Otrange

Otrange
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Otrange
L’église Sainte-Gertrude
L’église Sainte-Gertrude
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Otrange
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Otrange
Administration
Pays Drapeau de Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Communauté Drapeau de la Communauté française de Belgique Communauté française
Province Drapeau de la province de Liège Province de Liège
Arrondissement Waremme
Commune Oreye
Géographie
Coordonnées 50°44′″N 05°23′″E / <span class="geo-dec geo" title="Cartes, vues aériennes et autres données pour Erreur d’expression : opérateur / inattendu. Erreur d’expression : opérateur / inattendu.">Erreur d’expression : opérateur / inattendu., Erreur d’expression : opérateur / inattendu.
Superficie  km²
Population ? hab. (date inconnue)
Densité ? hab./km²
Autres informations
Gentilé
Code postal 4360
Zone téléphonique 019

Otrange (en néerlandais Wouteringen, en wallon Ôtrindje) est une section de la commune belge d'Oreye située en Région wallonne dans la province de Liège.

C'était une commune à part entière avant la fusion des communes du 2 juillet 1964.

Ce village se trouve sur le Geer, un affluent de la Meuse, à deux kilomètres au nord-est d’Oreye.

Sommaire

Formes anciennes du nom

Les noms de personnes ont mis du temps à trouver leur forme actuelle. Faute de document écrit, (carte d'identité par exemple), leur graphie varia selon la prononciation et l'accent du porteur, d'après l'acuité auditive et la force en orthographe du préposé aux écritures!

Comment les intéressés auraient-ils pu s'insurger puisque eux-mêmes savaient peu lire, et la plupart n'avaient de leur vie tenu entre les doigts de quoi écrire! D'où les Rutenne, Poisman Tomballe, Mestré, Dejeneffe, Paquai et autres Larouelle.

Le nom du village a suivi son évolution propre au fil des siècles.

Au XIIIe siècle : Watrenges 1223, Wotrenges en 1250 , Wotherînges en 1261 et Wantinges en 1272, Woutrenges, Wontrenges, Wotrenge en 1280.

Au XIVe siècle : Wotrenge en 1309, et Woutreinges en 1345, Woutregnez en 1367 et Woytrenge sn 1391, Wotrenges sor Geire, Woutenerges en 1363.

Au XVe siècle : Wolteringes en 1401, Woutrenges en 1414, Wotringes en 1422, mais Wottrenge en 1493.

Au XVIe siècle : Wotrenge sur Gere et Wotrengne en 1540 et Otterengne en 1553.

Au XVIIe siècle : Wotrenge sur Geer 1694, Otrenge après 1666.

Au XVIIIe siècle : Outrange en 1727, Otrenge sur Geer en1738.

C'est seulement au XIXe siècle que va commencer à se généraliser la graphie « Otrange ». Sans le W et avec An.

Mais les avatars du nom n'en restent pas là ; ils seront dus aux événements géographiques et ou politiques. Pour la seule année 1917, et à quelques semaines d'intervalle, du 19 août au 12 octobre, on relève dans le registre du conseil communal quatre orthographes différentes : Otrangen, Wauteringen, Otringen et Otrange.

Il faudra attendre la fin de la guerre 1914-18 pour que triomphe et subsiste la graphie moderne et officielle admise aujourd'hui : Otrange.

À cause de sa situation voisine de la frontière linguistique, le village a toujours eu son appellation en flamand: un nom qui a subi moins de variations là-bas et trouva plus t8t sa forme définitive. On relève:

Woutelingen en 1262, Wantringen en 1272, Woutelingen en 1290, Wotelinghe en 1313, Wotringhen en 1317, mais déjà on avait dit et écrit « Wouteringen » dès 1382. Bien après cette date, on trouvera encore souvent : Wouteringen op den Jeker en 1455, Woudrichem en 1424 et Woutering vers 1664. Aujourd'hui, la Flandre est d'accord et unanime pour écrire « Wouteringen », un nom qui serait la forme adjective de Wouter, ancienne appellation d"un certain WALTER.

Étymologie

Formation et signification Emile de Marneffe, ancien conservateur aux Archives du Royaume à Bruxelles, a consacré une étude sur la formation et la signification des noms de certaines localités du pays. Voici un extrait de ce travail intéressant pour les Otrangeois(es).

"...Sigmaringen, par exemple, signifie, au sens le plus large: "Sigmar et ses gens". Les dérivés en -ING se forment du reste aussi sur les noms de pays, de rivières, etc. On admet aujourd'hui que ces noms désignent l'ensemble des gens dépendant,à un titre quelconque, de l'homme représenté par le radical, et qu'ils leur ont été donnés assez peu de temps avant d'être appliqués à l'endroit habité par eux.

La question de ce suffixe présente encore beaucoup d'obscurités. Consulter à ce sujet l'ouvrage de M. Vincent et de E.EKWALL, "English place-names in -Ing" (Lund.23)

Ce fait a amené certains auteurs à croire à l'existence de formes primitives en -INGA, génitif pluriel, analogues en somme aux noms de lieux formés d'un nom d'homme au génitif singulier et qui devrait donc se traduire par "le lieu de ceux de...".

Dans les noms où -ING est suivi d'un substantif, -INGA est le génitif pluriel. BER-INGA-HEM pourrait signifier ici: "l'habitation de ceux de Bero".(cfr. M.Vincent). L'auteur cite comme exemples pour la seule Belgique: Bassenge (= de Basso), Beringen (= de Bero), Bevingen (= de Bavo), Budinghen (= de Bodo), Bullange (Bob), Buvingen (Bovo), Gobertange (Gobert),Hoepertingen (Hubert), Lantremange (Landramus), Libertange (Libert), Martelange (Martilius, nom romain), Mopertingen (Maubert), Oetinghen (Otto),On (=de Wado), Otrange (Walter), Romeldange (Rumold).

Ainsi donc Otrange, dont la forme WOTHERINGES date de 1261, signifierait : le lieu où habitent les gens qui dépendent d'un certain WALTER". L'histoire n'a pas retenu de quel Walter il s'agit; mais peu importe, chef ou seigneur, son nom a traversé les siècles.

Topographie

Otrange est situé à 19,5 km de Liège et à 8,5 km de Tongres par la chaussée et d'autant, exactement, par les villages de Lowaige (Lauw) et Koninksem,(Conisêye). Via Oreye,la ville de Waremme est distante de 12 km, tandis que l'accès à l'autoroute Liège-Bruxelles E40, sur le territoire de Lantremange, se trouve à 9 km de l'église. Le territoire d'Otrange d'une superficie de 193 hectares, plus quelques autres depuis la fusion des communes et l'annexion du Brouck de Thys, confine aux villages d'Oreye et de Thys pour la région francophone, et aux communes limbourgeoises flamandes de Lowaige et Vechmael (en wallon: L'wèdje et Fîmâle).

La carte d'Otrange présente l'aspect d'un trapèze irrégulier dont le côté nord-ouest est formé par la ligne droite de la route nationale n°40 Tongres-Waremme,la chaussée, un tronçon de l'ancienne chaussée romaine Bavai-Cologne.

Du côté d'Oreye, le tumulus de la chapelle St-Eloi, en bordure de la chaussée, est aux confins des deux villages avec la rue des Deux-arbres qui en descend et fait frontière. La limite sud, formée avant 1965 par le Geer, englobe aujourd'hui le quartier du Brouck, ancienne dépendance de Thys. À l'est, sa limite est déterminée par la "voie qui tent delle Spinette à Nomerenge", qui descend de la chaussée jusqu'aux prairies communales.

Parallèlement au Geer court la route d'Oreye à Lowaige, la rue des Combattants, qui s'allonge à travers tout le village. À hauteur du Pont, elle est coupée par la route venant de Thys par le Brouck - ancien chemin royal- qui remonte par levéedu Pont vers Vechmael en passant par la chapelle de Lourdes où s'en détache à droite la Brise voie.

Après le moulin Renson, la rue du village est doublée au sud par la rue des Prés. Il s'en détache vers le nord quatre chemins qui mènent à la chaussée: la ruelle Falèze, la rue de la forge, la levée Côk et tout au bout la Spinette.

Le territoire d'Otrange appartenant par le versant nord du Geer au bassin hydrographique de la Meuse présente une déclivité assez régulière du nord vers le sud.

Le point culminant (132m d'altitude) est au nord-ouest, sur la chaussée romaine, près de la chapelle St-Eloi, du côté du lieudit Palimont. Le point le plus bas est au sud-est,sur le Geer, près de Nomerenge (95m). C'est au nord-est, al Spinette, que le terrain est le plus plat; ce plateau atteint la cote 124, le point culminant de ce côté, près de la chaussée romaine.

Le Geer est bordé de prairies humides plantées de peupliers et ses rives présentent un aspect pittoresque. Le site du château d'Otrange, en amont, et le vallon vers Nomerenge, en aval, sont des oasis imprévues entre la sécheresse monotone des plaines hesbignonnes.

Plusieurs sources d'eau très froide jaillissent à côté du Geer, l'une au moulin, les autres dans la rue des Prés, notre Brouck.

Au-dessus des prairies qui bordent le Geer et les rues parallèles, le sol se relève mollement et le tuffeau affleure en maints endroits; c'est dans cette zone intermédiaire que s'est constituée l'agglomération d'Otrange.

Le Geer

Le Geer sort de terre dans les bosquets de Lens-St-Servais à l'altitude de 138 mètres. Lui qui était, paraît-il, jadis, (il y a 7-8 millions d'années) un fleuve côtier, se contente de n'être aujourd'hui qu'une simple, mais fière, rivière hesbignonne.

Bien des agglomérations se sont campées sur ses rives tout au long des quelque cinquante kilomètres de son cours. Outre son village natal avec un château-ferme, il arrose Geer, les broucks de Ligney et Darion, Hollogne s/Geer, évidemment, Grand-Axhe et Petit-Axhe, Longchamps, puis la ville de Waremme. Après, c'est Oleye, Lantremange, Bergilers, Grandville, Lens/Geer, Oreye, Otrange et Thys. Pénétrant en terre limbourgeoise, il s'en va par Lauw, Koninkshem, Tongeren, Nerem, Mal et Sluizen. Et ensuite il rentre en Wallonie pour six villages : Glons, Boirs, Roclenge, Bassenge, Wonck et Eben-Emael, à l'altitude de 85 mètres.

Le Jeker retrouve la Flandre à Kanne, mais passant (en siphon) sous le canal Albert, il entre en Hollande à Nedercanne ; après quoi, c'est Maastricht et son confluent avec la Meuse, à l'altitude de 80 mètres.

Pour en savoir plus long sur le Geer et ses affluents, ses fermes et ses châteaux, ses prés et ses broucks, ses moulins et sucreries, ses champs et ses bois, ses étangs et toute sa vallée, on lira avec plaisir et profit : "Le Geer, rivière hesbignonne", de François Mahiels. Cet auteur cite une bibliographie très abondante sur le sujet. Au fil des années le Geer s'est appelé : Jacara (805), Gerbac (927), Jairam (1105), Jaira ou Jerra (1140), Gere (1300), Jerre (1583), Geer (1694), Jaar (1847)... En wallon il se nomme "li Djèr" et les Flamands ne le connaissent que comme "Jeker" (voir le panneau fixé au pont de Nomerange).

