour réduire les coûts de fabrication, ne respecte pas les proportions (même tassé un soldat rentre difficilement dans un char en plastique).

Note : Les enfants étant plus pragmatiques que les adultes, force est de constater que la majorité des enfants font feu avec leurs chars en roulant (ce qui permet évidemment d'éviter plus facilement les tirs ennemis tout en attaquant) tandis que les militaires, que l'on pourrait en conséquence qualifier de en retard sur leur temps, ne l'utilisent que très rarement et préfèrent mettre leurs chars à l'arrêt avant de faire feu (Rommel était un des rares à son époque à avoir utilisé cette tactique).

Sacs de sable

Trop souvent négligés, les sacs de sable forment pourtant d'impressionnantes défenses lorsqu'il n'est pas possible de creuser des tranchées.

Drapeaux

Image ayant marqué l'inconscient collectif : Soldats américains plantant leur bannière à Iwo Jima.

Étendard flottant au vent, il symbolise les raisons du combat et fédère les troupes autour de saines motivations patriotiques. Il symbolise la prise d'un territoire qui conduit automatiquement à son changement de nationalité, mais il pourra aussi servir à localiser un point de rassemblement ou le centre de la base arrière. La perte du drapeau équivaut souvent à la perte de la bataille.

Porté par un soldat (appelé alors porte-drapeau) il mène les troupes au combat comme le gradé, mais présente peu d'intérêts en tant que belligérant (rappelons qu'un enfant n'a que deux mains, et n'en utilise complètement qu'une seule), il est donc utile que ce soldat meure juste après s'être lancé à l'assaut, ainsi sa main utile est à nouveau libre, et l'enfant concède un mort dans son camp, ce qui instaure un climat de fair-play entre les deux enfants, tout en sachant que ce soldat arrivé non décédé dans le camp adverse n'aurait été d'aucune utilité (à moins d'utiliser la technique de la faux, précisée ci-après).

Le drapeau est parfois transformé en faux dont l'efficacité est redoutable, bien que son utilisation soit interdite par la Convention de Genève. La technique, maîtrisée par nombre d'enfants, consiste à saisir le drapeau ou le porte drapeau par son socle et de se servir du dit drapeau constitué de plastique rigide pour expulser les soldats adverses du champ de bataille et les mettre hors d'état de nuire. Bien qu'efficace cette technique est non-homologuée par nombre d'enfants car elle est peu vraisemblable et son utilisation met plutôt fin à une partie qui se faisait languissante où à l'avantage trop net d'un des deux enfants.

Pièces de collection

Ces pièces plus rares sont des atouts ponctuels dont raffolent les enfants.

Marine

Les barges de débarquement et les zodiac sont fortement représentés et se substituent aux jeep et tanks lorsque le théâtre des affrontements est maritime ou marécageux.

Aviation

Un avion de combat en plastique

Les hélicoptères et chasseurs sont les pièces les plus rapides, les bombardiers n'ont pas l'influence tactique de leurs homologues réels. En effet, ils seraient trop destructeurs et ôteraient tout l'intérêt du jeu. Néanmoins, il est possible d'attaquer des cibles terrestres avec un chasseur, surtout si les bombardiers sont à cours de munitions, ou si certaines pièces, comme le sniper couché, ou le "rambo" sont invincibles pour les soldats de 1^re ligne ou les grenadiers. Il est possible aussi de mettre dans la bataille des unités aériennes et de les faire combattre, mais cette variante est un peu difficile à réaliser.

On peut faire comme dans les jeux vidéo: le PC-radio reste à l'écart et quand la situation devient difficile pour ses camarades, il appelle du support aérien du QG. Un avion( le plus souvent un chasseur, qui mitraille l'infanterie et le matériel ennemi, mais aussi parfois un bombardier en piqué, qui lance une ou deux bombes sur les ennemis et puis s'en va) arrive alors et attaque les troupes ennemis.

Environnements et situations de jeu

Scénarios

Conflit simple

Deux troupes de deux pays différents se promènent en rase campagne, ils se rencontrent, la tête des autres soldats en plastique ne leur revient pas, c'est le conflit.

Seconde Guerre mondiale

La Seconde Guerre Mondiale étant un domaine très vaste, les enfants peuvent s'amuser à recréer différentes batailles, comme par exemple, la bataille de Stalingrad, ou la bataille de Bir Hakeim. Note:pour recréer les batailles ayant lieu dans le désert, comme la bataille d'El Alamein, il est possible de jouer dans un bac à sable où à la plage.

Idées de scénarios:

- Le Débarquement en Normandie: Bien que difficile à réaliser, c'est un scénario intéressant. La difficulté de réalisation réside dans le fait qu'il faut construire les défenses allemandes, solides, et quelque barges de débarquement, remplis de soldats américains.

-La bataille de Koursk: Pour reconstruire cette bataille, il faut un nombre considérable de chars (plus de chars soviétiques que de chars allemands), mais aussi pas mal de soldats.

