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Ouazzane
Ouazzane (arabe : وزان - aussi connue sous le nom de Ouezzane) est une ville qui se situe au nord-ouest du Maroc, entre les collines accidentées du pré-Rif et de la plaine agricole du Gharb au sud de Oued Loukkous. Elle appartient aux marges méridionales du Pays de Jebala dont les grandes tribus limitrophes de la ville sont : Masmouda, Rhouna, Ghzaoua et Beni Mestara, Beni Mezguelda.
Sommaire
Histoire
Les origines de la ville d'Ouazzane restent incertaines et confuses. Certains font remonter son existence à l'antiquité romaine, toutefois rien n'est attesté. Les traces du passage de Moulay Abdallah Chérif, grand maître du soufisme et descendant de Idriss II (membre de la dynastie arabe des Idrissides qui régna sur le Nord du Maroc et l'Ouest de l'Algérie entre 789 et 974) et du rabbin faiseur de miracles, Rabbi Amrane Diourane font de Ouezzane une ville doublement sainte. Le premier y créa en 1727 une zaouïa, centre religieux et savant. Berceau de la confrérie religieuse des Taïbia, cette zaouïa devint au cours des XVIIIe et XIXe siècles un centre politique et spirituel important. De nombreux pèlerins viennent visiter chaque année ce haut lieu de la civilisation arabo-musulmane. Le second a son tombeau à Azjen, à quelques kilomètres de la ville.
C'est une des rares villes anciennes à n'être pas ceinte de remparts; ici, pas de murs crènelés, ni de portes fortifiées monumentales comme partout ailleurs au Maroc. Cette particularité réside vraisemblablement dans l'histoire de la ville. La puissance de la confrérie Ouazzania la mettait probablement à l'abri des menaces, de même le caractère sacré de la cité pour les croyants la rendait inviolable à leurs yeux.
Toutefois, il existe des portes associées aux murs extérieurs des demeures anciennes. Ces portes, qui permettaient de clore la Médina à la manière d'une enceinte, ne présentaient pas un système fortifié réellement définitif. La première porte, connue sous le nom de Bab Fatha, est en arc simple en plein cintre surbaissé en briques cuites et pierres sèches. Elle daterait du XVIIe siècle. La seconde porte, Bab Jmouâa, est constituée par un arc outrepassé brisé doublé par un arc à lambrequins, les écoinçons sont ornés de riches motifs géométriques sculptés et le tout est surmonté d'une console pilastre supportant un auvent de tuiles vertes vernissées.
Les passages couverts ou 'sabats' sont peu nombreux et constituent une spécificité de la cité. Certains de ces passages sont coiffés par une succession d'arcades qui forment parfois des voies étroites et basses, voûtées et coudées.
Dar-Sqaf est le quartier le plus ancien de la médina. Il est le site du village original dans lequel se serait installé le fondateur de la confrérie Ouazzanie Moulay Abdellah Cherif dont sa demeure subsiste à cet endroit. Ce quartier est associé à celui de la zaouïa car il abrite la célèbre mosquée qui porte le nom du quartier et réputée par son minaret octogonal. Ce quartier était le siège de la confrérie Ouazzanie. Le Cheikh actuel, c'est-à-dire le chef de la dite confrérie, y réside. Le bâtiment principal consiste en un vaste patio autour duquel une galerie à arcs brisés distribue quatre salles de même dimensions ornées de portes, de fenêtres et de somptueux plafonds de bois peints. La sobriété de la décoration et la majesté des proportions en font l'un des plus purs produits de l'architecture locale. Ce bâtiment ne devait servir que de résidence et de siège administratif. Il abritait également un palais réservé à l'accueil des affiliés et des pèlerins.
Outre ces deux quartiers, le quartier Mellah abritait la communauté juive. L'ensemble de ces quartiers représente le coeur de la médina. Ils sont tous reliés à un centre commercial où sont regroupées les principales activités commerciales dont la plus spéciale est le commerce de la Jellaba Ouazzania. Les rues de ce centre, exclusivement réservées au négoce, sont bordées de boutiques juxtaposées sans discontinuité et présentant un ensemble de constructions d'architecture homogène.