Histoire

Seigneurie et seigneurs

Au Moyen Âge, Otrange faisait partie du pays de Liège, dans le comté de Looz. La seigneurie était un fief du comté de Looz qui était relevé à la Salle de Curange; elle devait fournir des hommes de corvée au comte dans son château de Curange. Le sort de la seigneurie fut, à deux reprises, lié à celui de la seigneurie de Thys.

De 1309 à 1325: Famille de Wotrenge

Le premier seigneur connu est Robert, dit Brunekin, d'Otrange, chevalier, qui était du lignage de Haneffe et dont il portait les armes : "d'or à fleurs de lis de gueules". Il avait épousé la fille aînée de Godfroid de Blanmont, gendre de Guillaume de Montferrand, seigneur d'Oreye, le vieux. Il fut tué par ceux de Waroux et ce meurtre réconcilia les sires de Haneffe et Seraing avec ceux d'Awans. La demeure du seigneur Robert était à l'emplacement actuel du château.

De 1325 à 1421: Famille de Thys

Catherine d'Otrange, veuve d'Eustache du château de Hamal, qui épousa Rigaud de Thys (mort en 1349, inhumé à Thys) et lui apporta sans doute la seigneurie d'Otrange, paraît avoir été la sœur ou la fille de Brunekin. Le donjon aurait le plus souvent été occupé par des censiers...

Leur fils, Louis de Thys, écuyer, seigneur de Thys et d'Otrange en 1343, fit relief des seigneuries en 1364. Il avait épousé Jutte de Rommershoven. Il mourut le 21 janvier 1365. Inhumé à Thys, sa dalle funéraire est scellée dans le mur de la nef droite de l'église.

Leur fils Robert, dit Brunekin, fit relief des deux seigneuries le 10 mars 1365 par succession de son père. Le 21 novembre 1382, Jutte de Thys, sa mère, relève son usufruit. Il mourut sans postérité en 1403.

Son frère Rigaud (ou Richard) de Thys, fait relief de la seigneurie d'Otrange, sauf l'usufruit de Jutte le 3 août 1403.

De 1421 à 1439 Famille delle Motte de Horpmael

La fille de Rigaud, Jutte de Thys, dame d'Otrange, apporte la seigneurie à son premier mari, Gilbert delle Motte, de Horpmael. Ils en font relief à la Salle de Curange.

À la mort de Gilbert, le fief est relevé le 25 novembre 1422 par son frère, Tilman le Maire, au nom des enfants mineurs Rigauld et Isabelle.

Jutte de Thys épousa en secondes noces Herman de Hennisdale qui habita à Otrange. Il est cité comme seigneur en 1439. Il testa le 10 avril 1454 et mourut sans hoirs ; le 28 juin 1454.

À la mort de Jutte de Thys, le fief est relevé le 7 décembre 1455 par Guillaume de Hemricourt de Laminne, comme tuteur de Jutte et Elisabeth, enfants de Richard d'Otrange qui est le même que Rigaud delle Motte (voir 5. ci-dessus)

Le 19 février 1457, Guillaume de Tourinne, comme mari et tuteur de Jutte, fille de feu Richard d'Otrange, relève la seigneurie. Il est cité comme seigneur en 1459. Le registre paroissial n°2, fol.174 (1725) mentionne : "Anniversaire de dam. Marie Juet, espeuse de Wylem de Torins".

De 1460 à 1484 Famille van Sprolant

Le 19 décembre 1460, Robert II van Sprolant, écuyer, seigneur de Sassenbrouck, comme mari et tuteur d'Elisabeth, fille de feu Richard d'Otrange, fait relief. À la mort de Robert II en 1484, les trois enfants qui l'eut de son premier mariage avec Élisabeth de Gutschoven dite de Fologne, à savoir Jean II van Sprolant de Sassenbrouck, Robert et Élisabeth, ne bénéficient pas de la seigneurie d'Otrange vu qu'elle est en pleine possession de la seconde épouse de sieur Robert, Élisabeth d'Otrange. (voir Bulletin Archéologique Liégeois, p.72, Tome IX, 1868)

De 1511 à 1514 : Famille de Hemricourt

Élisabeth contracta un second mariage avec Henri d'Elsbrouck . Avec celui-ci, elle relève la seigneurie le 27 novembre 1485. En 1511, Henri d'Elsbrouck, au nom de sa femme, cède ses droits à Jean Jacob de Fexhe. Mais, cet échevin de Liège ne garda pas longtemps la seigneurie. Le 13 novembre 1514, il en reporte la juridiction au profit de Richard de Hemricourt, le jeune, lequel mourut le 21 octobre 1529 et fut inhumé à Hemricourt.

En 1530, la veuve de Richard, Marie de Bierset, prend comme mambour son fils, Jean de Hemricourt, lui donne la seigneurie d'Otrange, mais s'en réserve les revenus. Jean de Hemricourt qui avait épousé Marguerite de Stapelle hérite d'Otrange en 1538 et meurt en 1563.

Marguerite prend comme mambour son fils Richard de Hemricourt qui relève la seigneurie en 1567. Écuyer et capitaine au service du Prince-Évêque G. de Groesbeek, il avait épousé Anne de Hodeige en 1569.

De 1572 à 1595 : Famille de Hennisdale

En 1572, Richard de Henricourt de Laminne reporte la seigneurie au profit de Denis de Hennisdale, écuyer, voué de Gossoncourt, époux en secondes noces d'Anne de Hulsberg, dite Schaloen, qui devint veuve en 1577.

De 1595 à 1689 : Famille de Tollet

Leur fille, Sophie de Hennisdale, fait relief, en 1581, par son oncle et mambour, Jean de Scallioen. Elle épouse Thierry Wechter, châtelain du palais épiscopal de Liège, qui prend possession de la seigneurie d'Otrange. Veuve en 1594, elle épouse Bernard de Tollet, dit du Vert-Bois (bourgmestre de Liège en 1598 et 1602) et lui survit.

En 1617, Jean Jacques de Tollet fait relief. Il épouse Anne de Male. En 1646, ils procèdent à des aménagements du château.

En 1660, Nicolas Bernard de Tollet, leur fils, fait relief du tiers de la seigneurie. Il épouse Jeanne Catherine Jacobi.

En 1676 et 1689, Maximilien-Henri de Tollet est cité comme seigneur d'Otrange.

De 1689 à 1748 : Famille de Wanzoul(le)

Otrange fut vendu à la fin du XVIIe siècle à Jean-Mathias, baron de Wanzoulle, seigneur d'Agimont, échevin de Liège, qui avait épousé Marguerite de Fléron. Il mourut le 26 août 1684.

Jean-Denis, fils de Jean-Mathias de Wanzoulle, baptisé le 9 octobre 1645, fut capitaine au service de l'Empire, succéda à son père comme seigneur d'Otrange.

Guillaume-Philippe, autre fils de Jean-Mathias, épouse Marie Catherine-Constance, baronne de Haxhe. Ce seigneur a fait restaurer le château de 1705 à 1711.

Leur fils Berthold de Wanzoulle, abbé d'Amay, grand-prévôt de Saint-Lambert, cède en 1710 les seigneuries d'Otrange et Thys à son frère Lambert. Le sort des deux seigneuries resta commun jusqu'à la fin de l'ancien régime.

Lambert de Wanzoulle, seigneur de Thys et Otrange est capitaine de Dragons, guerroie en Hongrie, meurt au combat au siège de Belgrade en 1717. Sa veuve Joséphine de Warnant cède Otrange et Thys à ses beaux-frères Jean-Mathias et Berthold.

Le chanoine Berthold de Wanzoulle, grand-prévôt de la cathédrale St-Lambert, devient seigneur de Thys et Otrange. Il meurt en 1748 après avoir cédé les deux seigneuries à Ferdinand-Conrard de Haxhe de Hamal.

De 1748 à 1755 : Famille de Haxhe de Hamal

Ferdinand-Conrard, baron de Haxhe et Hamal, chanoine tréfoncier de la cathédrale, fait relief en 1748. Il conclut une transaction avec le chevalier Gérard-Edmond de Libert de Flémalle qui fait relief le 2 décembre 1755, comme tuteur de son fils, Berthold.

De 1755 à la Révolution: Famille de Libert de Flémalle

Gérard-Edmond lègue à son fils Berthold les possessions tranquilles et paisibles des biens...

Celui-ci Berthold-Louis de Libert, qui était le filleul et l'héritier de Berthold de Wanzoulle, après difficultés et transactions avec son père, devint, en 1767, seigneur de Thys, Otrange et Beaufraipont. Il épousa Marie-Catherine Rutten, fille de Gérard-Edmond, fermier à Otrange. Ils eurent au moins 8 enfants.

Charles-Louis, leur benjamin, par succession de son père, devint le dernier seigneur d'Otrange. Sa femme s'appelait Lambertine-Laurence-Hansen.'

Depuis l'indépendance.

Le château d'Otrange qui, à la fin de l'ancien régime, appartenait aux de Libert, seigneurs d'Otrange, eut à souffrir des troupes républicaines qui y séjournèrent à diverses reprises et, en 1794, y établirent un hôpital (V. J.H. p.58, note). Le château resta ensuite inhabité de 1792 à 1835, au plus tôt.

Les propriétaires.

Les descendants de Berthold-Louis de Libert vendirent le domaine au début du XIXe siècle, à la famille Grisard, industriels liégeois dans le commerce du fer et la fabrication de canons. Il passa à la veuve de Servais Grisard, née Jeanne-Hélène-Victoire Grisar, qui le légua à son neveu Pierre Alexandre de Blochouse (1773-1849) lequel fut bourgmestre d'Otrange. Il avait épousé Marie-Josèphe Magnée de Hornes (de Bommershov). Vint ensuite son fils Marcel Alexandre (Liège 1797 - Grammont 1853) qui avait épousé Adélaide du Bois, de Basècles, décédée à Ixelles en 1880, mais inhumée à Otrange.

Le 20 juillet 1874, la douairière Marcel-Alexandre de Blochouse et ses enfants cédèrent le domaine, par arrangement de famille, à Émile Henri Naveau, époux de Louise Demarteau, qui mourut à Otrange en 1907.

Le château passa, par héritage, à Caroline Naveau, fille d’Émile, qui épousa Nicolas Breuls; puis à leur fille Juliette Breuls, épouse du chevalier Georges de Schaetzen; enfin au fils de ces derniers, le chevalier Jean de Schaetzen van Brienen(† 2007) qui a épousé Sabine de Neve de Roden, actuelle occupante du château.

Situation politique

Commune du département de la Meuse-Inférieure sous le régime français. La commune fut transférée de la province de Limbourg à la province de Liège en 1962. Lors de la fusion des communes en 1967, la commune d'Otrange a été rattachée au "Grand Oreye" comme d'ailleurs le Brouck de Thys qui n'en est séparée que par le Geer.

Le bilinguisme à Otrange

Déterminer la langue parlée à telle époque par la majorité de la population d'un village à la frontière linguistique est souvent un problème délicat. La détermination du pourcentage de la minorité allophone, même approximative, était gageure avant les recensements linguistiques. Otrange présente depuis le XIIIe siècle l'aspect d'un village à forte majorité romane, mais à aucun moment celui d'une communauté totalement romane. Le dialecte wallon y est homogène, tandis que le dialecte flamand présente un caractère hétérogène, une situation identique à celle de Herstappe par exemple.

Les anciennes archives locales, les inscriptions funéraires et les documents officiels sont rédigés exclusivement en français. Ainsi, les mentions d'orientation des parcelles de terre, telles que celle-ci: "...joignant vers tiexhe (flamand) pays à..." sont nombreuses depuis le XVIe siècle.

