- Otto von Stülpnagel
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Otto von Stülpnagel (Berlin, 16 juin 1878 - Paris, 6 février 1948) est un officier allemand pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale.
Biographie
Otto von Stülpnagel se prépare à la carrière des armes au Collège militaire de Potsdam, puis de Gross-Lichtfeld. Dès 1898, il sert dans le régiment prussien de la garde à pied. Il prend part à la Première Guerre mondiale. À la suite de celle-ci, il fut nommé chef de section du ministère de la Reichswehr avant de devenir commandant de la 17e division puis de la 3e division. Il fait partie d'un groupe d'officiers cherchant à détruire la République de Weimar. À partir de 1933, il devient un partisan de Hitler. Destitué de son commandement, il reprendra du service actif en 1937 en assumant le commandement de la 30e division[1].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est rappelé sous les drapeaux alors qu'il était à la retraite. En octobre 1940, il est nommé chef des forces d'occupation allemandes en France, et gouverneur militaire de Paris.
Il exerce une répression féroce contre la Résistance intérieure française en particulier à la suite d'attentats contre des soldats allemands. Il ordonne en particulier l'exécution d'otages, des Juifs français issus du camp d'internement de Drancy ainsi que des militants communistes comme le jeune Guy Môquet, à la suite de l'attentat de Fabien le 21 août 1941 contre l'aspirant Moser, celui de Nantes contre le lieutenant-colonel Karl Hotz, ou celui de Bordeaux contre le conseiller de l'administration militaire Hans Reimers.
Le 12 décembre 1941 il fait arrêter chez eux, au petit matin, 743 Juifs français : un notaire, un président de Chambre à la cour de d'Appel, un conseiller à la cour de Cassation, plus de la moitié d'anciens combattants, des industriels, commerçants, hommes de lettres, hommes de sciences, hommes de loi. On compte parmi eux René Blum, frère de Léon Blum. Le quota de 1 000 arrestations n'étant pas atteint, une rafle organisée à Paris permet aux Allemands de joindre 300 autres Juifs pour la plupart étrangers. Après avoir été regroupés dans la manège à chevaux de l'École militaire, ils sont transférés au camp de Royallieu en périphérie de Compiègne dans la section « Représailles »[2].
Le Matin du 15 décembre 1941 fait paraître cet avis signé par Otto von Stülpnagel :
« Ces dernières semaines, des attentats à la dynamite et au révolver ont été commis contre les soldats de l'Armée allemande.
Ces attentats ont pour auteurs des éléments, parfois même jeunes, à la solde des Anglo-Saxons, des Juifs et des Bolcheviks, et agissant selon des mots d'ordre infâmes de ceux-ci.
Des soldats allemands ont été assassinés dans le dos et blessés. En aucun cas les assassins n'ont pu être arrêtés. Pour frapper les véritables auteurs de ces lâches attentats, j'ai ordonné l'exécution des mesures suivantes :
1) Une amende de un milliard de Francs est imposée aux juifs des territoires français occupés.
2) Un grand nombre d'éléments criminels judéo-bolchevicks seront déportés aux travaux forcés à l'Est.
Outre les mesures qui me paraissent nécessaires selon les cas, d'autres déportations seront envisagées sur une grande échelle, si de nouveaux attentats venaient à être commis.
3) 100 juifs, communistes et anarchistes, qui ont des rapports certains avec les auteurs de ces attentats seront fusillés.
Ces mesures ne frappent point le peuple français, mais uniquement des individus à la solde des ennemis de l'Allemagne, qui veulent précipiter la France dans le malheur et qui ont pour but de saboter la réconciliation entre l'Allemagne et la France.
Paris, le 14 décembre 1941
der Militärbefelshaber
Von Stülpnagel
Général de l'Infanterie »
Prenant conscience que la politique d'exécution d'otages contribuait à dresser la population contre les autorités d'occupation[3],[4], Von Stülpnagel demande à être relevé de ses fonctions en février 1942, et est remplacé par son cousin Carl-Heinrich von Stülpnagel. À l'issue de la guerre, il est arrêté en Allemagne et conduit à Paris pour y être jugé. Il se suicide par pendaison en février 1948 dans la prison du Cherche-midi.Notes et références
- Journal de Genève, 7 février 1948.
- ISBN 2748169301). Réédition Le Manuscrit, 2006. Jean-Jacques Bernard, Le camp de la mort lente, Compiègne 1941-1942, Édition Albin Michel, Paris, 1945, (
- Michèle et Jean-Paul Cointet, Tallandier, 2000, p. 658 Dictionnaire historique de la France sous l'occupation, sous la direction de
- Henri Amouroux, La grande histoire des Français sous l'occupation, le peuple réveillé, juin 1940-avril 1942, t.IV, Robert Laffont, 1979, p. 382
Catégories :- Personnalité du Troisième Reich
- Militaire allemand de la Seconde Guerre mondiale
- Suicide par pendaison
- Naissance en 1878
- Naissance à Berlin
- Décès en 1948
- Personne morte en prison
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