Parti communiste marxiste-léniniste de France

Parti communiste marxiste-léniniste de France

Le Parti communiste marxiste-léniniste de France (PCMLF) est le nom adopté le 31 décembre 1967 par le Mouvement communiste français marxiste-léniniste. Il défend des positions maoïstes.

Historique

Le PCMLF est dirigé par Jacques Jurquet. Il édite un journal, L'Humanité nouvelle, qui paraîtra publiquement jusqu'à l'interdiction du parti. Un nouvel hebdomadaire public, L'Humanité rouge, est ensuite lancé ; il devient quotidien à partir d'octobre 1975. Le parti s'aligne strictement sur les positions du gouvernement chinois et condamne les « dérives spontanéistes » de la Gauche prolétarienne. Le PCMLF considère avec sympathie le mouvement étudiant et lycéen de 1968. Le 12 juin 1968, comme onze autres mouvements d'extrême gauche, le PCMLF est officiellement interdit par le décret du Président de la République du 12 juin 1968. Il devient une organisation clandestine dont la direction est assurée par Raymond Casas, Jacques Jurquet et François Marty.

Les effectifs du PCMLF sont évalués en 1970 à entre 2000 et 3000 militants. Mais le parti éclate cette année-là en trois organisations concurrentes se réclamant chacune du PCMLF :

En 1971, le parti réuni autour de L'Humanité rouge subit de nouvelles scissions comme par exemple celles donnant naissance à Ligne rouge ou aux Cercles communistes maoïstes. L'Humanité rouge ne rassemble alors plus que quelques centaines de personnes. Il faudra attendre 1975 pour que le parti retrouve ses effectifs de 1970, notamment grâce à des ralliements comme celui du groupe Le Travailleur, de la Gauche révolutionnaire provenant du PSU et de Sklerijenn (« Clarté » en breton), composé essentiellement de militants de l'UDB. Une organisation de jeunes est créée sous le nom de Jeunesse communiste marxiste-léniniste de France qui publie La Jeune garde rouge.

À l'occasion des élections présidentielles de 1969 et 1974, le PCMLF-Humanité rouge se prononce contre tous les candidats, de droite et d'extrême droite comme de gauche et d'extrême gauche, et a appelé à l'abstention « révolutionnaire ». À partir de l'automne 1973, il souligne la dangerosité du « social-impérialisme soviétique » et développe une campagne sur la nécessité d'une défense nationale française contre le « social-impérialisme soviétique », ce qui l'a amené à participer à un meeting avec des gaullistes et la Nouvelle Action royaliste. Cette « dérive » fait rapidement l'objet d'une « autocritique ».

Après la mort de Mao Zedong en 1976, le PCMLF-Humanité rouge abandonne progressivement le maoïsme en même temps que le gouvernement chinois. Très impliqué dans les luttes au côté des travailleurs étrangers, il soutient en particulier les résidents des foyers Sonacotra dans la longue grève qui les oppose à la direction.

En 1978, le parti décide de sortir de la clandestinité en prenant le nom de « Parti communiste marxiste-léniniste » (PCML). Il présente des candidats aux élections législatives de mars 1978, en alliance avec le Parti communiste révolutionnaire. Son quotidien, L'Humanité rouge, fusionne avec celui du PCR (ml), Le Quotidien du Peuple, en gardant ce dernier titre. Début 1980, un grand nombre des membres de Bretagne, région où le parti est bien implanté, quitte l'organisation.

En 1985, il se rebaptise Parti pour une alternative communiste (PAC) et s'autodissout trois ans plus tard.

Bibliographie

  • Christophe Bourseiller, Les Maoïstes, Éditions Plon, Paris, 1996. (augmentée) Editions du Seuil, 2008
  • Raymond Casas, Mémoires, tome I ; tome II, Mes années 68 ou le Chant des Lendemains ! 350 pages - 50 chapitres - 50 photos, Éditions du Fraiseur, Blois.
  • Patrick Kessel, Le mouvement « maoïste » en France - Tomes 1 (Textes et documents 1963 - 1968) et 2 (Textes et Documents 1968 - 1969), UGE 10/18, Paris.
  • Jacques Jurquet (Préface et présentation de Camille Granot), Arracher la classe ouvrière au révisionnisme moderne (Recueil de textes de 1965 à 1971, dont Le printemps révolutionnaire de 1968, paru seul précédemment aux Éditions Gît-le-cœur, Paris) , Éditions du Centenaire /E100, Paris, 1976.
  • Jacques Jurquet, A contre-courant 1963-1986, Le Temps des Cerises, Paris, 2001, ISBN : 2-84109-324-7.
  • Jacques Jurquet, Les Hurlements de la vie, Éditions de La Veytizou, 2008. ISBN : 978-2-35192-053-4.
  • Raymond Marcellin, L'importune vérité - Dix ans après mai 68, un ministre de l'Intérieur parle, Éditions Plon, Paris, 1978 (chapitre XIV, Ne pas se tromper d'époque : les forces révolutionnaires mondiales)

Lien externe


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