La majorité des échevins d'alors sont des notables des villages wallons voisins, qui devaient tout ignorer de la langue flamande. Ainsi, en 1565, la cour de justice locale refuse de prendre connaissance d'un acte de mambournie établi en flamand et ...requiert terme pour le faire traduire. À la même date, un acte de la cour de Gelinden est exhibé à la cour, mais traduit de flamen en wallon...

L'examen de l'anthroponymie (noms des personnes, des surnoms en particulier) révèle qu'au 14' siècle, Otrange est foncièrement roman. Disons, wallon, plutôt que francophone! Si les noms de personnes germaniques paraissent se répandre au XVIe siècle, ils ont subi, dès le XVIIIe siècle, une forte élimination.

Reste la question, importante, mais difficile, des toponymes ou noms de lieux. Godefroid Kurth classe Otrange dans sa liste des dernières communes wallonnes contiguës à la frontière. Jules Herbillon, président de la Commission royale de Toponymie et dialectologie, écrit : Avant de tirer des conclusions au point de vue de l'emploi des langues, des toponymes d'une commune de la frontière linguistique, deux éléments sont à déterminer préalablement :

  1. la zone directement contiguë à la frontière, zone qui si elle est non-habitée peut être - ou avoir été - particulièrement fréquentée et cultivée par des habitants des villages voisins hétérophones et avoir reçu d'eux leurs toponymes;
  2. le caractère authentique, dans l'usage, des toponymes hétérophones cités dans les textes.

Ces remarques dénotent le caractère approfondi et fondé des travaux de Jules Herbillon. Et sa démonstration le prouve: "La détection des traductions opérées par le scribe est plus délicate et importante ici qu'ailleurs; elle ne peut être réalisée que par l'étude individuelle de chaque source.

Ainsi, le scribe flamand de Ch.Comptes (1479) traduit pour son propre compte, puisqu'il est le seul à rendre par "op den poel" le toponyme "èl flohe". Le scribe de RP Lowaige traduit "corti" par "bof" et "grand chemin" par "rectite straete", mais comment savoir si ce n'est pas là l'usage de germanophones habitant à Otrange? L'arpenteur flamand, habitant Langemarck,qui a rédigé l'ACV (en français) traduit en rendant "Village" par "dorp", et "èl flohe" par "floxhe veld" (et non "Poel veld").Mais,par contre, il se conforme à l'usage flamand des villages voisins en écrivant "boven den Roggeberg" pour "li tché dè Rèdje" et en écrivant "Kleinveld" pour "li p'tite campagne".

Quoi qu'il en soit, abstraction faite de la zone périphérique contiguë au flamand, comme "al Langenak","al hâbièle", et d'un nom de personne comme"el hèniskène",la toponymie générale d'Otrange est foncièrement romane.(J.H.) En 1795, la commune d'Otrange est classée parmi les localités wallonnes. Le rapport du commissaire du canton signale en 1798 que "les séances de notre municipalité... sont très difficiles à tenir, attendu que la municipalité est composée des flamans et des wallons... à raison des deux communes wallones que nous avons, savoir Herstappe et Otrange, et attendu que ces deux communes sont enclavées dans le département de 1'Ourte" Là, déjà, une sorte de "hérisson"!!! Même situation en 1806, mais on ne peut prendre, au sens absolu, la note ajoutant qu'on y parle exclusivement le wallon.

Résultats des recensements linguistiques

Année Franç. Flam. Biling. Tril. Non cl. Popul.

1846 370 0 ? 0 ? - - 400

1866 373 2 44 1 5 425

1880 378 4 38 - 13 433

1890 408 - 59 - - 467

1900 335 25 62 5 18 445

1910 336 44 56 2 14 442

1920 325 - 63 2 16 406

1930 297 4 89 - 33 423

1947 293 9 58 1 11 372

1990 315 15 50 - - 380


"La comparaison de ces chiffres est déroutante. L'accroissement de l'élément bilingue est dû à l'immigration flamande, surtout de Lowaige et de Vechmael." (J.H.) Pour interpréter ces résultats, discutables, il importe de tenir compte de la situation politique et... de la personnalité du recenseur.

Otrange dans l'Histoire

Au temps des Néandertaliens

On ne trouve aucune ancienne grotte dans l'entité; Est-ce à dire que la région était déserte ? Qui oserait affirmer qu'il ne vivait pas dans notre région il y a 100.000 ans une tribu parente de cet enfant de 10-12 ans dont on a trouvé à Sclayn (Andenne) une mâchoire et des dents ? (www.scladina.be)

"2000 ans de vie en Hesbaye" du chercheur kemexhois Eugène DETHIER (1976) recèle ne mine précieuse, de renseignements au village et aux coutumes de ses habitants de l'époque romaine jusqu'à ce jour. Ce travail, basé sur "les documents authentiques et matériaux sérieux puisés dans les archives et bibliothèques", conduit l'auteur "à redresser quelques erreurs et fantaisies répétées dans l'Histoire officielle, à remettre un peu d'ordre dans certain fatras d'incongruités proposées par certains historiens désinvoltes". (ED)

L'évangélisation

Selon Jean d'Outremeuse, les localités de Waremme, Pousset, Bleret, Oleye, Fooz, Bierset, Kemexhe, Slins, Fexhe-le-Haut-Clocher, Glons, Othée, Roclenge, Bassenge, Boirs,... auraient été fondées en l'an 124 par saint Materne, premier évêque de Tongres... Le chroniqueur ne cite pas Crisnée mais il est vraisemblable que ce grand missionnaire soit aussi passé par ici qui n'était pas fort peuplé mais qui devait déjà exister et se trouvait sur son chemin.

Histoire légendaire

D'après Jean d'Outremeuse, Crisnée, comme Odeur et Kemexhe, et pourquoi pas Otrange,, aurait été fondé en l'an 77 par Cornulo, roi de Tongres ; ou en l'an 581, par Lotringe, autre roi de Tongres.

Les Romains

L'histoire préhistorique d'Otrange se termine en 57 avant JC avec l'arrivée du général romain César qui se heurte aux tribus belges, donc aux Eburons commandés par Ambiorix et Catuvolcus. Les Otrangeois d'Eburonie, paisibles agriculteurs, voient avec curiosité et admiration défiler chez eux - par leurs étroits chemins de terre - les cohortes romaines en direction de Tongres. Trois ou quatre ans plus tard, ils assisteront à la révolte contre Rome et, l'année suivante, subiront la vengeance de Jules César.

Débute l'occupation romaine: construction des fortifications de Tongres; l'installation du camp d'Atuatuca, en pleine campagne, sur l'actuel lieu-dit "la grande Place" à Crisnée, à l'endroit aapproximatif où en 1935 le Doyen Fréson de Villers-l'Evêque découvrira les vestiges d'une villa gallo-romaine, à deux pas d'Odeur! Eugène Dethier qui a étudié "De Bello Gallico", mémoires de guerre de César, réfute l'opinion d'auteurs situant Atuatuca à Tongres, Embourg, Gembloux ou Aix-la-Chapelle. Atuatuca n'était ni un oppidum, ni un camp retranché, mais un castellum ou simple position fortifiée mais idéalement située au centre du quadrilatère formé par les tumulus de Lamine, Fize, Oreye/Otrange et Herstappe, et à proximité du nœud routier de Kemexhe, carrefour d'où partaient cinq chemins vers les grandes destinations de l'époque, dont la rue appelée naguère la "Voye des Rominnes"... Otrange est tout près de tout ça. Dès lors, pendant des siècles d'occupation, tous les Otrangeois, inévitablement en contact avec les soldats romains vont profiter de cette proximité et de leur fréquentation pour apprendre une autre civilisation, d'autres habitudes et le latin, base de notre futur wallon, et plus tard du français. (ED)

Les Vandales

Conséquence du déclin des occupants, les Vandales - mot devenu synonyme de destructeur par plaisir - débordent en 406 les défenses romaines du Nord (affaiblies puisque plusieurs légions ont été rappelées à Rome menacée par les Wisigoths), déferlent sur nos campagnes (Tongres toujours et ses environs) et saccagent tout sur leur passage. Ils iront loin et s'établiront finalement en Espagne où ils fonderont la "Vandalousie", l'actuelle Andalousie.

Les Francs

Parallèlement aux Huns, les Francs vont conquérir le pays plus pacifiquement et pendant plus longtemps. Au sud de la ligne Tournai-Tongres, ils adoptent la langue et les usages des Gallo-Romains: c'est de cette époque que daterait l'actuelle frontière linguistique. Des contacts fréquents et amicaux avec eux, notre wallon s'enrichit de nombreux mots et expressions que nous utilisons encore : hiner, hèrer, stitchi, spritchl al copète, piète sès hozètes, plat'ké ... Nous leur devons aussi notre nom de "Wallons", mot dérivé de "Walen" par lequel ils désignaient les Gaulois. Des mariages ont dû sceller cette cohabitation après que l'union se fit contre le péril commun qui les menaçait.

Les Huns

D'après Jean d'Outremeuse (tome B), Thys comme les villages voisins dont Otrange, aurait été détruit par les Huns d'Attila - dit le Fléau de Dieu - vers les années 450; ces bandes sauvages qui incendient, violent, massacrent et pillent. Et si l'on parle de pillage, c'est que notre agglomération d'Otrange , même modeste, en valait alors déjà la peine ! Les Huns ne font heureusement que passer. Plus tard, sous le règne de Clovis, le pouvoir est dans notre région aux mains de Boident (Baudouin?), neveu de Clovis, premier comte de Tongres et marquis de Hesbaye, qui décide de rebâtir les localités détruites par les Huns " ( E.D.)

Les Normands

Les incursions des Normands en Belgique s'étalent de 856 à 901. Dès 881, ils s'attaquent lrd contrées hesbignonnes et leurs riches campagnes. Venant de Norvège, Suède, Danemark, ils remontent la Meuse en été dans leurs drakkars et sévissent dans les villes et villages, parfois loin de leur site d'amarrage. C'est surtout vers 884 que Maestricht, Tongres, Visé, Herstal et environs sont ravagés, pillés. Le Prince-Evêque Francon, allié à Arnould de Carinthie, battit les Vikings à Louvain en 891. Une fois de plus, Otrange n'aurait pas échappé à une autre destruction. C'est peut-être de ce temps-là que notre village se développa sur son site actuel.

