- Parasite single
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Célibataire parasite
Un célibataire parasite (パラサイトシングル, parasaito shinguru?, de parasite single en anglais) est un terme japonais conçu par Masahiro Yamada, professeur de sociologie à l'Université Tōkyō Gakugei[1] pour désigner une tendance récente dans la société japonaise : les personnes qui refusent le mariage et vivent chez leurs parents alors qu’elles ont plus de 25 ans, dans le but de profiter d’une vie insouciante et confortable.
Sommaire
Origine
Le professeur Masahiro Yamada fut le premier à l’utiliser dans son livre L’ère des célibataires parasites (パラサイトシングルの時代, parasaito shinguru no jidai?), publié en octobre 1999. Cette expression s’est rapidement répandue dans les médias et est maintenant bien connue au Japon. Par la suite, le professeur Yamada a forgé l’expression couples parasites (personnes mariées qui vivent en couple chez l’un de leurs parents) sur le même modèle. Mais cette situation étant moins fréquente, le terme est moins connu.
Situation
Il a été estimé qu’il y avait plus de 13 millions de célibataires parasites au Japon en 2006 [2]. Ils représentent 35% de la population des 25 - 30 ans[2]. On trouve parmi eux une grande proportion de hikikomori, qui dorment le jour et jouent aux jeux vidéos la nuit[3].
La plupart sont logés et nourris gratuitement, ce qui leur permet de vivre confortablement, certains mettant d’ailleurs de l’argent de côté, tandis que d’autres l’utilisent pour des objets de luxe, des voyages ou encore pour des dépenses d'agrément. Beaucoup de ces célibataires parasites souhaitent vivre chez leurs parents jusqu’à leur mariage repoussé. Dans le cas des femmes, elles désirent souvent un conjoint aisé pour maintenir leur niveau de vie[2].
Causes
La première cause est économique. Dans les villes, les loyers sont très chers. Un célibataire parasite qui décide de vivre seul devra utiliser environ 2/3 de ses revenus pour se loger. Devenir indépendant demande de lourdes dépenses, beaucoup de travail et une baisse significative du niveau de vie.
Les avantages économiques sont appréciés par tous les types de célibataire parasite, bien qu'il y ait différents sous-groupes. Les jeunes salarymen et office ladies peuvent s’assumer financièrement mais préfèrent profiter du bénéfice financier et peut-être de la compagnie et de la sécurité qu’apporte le foyer de leurs parents. D’autres ont des difficultés à trouver un emploi dans la difficile situation économique actuelle. Ils n’arrivent souvent qu’à trouver des petits boulots mal payés, devenant des sous-employés appelés freeter (qui n’ont pas leur indépendance financière même s’ils le souhaitent). Enfin, certains ne veulent absolument pas affronter le monde compétitif de l’entreprise, ils ne sont donc pas à la recherche d’un emploi et dans le pire des cas, ne veulent plus sortir du domicile familial. Ces enfants qui s’excluent de la société sont appelés hikikomori (引き篭り, littéralement : replié dans l’isolement?).
Une autre cause concerne les femmes. Il n'est plus systématique pour une femme au Japon de voir son niveau de vie s'améliorer par le mariage, comme c'était le cas dans le passé et d'autre part, une femme mariée qui découvrirait qu'elle aimerait réaliser des projets personnels, ne peut plus revenir en arrière une fois mariée, ce qui est parfois la cause de l'hésitation de la nouvelle génération.
Effets
Un des effets secondaires du phénomène des célibataires parasites est l’augmentation de l’âge moyen du premier mariage (même si d’autres facteurs tels que les perspectives de carrières et l’éducation entrent en jeu, surtout chez les femmes) et la baisse du nombre d’enfants par femme (le taux de natalité est en rapport direct avec l’âge du mariage).
*En 1970, l’âge moyen du mariage chez les femmes était de 24 ans (27 ans pour les hommes).
- En 1983, le taux de natalité était de 1,8 enfants par femmes.
- En 2002, l’âge du mariage passa à 27,4 ans (29 ans pour les hommes) et le taux de natalité à 1,32 enfants.[réf. nécessaire]
Beaucoup de femmes choisissent aussi de ne pas se marier de manière à poursuivre leur carrière. Cela, bien sûr, rend la situation encore plus difficile pour les hommes qui veulent trouver une épouse.
La plupart des célibataires parasites travaillent, mènent souvent une carrière talentueuse et ont un très bon salaire. Mais peu participent aux frais du domicile familial. Ils ont donc un grand pouvoir d'achat et n’ont que peu de besoins au niveau des biens durables. Il a été dit que leurs dépenses étaient bénéfiques pour l’économie mais on peut souligner que s’ils vivaient seuls, ils auraient aussi dû faire face à des dépenses essentielles et contribuer ainsi à l’économie, en dépensant moins dans des achats de luxe et plus dans leur subsistance. Dans les faits, l’achat d’articles tel que les réfrigérateurs, les machines à laver… décroissent au Japon tandis que l’achat de produits de luxe (tel Gucci, Prada, Hermès et surtout Louis Vuitton, qui est très populaire au Japon) explose. En fait, les effets sur l’économie japonaise sont seulement une légère différence de répartition de la demande, à l’exception des capitaux dépensés à l’étranger lors de voyages ou d’importations.
Finalement, une réduction des loyers et des logements peut également être provoquée par l'augmentation du nombre d'habitants par foyer.
Les célibataires parasites sont souvent rendus responsables d’un grand nombre de problèmes au Japon allant de la baisse du taux de natalité à l'augmentation du taux de criminalité en passant par la récession économique.
Le professeur Yamada blâme surtout les femmes qui grandirent gâtées par leurs parents grâce à la bulle économique. Cependant, beaucoup pensent que les célibataires parasites n’ont pas eu d’autres choix au vu des difficultés économiques, avec en plus, le fait de devoir choisir entre la création d’une famille ou la poursuite d’une carrière. Maintenant, grâce à l’amélioration de l’économie, ce genre de considérations ont disparu et l’on a démontré que la prétendue "décennie perdue" a eu peu d'effet sur ce phénomène.[réf. nécessaire]
Critiques
Une analyse britannique de 2001 indique qu'au Royaume-Uni, les jeunes gens restent également plus longtemps au domicile de leurs parents qui les soutiennent financièrement. Cette recherche semble indiquer que le phénomène n'est pas limité au Japon et que le concept accrocheur de Yamada lui aurait surtout permis d'être publié de manière lucrative[4].
Au Japon, les conclusions de Yamada sont également critiquées. Yuji Genda analyse ce qu'il perçoit comme des failles dans son exposé dans un article intitulé « Ne blamez pas votre descendance toujours célibataire » en 2000[5]. Genda souligne que le chômage est surtout responsable de cette situation, de son point de vue.
Malgré les critiques, le concept est resté très populaire et les médias japonais l'utilisent régulièrement pour décrire la jeunesse contemporaine[4]
Dans la culture contemporaine
- Tanguy est un film français de 2001 ayant illustré ce phénomène.
Références
- ↑ Sur le Washington Post
- ↑ a , b et c Sur Japanese Studies
- ↑ Étude de Murakami en 2000 rapportée par Mariko Tran
- ↑ a et b http://www.glocom.org/special_topics/social_trends/20030526_trends_s38/
- ↑ Japan Echo (Vol. 27, No. 3).
Voir aussi
Articles connexes
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