Étymologie
Le nom Ouazzane que la ville porte de nos jours demeure obscur. Les études consacrées à l'histoire de la ville en donnent trois versions différentes et plus difficiles à étailler les unes que les autres:
- Le mot serait d'origine latine et aurait été donné à la ville par un empereur romain dont le prince héritier aurait porté ce nom.
- Le mot d'Ouazzane aurait pris son origine du mot arabe Al Ouazzane (le peseur) qui aurait été attribué à un nommé Abdeslam propriétaire de balance qu'il entreposait à l'entrée de la ville au lieu dit aujourd'hui R'mel; les commerçants étant obligés de recourir à ses balances pour peser leurs produits, on l'appelle alors Al Ouazzane.
- Le mot serait dû à la contraction de l'expression Oued Ezzine du fait de la beauté frappante des sites panoramiques de la ville.
Géographie
La ville d'Ouazzane appartient aux marges méridionales du pays Jebala dont les grandes tribus limitrophes de la ville sont: Masmouda, Rhouna, Ghzaoua et Beni Mestara.
Ouazzane est une ville moyenne. Elle comptait 57972 habitants selon le recensement de 2004. Elle est bâtie en amphithéâtre sur le flanc nord de la célèbre montagne djebel Bouhlal et le flanc de sud-est de la montagne djebel Bouakika. Le site de la ville est très accidenté. Elle est traversée par un seul axe routier d'est en ouest qui se divise en deux branches à chaque extrémité.
La région de la ville d'Ouazzane a une altitude de 614 mètres et est protégée des influences atlantiques par les montagnes environnantes de moyenne altitude et bénéficie d'un climat méditerranéen sub-humide avec une saison d'été sec dont les températures varient entre 27°C et 47°C, et avec un hiver froid dont les températures varient entre 6°C et 14°C.
La moyenne annuelle des précipitations est de 700 mm. La répartition de ces précipitations est irrégulière.
Économie
La ville de Ouazzane est connue pour ses oliveraies et la production d'huiles d'olive de qualité. On trouve deux types de structures de production : avec des équipements modernes pour les produits destinés à l'exportation et traditionnels pour les produits de consommation locale.
Ville d'artisanat depuis près de 4 siècles, Ouazzane abrite plusieurs corporations de métiers animés par plus de 5000 artisans et 3 coopératives artisanales.
Parmi les activités qui ont pu subsister, on trouve:
La filière lainière:
Le tissage de la laine est l'activité la plus ancienne et la principale. La Jellaba Ouazzania (vêtement porté aussi bien en hiver qu'en été) assure la renommée de la ville.
Les métiers du bois:
La ville d'Ouazzane se distingue par l'exercice du métier de tourneur de bois qui s'est développé grâce à l'abondance de la matière première offerte par l'arboriculture. Les tourneurs de bois produisent des éléments et des articles au profit d'autres métiers artisanaux à savoir: des rouets pour les fileuses et les tisserands (Naoura), des planches à laver (Ferraka), des piques à brochette... La réputation des tourneurs de bois Ouazzanis est due à trois types de produits très particuliers:
- - Le Sebsi: une pipe spéciale pour fumer le chanvre indien.
- - Le Tsabih: chapelet lié à la fonction religieuse.
- - La Ghayta: un instrument de musique à anche de la famille des hautbois, au timbre perçant (rôle d'arbitrage des conflits entre les tribus).
Les tanneries:
Les tanneries datent du 14° siècle.
Liens externes
- Jebala.net N'hésitez pas à laisser des commentaires
- HADKOURT
- Ouazzane.com
- Ouezzane.info
- ouezzan.fr.gd
- Portail du Maroc
Catégorie : Ville de Gharb-Chrarda-Beni Hssen
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