La féodalité

Après moult péripéties, guerres, traités, alliances et héritages, nos villages - dont Odeur - se retrouvent aux environs de l'an 1000 faisant partie de la Principauté de Liège, comté de Looz, administrée par un Prince-Evêque (à l'époque, NOTGER), lui-même vassal de l'empereur d'Allemagne. Une époque difficile, arriérée même. Le fer est devenu un métal très rare, et les outils sont faits de bois et d'os d'animaux. On ne répètera pas ici les notions apprises à l'école primaire à propos des châteaux-forts, des amusements des seigneurs (chasses et tournois), des serfs "taillables et corvéables à merci".Car elles sont manifestement périmées. On sait aujourd'hui que le sort des paysans dans la plupart des seigneuries n'est pas celui décrit par les historiens républicains de la lignée de Michelet. Le paysan libre ou non est le moyen de subsistance du seigneur et aucun seigneur de bon sens ne va risquer de les maltraîter volontairement. Le seigneur lui-même dans le cas de petites seigneuries comme Otrange est avant tout un gros fermier, régisseur en quelque sorte pour son suzerain à qui il rend des comptes tous les ans. Il se doit en plus d'assurer les devoirs de police et de justices. Les tailles et les corvées ne sont que les impôts du peuple pour le seigneur. La dîme est perçue par le clergé. Otrange, Odeur et les villages de l'entité Crisnée avaient leur seigneur. (ED)

La "Paix de Fexhe"

Pour le village d'Otrange et ses voisins, c'est l'époque des avoués, des seigneurs. Par la "Paix de Fexhe", en 1316, les Métiers sont arrivés à partager le pouvoir avec le Clergé et la Noblesse. Dorénavant, les villages ont pu nommer un maïeur. Officiellement, le châtelain devrait aider les plus déshérités par une sorte de Bureau des Pauvres, quand il y pense. Les gens du village (ils sont moins de 200) vivent dans les maisons en torchis de deux pièces avec toit de chaume, les vitres n'existent pas. On s'éclaire, le moins souvent possible, à la chandelle, un coffre en guise d'armoire, un tréteau pour table, des escabeaux sont sièges, une botte de paille fait matelas. Pas de poêle, parfois une cheminée à feu ouvert. On s'habille de bure, on se chausse de sandales en écorce et les mieux lotis de sabots. On se soigne de tisanes et remèdes improvisés. Le salaire des serfs, travailleurs de la terre, est maigre, qui utilisent la charrue avec soc en fer, la herse en bois et le rouleau de même. Le dimanche est le seul jour de repos et la pratique religieuse obligatoire. L'instruction n'existe pas; à part les gens d'Église, les villageois sont illettrés pour la plupart. Mais le seigneur d'Odeur a sa brasserie.., et des clients sans doute qui, lorsqu'ils ont abusé de la cervoise, en viennent aux mains, ou plutôt à coups de "warko" ou "mèspl", rixes qui entraînent quelquefois mort d'homme...! Après la Paix de Fexhe, c'en est terminé de la Justice expéditive et des jugements de Dieu chez le seigneur. (ED)

Awans et Waroux

On sait le prétexte de cette guerre atroce qui dura quarante ans et causa 30.000 victimes. la jeune Adèle, riche orpheline d'Awans promise à un ami du seigneur de ce lieu, est enlevée par Hanechon, cousin du seigneur de Waroux. Bien que l'avoué d'Awans s'oppose au mariage, le sire de Waroux fait célébrer les noces. Dès le lendemain, le seigneur d'Awans, offensé, envoie Jean Brons de Fooz pour demander réparation de cette injure. Refus de Warouxet les Awans se mettent aussitôt à ravager les terres de Waroux, à brûler ses moulins et ses brasseries. Chaque parti recrute des alliés, les seigneurs voisins prenant fait et cause pour l'un ou l'autre parti selon leurs sympathies ou leurs intérêts, si bien que les escarmouches dégénèrent en vraies batailles. Jusqu'en 1335. Comme les autres villageois des environs, les Otrangeois ont été embrigadés et subir les contrecoups. (HER) (ED)

Les Bourguignons

En 1409, Jean-sans-Peur, duc de Bourgogne, appelé au secours du PrinceEvêque chassé par les Métiers de Liège, écrase ces derniers à Othée, et la Principauté devient une sorte de Protectorat bourguignon. Les Liégeois remettent ça en 1467 contre le duc Charles-le-Téméraire et sont encore battus, cette fois à Brusthem. Le Duc revient à Liège l'année suivante avec son prisonnier le roi de France qui avait comploté en secret avec les Liégeois. C'est alors qu'a lieu l'épisode dit des "600 Franchimontois" (qui étaient moins de 600 et plutôt Hesbignons!) avec l'issue qu'on connaît. Louis Xl dut assister au sac de la ville.

Après Liège, c'est la Hesbaye et les Hesbignons qui en pâtirent, qui furent pillés et ravagés sans pitié. Le Duc qui campait à Lowaige alla ensuite camper à Momalle dans le but de protéger le Prince-Evêque qui s'était réfugié au château de Fooz. Au passage, les troupes du Téméraire rasèrent le château de Crisnée et quelques autres. (ED)

Cas de sorcellerie

Au XVIe siècle, des affaires de sorcellerie troublent tout l'Occident, et Odeur comme les villages voisins. En 1581, Marie Bertrand, ayant avoué que depuis vingt ans elle a dansé XIII fois en cortil de la chalcie stessantte entre Odeur et Chrissengnée, sera exécutée aux confins de Crisnée et de Kemexhe, au lieu dit « Batch' dès Macrales ». Elle avait reconnu sous la torture avoir dansé avec Barbe Larsée, fille de la sage-femme d'Odeur, exécutée pour vaudoise quatre ou cinq ans auparavant; de même, elle dénonçait feu Clémence Tempier de Crisnée, Maroie, fille de ladite Clémence et la jeune Cécile. Témoin privilégié, le vesty de Crisnée, Jean Denis - curé de 1561 à 1579) - prétendait être devenu impotent des jambes par attouchement de la sorcière Clémence. De son côté, le vice-curé Gilles Piron - 581 à 1586) - devenu invalide des bras et des jambes par l'haleine de la sorcière, témoigné avoir été guéri à l'intervention d'icelle ! (C.J) En 1611, deux autres sorcières sont condamnées à mort. Le 5 juillet, c'est Martine, veuve de Gielet Pasque qui dénonce Gelette d'Odeur, la veuve de Godfrin de Herstappe, Govienne, la fille de feu François Havea, Isabea dite Sabikenne, la femme de Bertrand le berger, Marguerite de Fize aussi. Le 16 aoust, Agnès Gouverne (ou Govienne) est à son tour condamnée après avoir dénoncé Alide, la sœur de Martine, veuve de feu Libert Pasque, et exécutée pour sorcellerie (d'après Jules Herbillon, Toponymie de Kemexhe). La Libre Belgique du 20 février 1949, en page 4, rapporta les apparitions d'un fantôme à l'Abreuvoir aux Sorcières à Crisnée. Une ronde de gendarmes mit rapidement un terme aux déambulations nocturnes de ce plaisantin anachronique. Ce fameux Batch dès Macrales en forme d'auge a disparu lors de l'aménagement de la Chaussée-verte. Simple enfouissement par un ignorant pilote de bulldozer, ou détournement subreptice de ce monument non classé ? Depuis lors, il ne se manifeste plus là ni faits inexplicables, ni apparitions troublantes. On a beaucoup construit dans le quartier. (HER) (CHR.LM)

La Révolution

"1789 a suscité en Belgique, principalement en Brabant et dans la Principauté de Liège, un mouvement de révolte contre l'ordre établi par les puissants et un désir de changement." Les heurs et malheurs résultant de la Révolution et les manifestations révolutionnaires des Liégeois, citadins et campagnards. Alors que Napoleone Buonaparte venait de piller et razzier l'Egypte, le Directoire, mis en appétit, envoya, par la plume de Carnot, ses instructions à Jourdan, le vainqueur de Fleurus : "En Belgique prenez tout, il faut vider le pays !" (ED)

Le territoire belge sera divisé en 9 départements coïncidant à peu près avec les limites de nos 9 "anciennes" provinces et que Otrange fera désormais partie du Département de l'Ourthe, divisé en 36 cantons notre canton de Hollogne-aux-Pierres comptant 17 communes. "Le fonctionnement de la justice est réorganisé. Une police représentée dans nos campagnes par la gendarmerie à cheval "lès Poyous bonèts" est chargée de faire respecter l'ordre et la sécurité de tous les habitants. Dans l'Administration, le nouveau calendrier républicain est de rigueur pour les actes officiels. Les gens détestant ces complications ne prétendront jamais vivre leur mois en quatre décades et appeler leurs jours primidi, octidi ou décadi... préférant conserver leur honnête année de douze mois et leur semaine de sept jours avec le repos du dimanche." (ED)

Poids et mesures. Officiellement, on va devoir utiliser le nouveau système métrique et cette mesure-là est excellente, mieux, indispensable. En principe, c'en est fini de mesurer le tissu en aune, l'aune variant selon la longueur de l'avant-bras de l'acheteur; d'estimer les longueurs en pieds (de Saint-Lambert, ou en pas, de peser en livres qui s'allongent ou rétrécissent suivant le lieu où l'on mesure et pèse. En capacités pour les liquides, la cruche vaut 141/4 pots, la tonne 90 pots et l'aime 120 pots. Pour mesurer les céréales, on connaît le muid, le setier (voir la page "Memento du censier"). Le centiare, l'are et l'hectare devraient remplacer la verge. Mais partout, presque partout, la réforme sera sabotée par des réactionnaires, ou se heurtera à une résistance plutôt passive, mais, cent cinquante ans après, jusqu'avant la dernière guerre, les anciennes mesures étaient encore vivaces avec setiers, verges, bonniers. (ED)

L'habillement. Tous les hommes portent le sarrau bleu, plat et sans plis, qui descend jusqu'aux genoux une veste de laine grise, des bas de laine, une culotte de toile ou de coton, mais le pantalon n'est plus exceptionnel. Le chapeau rond est à la mode. On porte un mouchoir blanc ou de couleur comme cravate. Les souliers forts et les sabots sont la chaussure habituelle pour les travaux dans les écuries et autres travaux agricole; mais pour les dimanches, on porte des souliers, plus ou moins fins, selon l'état de fortune... "Les femmes sont assez grandes et fortes, mais elles ne se font pas remarquer par de beaux traits et des formes régulières. Elles ont comme les hommes un visage peu rempli, avec des os saillants, les yeux enfoncés et presque pas de gorge: l'usage de porter des fardeaux sur la tête ou sur le dos les fortifie".

L'agriculture. Les cultures sont l'épeautre, le froment, l'avoine, l'orge, le seigle. L'avoine, le trèfle et la luzerne sont la nourriture principale des chevaux.Sont aussi cultivés . la pomme de terre, le chanvre, le colza et les fèverolles. L'assolement triennal ou quadriennal a remplacé le système de mise en jachère. Vesces, fumier et marne sont les engrais. Peu de changements dans les instruments agricoles. En remplacement progressif de l'antique araire apparaît la charrue à tourne-oreille et avant-train sur roues qui permet de labourer dans les deux sens. Les semailles se font à la main au moyen d'un linceul en toile suspendu autour du cou et qu'on torsade autour du bras gauche ; tout l'art, difficile, du semeur consiste à remplir la main droite et à laisser filer les grains suivant un éparpillement convenable tout en avançant d'un pas régulier. On échenille, échardonne, arrache le sené.

