Pahouins

Pahouins
Pahouins
Pahouine.jpg
Pahouine du Congo français, 1914
Populations
Drapeau du Gabon Gabon
Drapeau de Guinée équatoriale Guinée équatoriale
Drapeau du Congo République du Congo
Drapeau du Cameroun Cameroun
Autre
Langue(s) Fang
Groupe(s) relié(s) Fangs

Les Pahouins constituent un peuple présent dans plusieurs pays d'Afrique centrale, tels que le Gabon, le Cameroun, la Guinée équatoriale ou la République du Congo. Toutefois le terme sert le plus souvent à désigner les Fangs du Gabon.

À tort ou à raison, le terme « pahouin » est parfois considéré comme péjoratif [réf. nécessaire].

Sommaire

Ethnonyme

Apparu en 1819, le premier mot utilisé[1] pour désigner un groupe établi à l'intérieur du pays est Pamouay. Les Espagnols le transforment en Pamue et les Allemands en Pangwe. Les Français nasalisent le phonème final et optent pour Pahouin[2].

Le nom d'origine viendrait de Mpangwe, donné par les Mpongwè – des habitants des rives de l’estuaire du fleuve – signifiant en langue vernaculaire « je ne sais pas ».

Pamouay est couramment utilisé jusqu'en 1861[3].

Histoire

« Chasseurs pahouins venus au Gabon pour vendre de l’ivoire » (1875)

Au XVIIIe siècle les Pahouins, chassés par le Mvélé de la savane du nord de la Sagana (Cameroun) envahissent le sud. Ils traversent la forêt équatoriale. Certains s’y fixent (Eton, Ewondo, Boulou). D’autres (Fangs) atteindront vers 1850 l’estuaire de l’Ogooué et entreront en contact avec les Européens.

En 1875, ces peuples, qui vivaient plus de la cueillette que de l'agriculture et qui ne pratiquaient pas l'esclavage, sont arrivés dans les régions côtières du Gabon, cela entraina une augmentation du commerce mais provoqua des frictions avec les populations locales et des actes de violences entrainent des interventions punitives de la petite garnison de l'armée française stationné à Libreville à partir de 1876[4].

« Un beau village pahouin dans la sylve équatoriale »[5] (1914)

Des textes anciens décrivent parfois les Pahouins comme anthropophages. En 1875, le marquis Victor de Compiègne, après avoir intitulé l'un de ses chapitres « Les Pahouins cannibales » et donné force détails, constate néanmoins que ceux qu'il a rencontrés semblent avoir « à peu près renoncé à cette coutume barbare »[6].

Notes

  1. Histoire des Fang, thèse de Xavier Cadet [1]
  2. « Ce nom de Pahouins a été adopté par les Français, mais je ne lui vois pas de raison d’être. Comme je l’ai dit, Fan est le nom que ces peuples se donnent à eux-mêmes, les indigènes les appellent Mpangwen, et c’est le terme sous lequel les désignent habituellement les Anglais et les Allemands », Marquis de Compiègne, L'Afrique équatoriale, p. 154
  3. F. Touchard, « Notice sur le Gabon », Revue maritime et coloniale, octobre 1861, p. 1-17 ; p. 14
  4. Henri Brunschwig, « Expéditions punitives au Gabon (1875-1877) », dans Cahiers d'études africaines, vol. 2, no 7, 1962, p. 347-361 [ahess_12392&words=auteur polit_966&words=auteur cea_157 texte intégral (page consultée le 15 mai 2011)] 
  5. Commentaire de l'image dans l'article : « Il est à remarquer qu'au lieu de construire des cases rondes et pointues, en forme de meules, comme les autres noirs africains, les Pahouins ont adopté une toiture plate et débordante, formant véranda, qui rappelle celle des maisons européennes aux colonies », dans « Comment nous avons délimité la frontière entre la France et l'Allemagne dans l'Afrique équatoriale », Le Miroir, 3 mai 1914
  6. « Les Pahouins cannibales »

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (fr) Pierre Alexandre, Proto-histoire du groupe beti-bulu-fang : essai de synthèse provisoire, Cahiers d’études africaines 20., 1965, pp. 503-560.
  • (fr) Pierre Alexandre et Jacques Binet, Le groupe dit Pahouin : Fang, Boulou, Beti, L'Harmattan, Paris, 2005, 152 p. (ISBN 2-7475-8618-9)
  • (fr) H. Avelot, « L’art et la mode chez les Pahouins », L’Illustration, n° 2972, 10 février 1900, reproduit in extenso dans Arts d'Afrique noire (Villiers-le-Bel), 2001, n° 118
  • (fr) Cyrille Bela, « L’art des abbia : une forme d’expression sculpturale du pays pahouin », in Afrique, Archéologie et Arts n°4, CNRS-Université Paris I-Université Paris X, 2007, p.83-90.
  • (fr) Barnabé Bilongo, Les Pahouins du Sud-Cameroun : inventaires bibliographiques, connaissance des Fang, Ntoumou, Muaé, Boulou, Beti (Menguissa, Eton, Muëlë, Bënë et Ewondo) et du groupe dit Sanaga, Yaoundé, 1974, 116 p.
  • (fr) Xavier Cadet, Histoire des Fang, Peuple gabonais, L'Harmattan, Paris, 2009.
  • (fr) Idelette Dugast, « Beti et Pahouins », Inventaire Ethnique du Sud-Cameroun, Dakar, 1949, p. 57-94
  • (fr) M. Samba Edou, Les fondements initiatiques d'une pédagogie religieuse pour les Pahouins du Sud-Cameroun. Essai sur la catéchèse des adultes, Université des sciences humaines de Strasbourg, Faculté de théologie catholique, 237 p.
  • (fr) Louis Franc, « De l'origine des Pahouins. Essai de résolution de ce problème ethnologique », Maloine, Paris, 1905,19 p.
  • (fr) Henri Lavignotte, L’Évur. Croyance des pahouins du Gabon, Paris, 1936, 77 p.
  • (fr) Léon Mba, Ecrits ethnographiques (Les Pahouins du Gabon du 19e siècle à l’aube du 20e siècle suivi de Essai de Droit coutumier pahouin), 2002, 125 p. (ISBN 2-9127766-25-2)
  • (fr) Jean Baptiste Roche (Capitaine), Au pays des Pahouins. (Du Rio Mouny au Cameroun.), Paris, 1904, 198 p.
  • (de) Günter Tessmann, Die Pangwe : Volkerkundliche Monographic eines west-afrikanischen Negerstammes, Ernst Wasmuth A.-G., Berlin, 1913, 402 p.

Liens externes

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