-La bataille de Berlin: Difficile non seulement à réaliser mais aussi à jouer (vu que l'enfant devra se faufiler les mains entre les maisons en ruines)ce scénario est un scénario quelque peu héroïque (car la défense des Allemands est énergique, obstinée, et les Allemands luttent avec l'énergie du désespoir, avec persévérance, et il est donc un peu difficile pour les Soviétiques de lutter contre un ennemi si obstiné.

Débarquement

Campagnes du Pacifique

Guerre du Vietnam

Les enfants peuvent prendre un plaisir fou à reconstituer ce conflit.
Le champ de bataille étant généralement celui de rizières immenses ou de jungles touffues et denses, il est préférable de jouer en extérieur, à moins de posséder une serre ou un pot de fleurs de plus de 38 m².
Matériel nécessaire à la réalisation des décors:

• Terre, à tremper dans l'eau pour réaliser de petites diguettes.
• Brins d'herbe pour simuler le riz croquant et savoureux.
• Briquet à alcool à brûler afin de reproduire le napalm.
• Herbe à chat pour recréer la jungle.
• Vaporisateur d'eau afin d'imiter la touffeur de l'air et l'humidité de l'atmosphère.

Idées de scénarios:

• 12 Régiments de GIs lancent une offensive sur un village de 17 paysans, en représailles d'une attaque Viêt Cong.
• Des hélicoptères américains pilonnent la jungle où sont cachés les troupes de renfort du Viêt Minh.
• Bob saute sur une mine artisanale.
• Les Américains attaquent un convoi sur la piste Hô Chi Minh.

Guerre du Golfe

Environnements

Étude Sociologique

Il y a une grosse différence entre l'image de l'armée qu'ont les enfants et l'image qui est relayée par les institutions. En effet, si l'on communique de plus en plus sur les missions d'interposition ou les missions humanitaires, les enfants instaurent immédiatement une situation de conflit armé ouvert. L'aspect protecteur de l'armée est complètement éclipsé par les destructions et meurtres qu'occasionnent les guerres.

Les couleurs des personnages et les environnements de jeu répètent les schémas de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre du Viet-Nam. Les enfants rejouent donc les conflits qu'ont vécus leurs parents et grands-parents.

Dans le jeu, l'enfant transcende.

Cas du première classe "Rambo"

Le "rambo", est un première classe issu du rang, il n'est pas plus fort au départ que tous les autres première classe qui vont malheureusement mourir lors du combat.
Néanmoins l'enfant, en recherche d'amour et de reconnaissance, va petit à petit s'identifier à un soldat qui s'est déjà illustré par hasard, à un moment où il était là au bon moment. L'enfant qui transcendait le jeu jusqu'alors va devenir ce soldat qui aura la vie héroïque dont l'enfant rêve passionnément.

La transformation en "rambo" est quasiment immédiate, tous les tirs de ce soldat feront mouche, il évitera les balle avec une chance ou une habilité jamais rencontrées sur des champs de bataille, il guérira de ses blessures et sera le champion incontesté de ce camp
Pour faire accepter ce nouveau statut de "rambo" du première classe à l'enfant adverse, l'enfant acceptera de sacrifier une partie de ses troupes héroïquement (protection de "rambo" en s'interposant, ...) ou en négociant la mort de ses soldats par le "rambo" adverse.

Cas du grenadier héroïque

Le grenadier héroïque est un grenadier qui est mortellement touché. Il arrive qu'il dégoupille sa grenade dans un dernier assaut de désespoir pour permettre a ses camarades de se replier sans trop de pertes. Dans ce cas, le grenadier meurt dans l'explosion, et, pendant ce temps, cachés derrière, ses camarades ont le temps de se replier.

Avenir des petits soldats

Avec l'arrivée d'équipements conventionnels très perfectionnés dans les pays développés et des armes nucléaires dans ces mêmes pays la réalité d'un conflit entre nations est totalement éclipsée entre grandes puissances du fait de la dissuasion nucléaire et la réalité d'un conflit entre un pays développé et un pays moins développé est éclipsée du fait de la très grande supériorité des équipements conventionnels des pays développés et aussi du fait de la dissuasion nucléaire.
La probabilité d'apparition d'un nouveau conflit créant un scénario favorable pour deux factions de soldats en plastique est donc nulle.
On sait notamment que les guerres napoléoniennes, la guerre de sécession ou la guerre de 70 ne sont plus des scénarios rejoués par les enfants. Jouer à Austerlitz ou à Iéna sied plutôt à des collectionneurs ardus plus qu'à une masse d'enfants en âge de s'instruire.

Il est donc probable qu'après l'adaptation de scénarios tels que la guerre du Golfe, les scénarios se tarissent. En effet, quand bien même la guerre du Golfe comporte un grand méchant et un grand gentil, elle n'est pas marquée par les stigmates de l'héroïsme comme lors de la Bataille de Stalingrad ou de l'Offensive du Têt.
Les petits soldats vont donc devoir s'adapter à des perspectives telles que le terrorisme, avec des scénarios tels que la libération d'otages, ou d'extraditions forcées par des commandos (des enfants jouant au Mossad par exemple).

Articles connexes

• Jouets
• Pistolet à eau
• Seconde Guerre mondiale
• Guerre du Vietnam
• Campagnes du Pacifique | Bataille de Guadalcanal | Bataille de Midway

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