Le costume des femmes consiste ordinairement en une capote et une jupe d'étoffe de laine désignée ici sous le nom de moutonne. Elles ont une cornette de toile de coton et leurs cheveux, retroussés par derrière, forment un chignon très saillant. En tout temps, leur tête est enveloppée par un mouchoir de couleur plié diagonalement et noué sous le menton. Elles portent des bas de laine et, outre les sabots qui sont leur chaussure ordinaire et pour tous les travaux de la campagne, elles ont presque toutes, pour les jours de fêtes et les voyages, des souliers avec de grandes boucles d'argent qui leur couvre tout l'avant pied " ( J.Naveau, d'ap. Thomassin)

La moisson commence à se faire à la faucille et au crochet de préférence à la grande faux. Les gerbes sont liées avec la paille tressée du seigle et dressées en dizeaux. Les gerbes sont rentrées par chariots ou charrettes aux roues cerclées de fer. Le battage s'effectue au fléau par groupe de deux hommes frappant en cadence et on sépare les grains des balles au moyen du van, panier en osier muni d'anses latérales, et du vent, métier très fatigant et peu salubre à cause de la poussière et des courants d'air. Un peu partout, on voit apparaître les moulins à vent, à Othée, Fexhe, celui de Momalle (en 1850). À la maison, depuis la fin du XVIW siècle, la ménagère dispose maintenant de savon et bientôt elle aura sa "planche à lessiver" à rayures utilisée jusqu'en 1930. (ED)

Les Hollandais

L'Empire s'était écroulé en 1814. Puis il y eut Waterloo en 1815, un autre Régime arrivait. "Les libérateurs, Prussiens et Russes, sont reçus dans l'indifférence populaire. "Aucun enthousiasme ne saluait la marche en avant des Alliés" est bien obligé décrire notre historien Henri Pirenne qui ajoute sans pudeur quelques lignes plus loin : "La populace s'amuse de la bonhomie et de l'étrangeté des Cosaques"... dont cependant les exactions et violences ne faisaient qu'aviver dans le peuple le regret d'un passé proche. Voilà qu'on retournait à l'Ancien Régime, sous un Roi qu'on ne connaissait pas et qui parlait "le flamand"; et les hobereaux de campagne, les curés et les "gros" recommençaient de plus belle à imposer leur loi aux petites gens. L'agriculture piétine à nouveau dans des méthodes primitives, la culture de la betterave sucrière semble profiter uniquement aux porcs et aux bestiaux : aucune sucrerie dans la région sans doute à cause de la faible teneur en sucre des betteraves et les réticences des cultivateurs à se risquer dans l'aventure. Une innovation: la conscription par tirage au sort, déjà pratiquée sous Louis XIV. Uun gros progrès: la mise en chantier de l'Université de Liège (1817) grâce à quoi certains villages auront bientôt leur vrai médecin et leur vrai pharmacien. (E.D)

L'Indépendance de 1830

En septembre 1830, des Otrangeois se sont précipités jusqu'à la grand-route au passage de Charlier-Jambe-de-Bois avec son canon en route avec sa troupe vers l'insurrection de Bruxelles? Le 4 octobre, une fois les Hollandais chassés, l'indépendance est proclamée sans apporter guère d'améliorations dans la vie quotidienne des Odeurois. "..comme disait mon arrière-grand-mère maternelle (1826-1926) quand elle parlait de son enfance lointaine, "Ça n'alève ni mi dispôye li dépendance!" Cela n'était pas un jeu de mots; le terme était trop nouveau et trop savant pour eux. Une crise agricole terrible sévit dans le pays. La famine épargne la Hesbaye. Les premières lignes de chemins de fer sont créées, dont la Ans-Bruxelles en 1838 qu n'intéresse guère notre village avec ses arrêts à Momalle et Fexhe (nulle allusion dans les registres communaux). On invente le timbre-poste en 1849, mais Odeur n'en usera guère. Et 1860 voit la suppression officielle des "barrières" ou octrois: sorte de contributions indirectes sur les denrées alimentaires, boissons et vivres, fourrages, matériaux de construction, combustibles et produits divers, que des préposés de l'État perçoivent à l'entrée de chaque commune, entrave singulière au commerce dont la suppression engendrera la reprise économique sous le règne de Léopold II (1865-1909) ". À Otrange, il n'existe aucune barrière d'octroi. (E.D)

Population

Les bourgmestres d'Otrange

1297 Philipeas, li maires / 1553 Gérard d'Odeur / 1416 Gylbiert,seign. maieur /1562 Keen,fil Johan Lowet / 1488 Gielet / 1563 Bauldewin de Termogne / 1496 Johan Renchon (Villers/ 1611 Lambert Tossaint,sergent / 1540 Cloes Eykenhuyts (Tong/ 1650 Théodor Bouveroux+1676)/ 1541 Rigalx de Hemericourt/ 1693 Jean de Fraiteur / 1543 Rigalx de Fooz / 1706 Erasme Jamolet,jusque 33 / 1551 Ernoult Jamar / 1733 Hubert Goffin (+en 1744) / 1553 Gérard d'Odeur / 1745 Nicolas Moors(démission) / 1745 Robert Dirick / 1768 Daniel Baillien,notaire à Lowaige, jusqu'en 1794 / fin de l'ancien régime.

an VI Jean BERTRAND: officier public de la commune d'Outrange, canton de Tongres, département de la Meuse Inférieure. / VIII Jean BOTTY (1766-1851): époux d'Elisabeth Loncin,maire d'Otrenge, arrondissement de Maestricht. / 1808 Arnold MOERS (1783-1851): époux de Gertrude Prosmans, adjoint au maire et officier de l'État civil, chout, ambtenaar voor de burgelyken stand, arrondissement Maestricht, provincie Limburg. / 1828 Arnold MOERS, le même: burgemeester (+ le 28.12.1851). / 1845 Alexandre de BLOCHOUSE, châtelain d'Otrenge. / 1852 Antoine LARUELLE (1802-1874) / 1854 Arnold RUTTEN (1871-1859),ép.M.Ida Happart; / 1860 Jules de BLOCHOUSE, châtelain d'Otrenge. / 1870 Jean Pierre POISMANS (1816-1888),ép.Lambertine Happart, échevin ff. de bourgmestre, ensuite, bourgmestre en 1876. / 1881 Antoine HANNOSSET (1834-1906),ép. de Euphrasie Fraikin. / 1885 Gilles STEVART (1830-1899),époux de Joséphine Poismans; avec comme échevins ff.de bourgmestre:Guillaume Happart / 1897 Joseph BOUFFLETTE (1868-1949), ép. de Victorine Fiasse; avec comme échevin ff.de bourgmestre:Pierre Jos. Moers./ 1898 Pierre Joseph MOERS (1849-1917),ép.de Hortense Happart (Otrange faisant toujours partie du Limbourg). / 1917 Joseph DIGNEFFE (1871-1957), époux de Elise Tombal. / 1927 Armand Neven (1894-1961), vf.de Pirard, ép.de Xhonneux ; n'a pas été limogé par les Allemands pendant la durée de l'occupation. / 1947 Florent PINTE (1874-1961), époux de Victorine Prosmans. / 1955 Servais TOPPET (19..-1975), époux de Marie Langenaken. De novembre 1955 jusqu'au 31 décembre 1964, il fut le dernier bourgmestre de la commune d'Otrange autonome. /

Bourgmestres de la nouvelle entité "OREYE" dont fait partie Otrange après la fusion des communes au 01.01.1965.


1965 Joseph LAHAYE (+ en 1982), époux de Nicolas Alixe.

1970 Nicolas STASSART,sénateur-bourgmestre, ép.Vansiempsen D.

1982 Henri GORREUX, veuf de Rongy Lisette.

2006 Isabelle ALBERT


Les enseignants d'Otrange

Les archives sont avares de renseignements sur l'enseignement au XVIIIe siècle. Il existait un bâtiment d'école (mais à quel emplacement ?) en 1764-1765. Le registre des bourgmestres signale une dépense effectuée pour avoir "fait mettre deux veuliers à l'école."

À l'époque de la Révolution, le 30 septembre 1798, une école - sans doute bilingue - est créée pour Lowaige, Otrange et herstappe. À quel emplacement ? Une école primaire mixte a fonctionné depuis 1835, bâtiment (li vî scole" annexé à la maison Frankinet-Tibo (aujourd'hui Keppenne) au 163 de la rue des Combattants. L'instituteur Jean Théâtre y enseigna à des dates dont on ignore tout. Son fils Adolphe lui succéda là jusqu'en 1880. Son successeur, Pierre Chabot étrenna le nouveau bâtiment au coin des rues du Village et de la Forge, destiné à trois usages : résidence de l'instituteur, maison communale à l'étage et salle de classe en annexe. Il fonctionna de 1880 à 1923. Fernand Boufflette y travaillera, classe mixte à six divisions, jusqu'à sa pension en 1959. Son successeur, dernier maître d'école à Otrange fut Jean Marie Hendricks , jusqu'en 1965. Fusion des communes oblige, en 1965, l'école d'Otrange ferma sa porte et les écoliers, nouveaux navetteurs, iront s'instruire à Oreye. Plus tard, le local de classe, transformé, agrandi, deviendra le Club de la Jeunesse.

Universitaires locaux

Alexandre de BLOCKHOUSE. Bourgmestre d'Otrange de 1845 â 1860, il était ingénieur civil. Son fils Jules, bourgmestre de 1860 à 1876, était docteur en philosophie et lettres, tandis que son neveu, Auguste (+1859 à 24 ans), était agronome.

Guillaume MOERS (1740-1807) Il fut notaire à Otrange de 1774 à 1796. Ses protocoles sont aux Archives de l'État à Liège.

Désiré PROSMANS (1872-1951) Fils d'Antoine Joseph et Gertrude Hannosset, habitait l'actuelle ferme Lemestré. Diplômé docteur en médecine vétérinaire.

Jean de SCHAETZEN (1919) Fils de Georges et Juliette Breuls. Licencié en philologie romane de l'Université Catholique de Louvain (1944). Licencié en Sciences agronomiques et forestières (194.)

Victor BOUFFLETTE (1927) Fils de Fernand et Léa Renson.Il habite actuellement à Alleur. Voir au Chapitre "Vie quotidienne", un résumé de ses activités congolaises en qualité d'administrateur.

Yvonne WARNIER (1943) Fille de Marcel et Anna Antoine. Humanités aux Filles de la Croix à Waremme. Licenciée en Sciences commerciales et administratives aux Hautes Etudes, rue Sauheid à Liège.

Lucienne LUCAS (1957) Fille d'André et Marie-José Robert. Licenciée en Sciences économiques et fiancières, de l'Institut des Hautes Etudes Commerciales de Liège,et travaille à la Sucrerie de Wanze.

Philippe BOUFFLETTE (1965) Fils d'Eugène et Fernande Verjans. Humanités section latin-math. au Collège Saint-Louis-Waremme Licencié en Sciences mathématiques et agrégation de l'Enseignement secondaire supérieur.

Récapitulatif des instituteurs à Otrangeange

  • THEATRE Jean (1800-1881), de 1835 à 1850
  • THEATRE Adolphe (1829-908), de 1851 à 1886
  • CHABOT Pierre (1863-1938), de 1886 à 1923
  • BOUFFLETTE Fernand (1899-1988), de 1923 à 1959
  • HENDRICKS Jean-Marie (1940 , de 1959 à 1965

Enseignants divers du village

1. POISMANS Toussaint (1821-....) Fils d'Englebert et Anne Lemestré. Il épousa Marie-Jeanne Brassinne de Crisnée en 1850 et fut instituteur à Bierset. 2. RUTTEN Jules (1869 Fils de Pierre et Lambertine Poismans. Il fut instituteur à Harre. Son fils Paul,mort jeune de tuberculose, était licencié en philologie romane. L'autre fils, Henri (x à Linsmeau), licencié lui aussi, fit carrière au Congo Belge. 3. HAPPART Gustave (1877 à Vechmael-19..) Fils de Guillaume et Ménasie Langenaken. Licencié en mathématiques. 4. RUTTEN Arthur (1875-1919)Fils de Léopold et Marie Prosmans, il resta célibataire. Il fut instituteur à Bierset. 5. TOMBAL Joseph (1899-1955) Fils d'Alphonse et Marie Kersten. Après ses études normales à Saint-Roch-Ferrières, il fut aussitôt nommé instituteur à Crisnée où il étaitsecrétaire communal, chantre et organiste. 6. RENSON Constant (1882-19..) Fils de Bernard et Rosalie Prosmans, instituteur à Meeffe. 7. COLLARD Mariette (1904) Fille de Gilles et Barbe Poismans. Elle obtint son diplôme à l'école normale de Looz en 1923. Dès lors, elle seconda sa mère dans l'épicerie familiale. 8. MOERS Esther (1905-1980)Fille de Guillaume et Guillemine Pinot. Après ses études normales, elle enseigna chez les Ursulines à Ans. Après son mariage avec Louis Digneffe, elle fut nommée à l'école communale de Thys pour le reste de sa carrière. 9. COLLARD Marthe (1908) Fille de Gilles et Barbe Poismans. Elle obtint son diplôme de régente littéraire à l'Institut des RR.SS. de Marie à Landen. 10. PAQUAY Victor (1919) Fils de Florentine, fit son école normale à Theux. 11. MARNEFFE Louis (1924) Fils de Julien et Maria Tombal. Diplômé instituteur dès le 30 juin 1943 de l'école normale de Theux. il sera instituteur à Jadotville, puis directeur d'école à Elisabethville, puis inspecteur des Écoles belges du Katanga jusqu'en 68. 12 GROVEN Marie Roberte (1934) Régente de coupe et couture-habillement. 13 ROBERTI Michel (1938)Fils de feu Adrien,ex-bourgmestre de Lens-sur-Geer,et nouveau venu à Otrange (rue de Thys,32), il a fait son A2 en électromécanique à l'Institut des Arts et Métiers, à Erquelinn. Il a professé à l'Institut secondaire d'enseignement spécial, à Jambes. 14 BURE Danièle (1954)Fille de Roger et Madeleine Giroulle,diplôme de régente en français. 15 HAPPART Marie-Claire (1955) Fille de Jules et Eva Dessers,diplômée régente en mathématiques. 16 MARNEFFE Marie-Françoise (1954)Fille de Louis et Vos Gisèle. Diplôme d'institutrice maternelle du Lycée L.Degreppe, rue des Rivageois à Liège. Elle enseigne à Oreye. 17 MELOTTE Nancy (1956) Fille de Désiré et M-J Charlier.Régente en biologie et éduc.phys. 18 KEPPENNE Guy (1959)Fils de René et Groven Marie. Diplômé de l'Ecole Normale Provinciale de Diepenbeek (Hasselt),il enseigne la mécanique à Landen depuis 1986. 19 KEPPENNE Carine (1961) Fille de René et Groven Marie. Régente ménagère diplômée à Diest. 20 HENDRICKS Isabelle (1965)Fille de Jean-Marie et Charpentier Elisabeth. Diplômée de Jonfosse, elle enseigne en section maternelle à Voroux.

Paroisse Sainte-Gertrude

Les curés à Otrange

On ignorera sans doute toujours à quelle époque notre village fut reconnu en tant que paroisse, quand une vraie église remplaça les premières chapelles, quelle était l'identité des desserviteurs qui, dans les débuts, venaient de temps en temps, y célébrer la messe le dimanche... Nous ne connaissons les noms des pasteurs d'Otrange qu'à partir du milieu du XiVe siècle. Il semble que les premiers cités ne soient en fait que des responsables en titre et non des résidents permanents. En voici une liste, d'après HER, CLE et THI, avec leurs dates:

-1363 Alexandre de Eure qui fut ensuite promu chapelain de Nicolas de Besse, cardinal de Limoges. Le nom du vrai desserviteur est resté inconnu... juil. 1363 Adam de Brahiers, chanoine de Saint-Barthlemy. août 1363 Bartholomeus, natus Bartholomei et dicti Comma, clericus leodiensis, postule la cure sept.1365 Balduinus de Hespene est le troisième candidat... 1379-1390 Egidius (Gilles) est "investus de Wotrenges". 1379-1391 1379-1392 Julin de Thaveirs, preste, est "vestis et recteure delle eglize de Wotrenge". 1416-.... Gielle (Gilles) est "vesty de Wottreges4 1540-.... Ant(h)oine est "pbre delle engli dedit Wotregne". 1567-.... Johan (Jean),cur de Wotrengne. 1577-.... Johan Folders (Foleers?),pastoor tot Wouteringen. 1585-1594 Renier Delle Thour (Deltour) est cur Otrange.C'est lui qui, la fin de sa vie, ouvrira le premier registre paroissial des baptêmes, mariages et décès. 1595-1635 Urbain (de) Romont. 1595-1636 1636-1666 Jean (de) Warnant. Il mourut le 25 septembre 1666. 1595-1637 1668-1693 Gilles DANTHINE,de Modave, décédé le 22 août, mais depuis 1687, le desserviteur est Jacques Poilvache. 1694-1724 Guillaume Gilet, qui mourut le ler dcembre 1724. Depuis 1712, le desserviteur de notre paroisse est un prêtre Otrangeois : Eustache Tomballe. 1694-1725 1725-1746 Jean-Franois Le Ruthe : "provisus via apostolica". Dès 1741, son vicaire est Everard-Thomas Boileau. 1746-1749 Simon Joncquoy est pasteur. 1746-1750 1749-1760 Servais Couturier. 1746-1751 1762-1776 Ioannes LOUWETTE, priester en capellaan tot Otrange. Ailleurs, il est dit : Jean Louette, prêtre bénéficier et prémissaire d'Otrange. Il était le propriétaire de la ferme en face de l'église. 1779-1827 Antoine-Joseph COUTURIER, né à Stavelot en 1743. Il travaille pendant 49 ans, sera prêtre assermenté au temps de la Révolution et meurt à la cure le 17 septembre 1828, à 7 heures. 1828-1836 Henri Vandenhove, vicaire de l'église . Il fut curé à Jehay où il mourut le 15.12.1854 1836-1841 H.D.H. Deutz. 1842-1850 Pierre-Joseph Dor. il fut ensuite curé à Cras-Avernas où il est mort le 27.8.1875. 1850-1877 Pierre-Livin Meijers. Il mourut en clinique, à Tongres, le 27 mai 1877. 1 1877-1891 Herman Tomsin, originaire de Lauw ; il mourut le 12 janvier 1891, à l'âge de 73 ans. 1981-1893 Louis-Joseph Brockmans, né à Schoot en 1858 ; il mourut subitement au presbytère le 21 mars 1893, à l'âge de 32 ans, après un ministère de deux années. 1893-1913 Napoléon Torfs, né à Galoppe (Limbourg hollandais), le 5 avril 1845 ; il mourut à Otrange le 6 mai 1913, à l'âge de 68 ans. 1913-1918 Walthère Reijners, né à Brée, 11 février 1874. curé à StPholien, † le 11 mai 1933. 1918-1929 Constant ENTBROECKX de St-Trond, le 6.4.1875. Il mourut Chaudfontaine le 31 mars 1930. 1929-1935 Jean JORISSEN, né à Vroenhoven le 6.10.1883, mourut le 28 septembre 1954. 1935-1942 Hubert MATHIJS, originaire de St-Trond, né le 25.5. 1879; il mourut à Otrange le 27 novembre 1942, à l'âge de 63 ans. 1943-1946 Henri BUSSERS, né à Bressoux le 2 août 1905, fut professeur St-Trond en 1930, vicaire à Visé en 1938. Curé à Jupille en 1946 et Cointe en 1953, il y mourut le 25 mars 1958. 1946-1972 Joseph CONVENT était né à Etterbeek le 18.8.1909 et il mourut 0 Cologne le 11 avril 1972, à midi. 1972-1991 Émile DELVAUX (1911-1994). Dès 1990, il est assisté par Fr.Henri et surtout par le P. Hansen, professeur de théologie au Collège Franciscain de Rome. 1991-2001 Albert LEMLYN est curé des cinq paroisses de l'entité Oreye. Le R.P. Hansen a longtemps assuré l'office dominical. 2001- ... Heinz SCHNEIDER a repris le même service assurant, depuis la rénovation du clocher terminée en début novembre 2004. Depuis septembre 2008, l'abbé Schneider est responsable en sus des cinq paroisses de l'entité Crisnée !

Les clercs otrangeois

Notre village ne peut revendiquer qu'une seule religieuse. À son propos, il est écrit très laconiquement quelques mots dans "Notices, IV,p. 120, de Daris": "En 1313, Haduwide (Hedwige, sans doute) de Wotelinghe est religieuse au couvent de Herkenrode " (près de Maestricht). À la même époque (de Hemricourt: I,p.331,note 2) provient de chez nous un certain "Jonathan de Wontrenges" va, à Rome, faire la visite ad limina, auprès du pape Urbain V, en lieu et place de l'abbé du Val St-Lambert Il obtiendra plusieurs faveurs du pontife Grégoire XI de 1370- 1378.

Les trois suivants furent de moindre notoriété. Il s'agit de

1) Etienne HAPPART († le 18 septembre 1676), vicaire à Crisnée;

2) Fastré Eustache TOMBALLE (1670-1754), curé à Gelinden.

3) Guillaume MOERS, fils d'Arnold et Gertrude Poismans, et curé à Bodegnée. Né à Otrange en 1819, il mourut le 3 janvier 1898

Quatre prêtres otrangeois du XXe siècle:

Joseph LEMESTRE naquit à Otrange le 13 avril 1873. Ordonné prêtre à Liège, il célébra sa le messe à Otrange le 23 avril 1900.I1 fut d'abord vicaire à Saint-Nicolas/Liège. Il sera curé à Gofontaine, puis curé à Bettincourt dès 19.. il y mourut le 25 février 1933 et y fut inhumé.

Prosper LEMESTRE né à Otrange le 29 décembre 1876 sera ordonné prêtre à Liège le 20 mai 1904. Il sera successivement vicaire à Hoepertingen de 1904 à 1918, curé à Rukkelingen-Loon de 1918 à 1932,à Kotem de 1932 à 1944. Retraité à Mechelen-aan-de-Maas, puis à Rukkelingen-Loon où il mourra le 7 mars 1952. I1 est inhumé à Otrange.

Léopold LEMESTRE né à Otrange le 6 octobre 188 sera ordonné prêtre à Liège le 17 juin 1905. Coadjuteur,puis curé à Overrepen jusqu'en 1919 après avoir été aumônier au front en 1914-18. Après quoi, il sera enfm curé à Lanaye jusqu'en 1942. Retraité à Otrange, il mourut 1e 1er nov. 1965. Il est inhumé dans la concession familiale.

Lucien TOMBAL naquit à Otrange le 9 janvier 1901. Ordonné prêtre à Liège le 11 juin 1927 par Mgr Kerkhofs. Vicaire à Seraing-Notre-Dame en juin 1927. Aumônier à l'Institut St-Lambert à Hollogne/Pi. en décembre 29. Il mourut à Otrange le 16 mars 1933 et y est inhumé.

Il y en eut d'autres qui n'étaient pas de vrais Otrangeois: 1) les trois frères BOUFFLETTE de Herstappe; ils ne revenaient à Otrange que pour la Toussaint et aux enterrements familiaux: Henri qui fut curé à Grandville et mourut à Geer. André qui fut curé à Mortroux. Lambert qui fut curé à Othée et décéda à Geer également. 4) Hubert RUTTEN, chanoine bénéficier de la collégiale de Looz et prêtre non-assermenté, sera fusillé au château en 1793. 5) Jean CHABOT qui naquit à Celles en 1842 et mourut, retraité, à Otrange en 1913 Chanoine émérite de la Cathédrale de Liège.

Les trois églises

La première église. Une chapelle sans doute. Connue par les archives, consacrée par le Prince-Evêque THEODUIN de Bavière qui régna sur le diocèse de Liège de 1048 à 1075. Iinscription dédicatoire gravée dans une pierre qui existait encore en 1725, maçonnée dans le mur gauche du chœur, et brisée lors de la démolition de ce vieux bâtiment portait: à g. selon V.d. Berch,à dr. selon Herbillon RP2) IIILKL.AVG.DEDICATA iiii Kalendas Augusti dedicata E.HEC.ECCA.A.DIETWINO.EPO. est haec ecclesia a D. episcopo IN.HONORE.SCORVM.APLORV. in honore sanctorum apostolorum PETRI PAVLI.LAMBERTI.GERVVTII. Petri, Pauli, Lamberti, Gervatii, DONATI.DAMASI.GERTRVDIS. Donati, Damasi, Gertrudis. Cette liste de saints comporte dans l'ordre: les deux apôtres, Pierre et Paul, le grand évêque du diocèse, et Ste gertrude dont les reliques sont enfermées dans l'(les) autel(s). À cette époque existaient déjà, à l'intérieur, trois autels. Dès avant 1655 existe un registre des baptêmes, mariages, décès. Cette église, souvent retapée sinon reconstruite à plusieurs reprises, et qui, avait été pillée et profanée par les soldats Mansfeldiens, fut reconsacrée le 2 mai 1634 par le Prince-Evêque Ferdinand de Bavière. Quarante ans plus tard, le 31 décembre 1673, sous Louis XIV, des soldats de l'armée française commandée par Turenne, la pillèrent une fois de plus. Il fallut de longues années pour la remettre en ordre, réparer toitures et tour et relever les murs du metière.

La deuxième église Après les malheurs du XVIIe siècle la première église ne fut jamais complètement relevée de ses ruines faute de moyens pour la rénover. Le baron Lambert de Wanzoul, et la collaboration active (chariots et chevaux) de la main-d'œuvre locale, l'église fut reconstruite en grande partie : travaux plus sérieux que les rafistolages antérieurs. Malgré tout, en 1725, le pavement manquait toujours ; en hiver, les pieds touchaient le dègne. Le relevé du cadastre en 1847 la dessine dans son orientation nord-sud. Pour accéder à l'entrée située en face de la ferme Louwette, les fidèles devaient, faute d'un escalier en pierre, escalader une rampe herbeuse où leur piétinement avait, damé le sol et façonné un semblant de marches. On sait peu de cette église. Aucun dessin. On peut déduire que ses dimensions intérieures étaient inférieures à celles de l'édifice actuel : sa nef unique mesurait 13 mètres sur 8m de solidité toute relative : ce bâtiment durera moins de 125 ans. Cette église possédait encore des reliques de sainte Gertrude et de saint Donat mais elle avait trois cloches en 1666. La plus grosse portait l'inscription : "J'ai pour parrain J.B. TOMBAL et pour marraine Gertrude PROESMANS. Il en restait deux que les révolutionnaires réquisitionnèrent et transportèrent à Maestricht le 4 ventôse de l'an VII (24 décembre 1798). Deux nouvelles cloches furent placées au temps de l'Empire. La plus grosse est, aujourd'hui encore, dans le clocher et sur son bronze, on peut lire : l'inscription: "A.S. Couturier, curé S. Botty, maire/Ar. Moers et R. Renson marguilliers/ LCLFJ. de Libert, DTCJ. de Libert /Nic. Gaulard', ce dernier étant le fondeur.

L'actuelle troisième église La construction décidée en 1845 débuta le 16 mars 1854. De style roman, elle mesure 29m50 sur 13m50m. Le curé Dor célébrait les offices dans le local de l'école de Jean Théatre, al vî scole. Elle fut consacrée le 21 décembre suivant par J.L. Reinartz, doyen de Tongres, par délégation du vicaire général Amand Neven au nom de l'évêque Mgr Théodore de Montpellier. Sa construction décidée en 1845, est de style roman. Il se caractérise par sa façade néo-baroque aux deux niches vides, son clocher pyramidal, ses toits d'ardoises et ses dimensions modestes : 29,50m sur 13,50m et la nef centrale 16m sur 5m. La nef côté Evangile mène à l'autel de la Vierge à l'Enfant, tous deux couronnés. Joignant, le seul vitrail de l'église représente Notre-Dame de Grâce, avec l'invocation "Protégez Otrange ". La nef côté épître conduit à l'autel de Ste-Gertrude dont la robe gris-bleu est assortie à la fourrure des souris qui grimpent le long de la crosse de la moniale de Nivelles. On y venait encore en pèlerinage avant la guerre de 1914-1918. Sur les pans de la chaire de vérité, on reconnaît les quatre évangélistes, avec le symbole conventionnel que leur attribuait un historien biblique. - Marc et le lion du désert où prêchait Jean-Baptiste, - Luc et le taureau offert au temple par Zacharie, - Jean et l'aigle scrutant les profondeurs du Verbe, - Mathieu et l'Enfant dont il présente la généalogie. Le banc de communion, a été déménagé après le Concile Vatican II. Daté de 1882, fait en chêne et de style Louis XIV, (600F), il représentait sur son panneau central l'Agneau divin couché. Les nefs latérales se prolongent d'une travée pour englober la tour carrée que flanquent deux chapelles. Le clocher qui menaçait de s'écrouler en 2002 a provoqué la fermeture de l'édifice pendant les deux années d'une rénovation tandis que les offices étaient célébrés par le curé Schneider dans le local du Club de la Jeunesse. Inauguration réalisée le samedi 6 novembre 2004

Les pèlerinages

Jadis, la plupart des gens ne se déplaçaient guère. Avant les congés payés, les voyages à l'extérieur. Qui rencontrait-on voyageant au loin et souvent? Simplement les pèlerins. Actes de foi ou accomplissement d'un vœu, la plupart du temps, le début ou l'aboutissement d'une neuvaine. On n'a signalé aucun départ de pécheur pour Jérusalem ou Compostelle... Jusqu' après la guerre de 14, et même encore pendant l'entre-deux-guerres, on accomplissait ces voyages à pied: opportunité de prolonger la prière et la pénitence et occasion de voir du pays...

Pour les intentions générales et les besoins matériels de la semaine, on s'adressait bien sûr au Bon Dieu; celui de l'église paroissiale valait bien Celui d'ailleurs. À moins qu'on jugeât plus rentable de s'adresser directement à son Fils. Dans ce cas on allait prier l'Enfant-Jésus de Prague, dans son couvent, sur le boulevard, à Tongres. Il y avait Lourdes, en premier lieu, mais c'était loin, coûtait cher et durait plus d'une semaine. Seuls se l'offraient les nouveaux mariés qui s'y rendaient en voyage de noces. Montaigu était fort achalandé chaque année. Là, en plus des trois tours de la basilique, et autour de l'autel où il convenait de jeter quelque menue monnaie, on suivait les stations du Chemin de croix, parcourait les allées du Rosaire. À partir de 1934, on connut la Notre-Dame des Pauvres à Banneux qu'en bons Liégeois on préférait à Celle de Beauraing. Mais il en était beaucoup d'autres : N-D du Bon-Secours, sur la chaussée romaine à Bergilers; N-D de Bon-Repos, à Heppeneert, près de Maaseick; N-D du Saint-Sang, à Husloof pour les hémorragies; N-D de Hal aussi, malgré les correspondances compliquées...

Aujourd'hui, il subsiste quelques inconditionnel(le)s pèlerins à la N-D de Lourdes, en sa chapelle d'Otrange, visitée surtout le 15 août et aux fêtes de la Vierge. Le 26 juillet, on y vient prier à la Sainte-Anne. Le 8 décembre, on passera à la chapelle Boufflette pour l'Immaculée-Conception. On les voyait, ces pèlerins, s'en aller de bon matin et quel que fût le temps "pluie du matin n'arrête pas le pèlerin" habituellement à pied et le plus souvent en solitaire. Avant que le but et l'objectif de leur cheminement soit oublié, rappelons où ils allaient et pourquoi : St Amand à Zamel pour les rhumatismes, St Job à Vreren pour furonculose,"lès blans deûs", St Gilles à Mulken pour les enfants pleurnichards, St Jean-Bapt. à Wellen pour les maux de tête, St Hubert à Lens/Geer pour les dents, St Gilles à Liège pour maladies nerveuses, cauchemar,peurs St Evermaar à Russon pour les enfants mangeurs de terre St Hadelin à Lamine pour bébés en retard de marche, St Expédit à Liège pour les cas urgents, St Agrapha à Momalle pour les maux de ventre,coliques St Agrapha à Hodeige (= St Erasme) maux d'entrailles St Ghislain à pour les convulsions, Ste Philomène à Hodeige avant l'intervention chirurgicale Ste Rita à Tongres pour les causes désespérées, Ste Rose à Tongres pour l'érysipèle (li rôse), Ste Catherine à Horpmael pour l'eczéma (li rowe), Ste Geneviève à Grivegnée pour la fièvre lente (fîv'lînne), Trois-Sœurs à Brustem pour l'appareil digestif,...

Les deux guerres

Victimes de 14-18

BRUGHMANS Paul-Alphonse, né à Lowaige le 18 mai 1881, époux de Marie-Josèphe-Augustine Bollen, fut mobilisé le ler août 1914 et tué à Herstal, lors des combats pour la défense de Liège, le 6 août 1914. Il fut inhumé dans le cimetière de Herstal.

HAPPART Paul, né à Otrange le 30 mai 1887, célibataire, sergent au 14e de Ligne, tomba dans les combats sur l'Yser, le 5 décembre 1917 et succomba des suites de ses blessures. Il avait 30 ans. Il fut inhumé le 8 décembre au cimetière de Beveren/Yser. Paul HAPPART était décoré de la Croix de Guerre et fut fait Chevalier de l'Ordre de Léopold.

DIGNEFFE Antoine, né à Horpmael le 13 janvier 1891, fils aîné de Joseph et Baumans Joséphine. Mobilisé à Loncin dans l'artillerie de forteresse, il était affecté à la forge. Après l'explosion du fort, le 15 août 1914, à 17h45, le corps d'Antoine ne fut pas retrouvé.

MERCINY Joseph, né à Otrange le 2 décembre 1886, fils d'Alexandre et Jeanne Warnier. Il était de bon caractère, d'humeur douce et enjouée. Déporté en Allemagne le 30 novembre 1916, comme travailleur obligatoire. Il mourut peu après le 8 janvier 1917 non pas à l'hôpital de Durdrouf, mais au lazaret du Service de Distribution pour ouvriers belges (déportés) XIe Corps, à Niederzwehren, arrondissement de Cassel. Il fut inhumé à Otrange le 2 février 1923 et sa photo figure sur la plaque commémorative.

Sept rescapés. Deux autres déportés revinrent au village: Jean WARNIER, le père de Lucien et Joseph°, et Joseph MOERS, le frère de Joséphine. Joseph DESSERS rentra dès novembre 1918; il se maria à Hoboken. Joseph HOUBEN qui provenait de Vechmael, rentra le 6 décembre de Hollande où il avait été retenu prisonnier après la bataille d'Anvers. Une semaine plus tard, le 12 décembre, on fêta le retour d'Arthur RADOUX qui, au moment de l'Armistice, était en repos en Angleterre.

Quant à Antoine SCHOENAERS, s'il eut la vie sauve, il le dut, selon sa mère, au scapulaire de N-D.de Montaigu qu'il portait lorsque des éclats d'obus (au fort de Loncin?) tuèrent deux de ses voisins, l'épargnant miraculeusement. Quand l'abbé Léopold LEMESTRE, aumônier militaire-brancardier, 360 revint à son tour, Monseigneur RUTTEN le nomma curé à Lanaye.

Combattants, prisonniers de 40-45

Constant SCHOENAERS (1910-1940). Blessé pendant la bataille des Flandres, il succombera à ses blessures à l'hôpital de Bruges le 29 mai. Il sera inhumé à Otrange le 29 août.

Georges LUCAS (1919-1942)Prisonnier à Radbrunn (Autriche) au Stalag XVIIB, il décéde accidentellement en travail de commando. Il sera inhumé à Otrange le dimanche 12 avril 1951.

Lucien WARNIER (1918) Quand Lucien WARNIER (né le 10 août 1918) revêtit pour la première fois la tenue réglementaire du milicien belge, il se doutait bien peu qu'il ne reviendrait, simple pékin, que sept années plus tard et qu'entretemps il rencontrerait pas mal de monde et verrait du pays! Terrible contraste avec le labeur tranquille de jardinier au château sous la sereine surveillance de Madame Breuls qui promenait paisiblement sa canne et son chien dans la propriété. A partir du 10 mai 1938, le voilà sous l'uniforme de fantassin au 12e de Ligne pour trois mois d'instruction à Elsenborn, suivis de beaucoup d'autres à la Chartreuse, puis à la Citadelle.

Sans interruption, le PPR (Pied de Paix Renforcé) d'automne 1939 l'envoie à Retinne, matricule 10186786 de la 3e Cie. Sa planque de magasinier lui laisse tout loisir d'observer le creusement de tranchées des vulgaires fantassins.

Sa "guerre" sera brève. Le 10 mai 40, il descend sur Coronmeuse et la nuit suivante, il retraite vers Waremme, ses deux chevaux remorquant une voiture contenant pêle-mêle: biscuits secs, cartouches et autres grenades. A Celles déjà occupée, le temps que son convoyeur décharge son GP sur un tank allemand décidément distrait ou dédaigneux, et de rendre leur liberté -les veinards!- à ses chevaux qu'il dételle, il est prisonnier! Le dimanche 12 mai, il est de la longue colonne qui marche comme un troupeau vers... le "cachet" libérateur à Tongres. Il voit des Otrangeois, et ses parents, sur la chaussée, mais il ne se risquera pas à s'esquiver. Ne va-t-il pas être libéré! La route sera longue à pied jusqu'à Gelsenkirchen, puis en train (50 hommes par wagon de bestiaux) jusqu'au centre de tri de Hemer. Après, ce sera le Stalag XI B de Fallingbostel où il reconnaît Arthur Cloes d'Otrange, Nicolas Leduc, Pierre Parent de Crisnée. Deux mois de famine. Son séjour à Hallendorf ne lui laisse guère de bons souvenirs: creusement de tranchées, placement de câbles électriques de 30 mille volts, etc, jusqu'à la fin de novembre 1941. Sa situation s'améliore à ce moment: on l'envoie travailler la terre à Bahrdorf. Ouvrier agricole ou domestique de ferme, il apprend à récolter les asperges, à cueillir les cerises au lieu de les marauder! Il se fait comprendre des deux bœufs qu'il mène sur les terres sablonneuses où pousseront le froment et l'orge, et les pommes de terre qu'il va déterrer à genoux, fosse par fosse, à la serfouette, des quinze jours durant! Les années passent que la camaraderie avec deux autres Belges et les 30 prisonniers français rendra quelque peu supportable, encore que les fermiers et leur fille l'accueillent familièrement à leur table. La fin sera vertigineuse! La libération leur tombe dessus sans combat sous la forme des gros GMC américains et leurs coloureds chauffeurs hilares. Dès le lendemain, ils (Lucien et les 32 autres) ont réquisitionné un vieux camion allemand et assez de bois pour produire le gazogène: un rush sans histoire jusqu'au Rhin où ils troquent leur engin et rejoignent Arlon en camion américain, et la gare de Liège-Guillemins en train. C'est dans le camion Hennemann que Lucien terminera son aventure le 25 avril 1945. Douze ans plus tard, il repartira en touriste, revoir Bahrdorf et "sa" ferme, sans s'y attarder plus d'une semaine, car, malgré l'accueil cordial, la vue du Rideau de fer tout proche lui rappelait de trop mauvais souvenirs! Cette histoire est celle de beaucoup d'autres...

Camille CLOES ( 1908-1988) Arthur CLOES (1910-1987) Arnold VANDERSMISSEN (1910-1991) Marcel RADOUX (1920-2005) Henri SIMAELS (1920-...) Jean de CHARTZEN (1919-20 Victor PAQUAY (1919-1992) Léon MONFORT (1915-1994) Joseph CORSWAREM (1916-2000) Achille ERNES (1914-2005) Marcel LAHAYE (1911-1996)Georges LAHAYE (1913-1983) Joseph LAHAYE (1908-19..) Joseph ANTOINE (1908- Charles DELVAUX (1913-1957) Florent STASSART (1917-96)

L'avion

Dès l'été 1943, le ciel présentera par-dessus les toits d'Otrange un spectacle presque quotidien. Des meutes de Lancasters anglais vont peupler nos nuits et, de jour, les essaims de Liberators et Forteresses Volantes, grondant de leurs mille moteurs, partent labourer la R.hur, tandis que la sarabande des chasseurs, alliés et ennemis confondus, dessinent des arabesques dans le bleu du ciel. De leurs combats sans merci jaillissent des rafales aveugles, tandis que les douilles s'éparpillent dans la nature. Mais pour ce vendredi 30 juillet 1943, vers 13 heures, le destin avait écrit un scénario différent qui allait frapper Otrange. Durement.

Deux chasseurs, un Spitfire et un Focke Wulf, se sont pris à partie en combat singulier, Soudain, l'appareil boche, désemparé, pique vers le sol. Tandis que son pilote réussit à sauter en parachute, l'avion, incroyablement, se redresse et , il bat de l'aile, plonge vers le village. Il percute une maison de plein fouet, tuant la propriétaire et blessant grièveme,t une voisine.

Ruralités

Semences de légumes

Au milieu du XIXe siècle, les potagers otrangeois connaissaient surtout comme légumes courants les pois, vesces, fèves et poireaux, les courges, potirons, navets, betteraves et choux. La liste suivante de semences nouvelles est recopiée d'une lettre de Frère Alphonse (Dieudonné Tombal), Xavérien, qui travaillait à Bury (Sussex) en Angleterre au milieu du siècle dernier. Il décrit, pour ses parents, les caractéristiques de quelques légumes cultivés là dont la description qu'il en donne laisse supposer qu'on ne les connait pas en Belgique.

1. CHOU FRISÉ : espèce de jet de Bruxelles; un chou excellent de deux à trois pieds de hauteur. 2. TOMATE : espèce de pomme rouge. La tige ressemble beaucoup à celle de la pomme de terre. Cette plante croît contre le mur. On s'en sert pour les sauces. 3. MELON: Le fruit pèse trois à quatre kilos, se vend ici en ville de 4 à 5F pièce. 4. LAITUE POMMÉE D'HIVER: elle se sème au mois d'août. On la replante au mois de novembre sur couche ou ailleurs. Elle peut se servir au commencement du mois de mai ou plus tôt. 5. Espèce de CHOU DE SAVOY: il est connu ici sous le nom de chou à 3 têtes. Il est hâtif. Une fois coupé, on laisse le tronc à la même place. Il en revient bientôt deux ou trois têtes. 6. CRESSON DOUBLE : il peut être employé de deux manières. 7. PERSIL à RACINES : à peu près comme la pastenac. Racine excellente pour la soupe.(Céleri?) 8. CHOU JAUNE D'HIVER: connu sous le nom de chou beurré. Il n'engèle pas. Excellent, peu connu. 9. STENGEL MONGOL : espèce d'épinards jaune à larges feuilles. 10. MARJOLAINE : plante à forte et bonne odeur pour les sauces. 11. LAITUE POMMÉE D'ETE : dite de Berlin. De première qualité. 12. CONCOMBRE : c'est une espèce de cornichon. 13. BETTE : c'est une espèce de betterave, très rouge. 14. TETRAGONE OU ÉPINARD PERPETUEL : il croît à l'infini, comme la vigne; il porte sa semence à la tige à côté de chaque feuille dans une espèce de noyaux assez durs. 15. FEVE SANS ECHALAS : qualité supérieure. 16. HARICOTS : ou fève du Cap de Bonne-Espérance. Excellent. 17. SNIT DU MONGOL : espèce d'épinards à feuilles très larges. 18. CITROUILLE MONSTRE qui atteint une grosseur énorme et pèse jusqu'à 40-50 kilos. Elle est très bonne pour faire un potage, soupe et ratatout. Elle est très estimée. 19. HARICOTS ou FÈVES : ou cire jaune, à cause de sa couleur. Très bonne à manger de trois manières : jaune à l'échalas, sèche, ou salée en guise de choucroute.

Budget de l'agriculteur

Quelques prix en 1888 à 1928, extraits du livre de comptes de la famille T., intitulé: "Libellé des recettes et dépenses de la maison".

Année 1888 21 mars : dépensé à Tongres pour 2 seaux en fer blanc, lkg de faux membres, 2 boutteuils de vin, régistre, 4 cadres de portraits et frais 10F 29 mars . 5kg de café 14F 10 avril : payé pour la saillie de 2 truies. 1F 18 avril : acheté 300 kg de pommes de terre 18F 28 avril . 4 kg de fleur de farine 1F28 livré un veau à Marneffe 40F50 13 mai saillie de la Grande rouche vache 1F 8 juil. payé pour la saillie de 2 juments 30F 31 juil. vendu 5 poulets à 80 cts 4F vendu un demi cartron d'œufs 0F75 8 sept. payé pour faire rédiger la déclaration de succession de feu notre père 15F 19 oct. : achat relique de N-D de Lourdes 2F 21 oct. payé pour 2 messes 4F 20 déc. . une demi-tonne de bière 3F50 28 déc. : assurance-incendie de la ferme 26F65 Année 1889

2 mars : pour messe d'année de feu notre père 6F 31 mars . payé le fossoyeur 2F 24 avril payé pour deux pains noirs 1F20 16 mai . vendu une vache 270F 20 mai achat d'une vache 351F 15 juil. . reçu pour 792kg de poires 38F45 une journée de journalier 1F 12 oct. payé à Tongres pour 15kg de viande, abajour, vers de lambe et frais. 17F10 unpain blanc 0F70 13 déc. . payé pour deux camusoles 13F payépour 2kg d'oignons 1F Année 1891 12 juin payé pour 6 jattes 0F60 19 juin payé pour une paire de souliers 15F 23 juil. . vendu un poulain 320F 27 août . pour deux paniers d'osier 1F 18 oct. . pour environ 1800 briques 12F 2 nov. pour un chapeau à mon frère 5F Année 1892 21 févr. : payé au maçon pour 26 journées 46F80 5 mars . achat d'un paltos à Tongres 7F80 12 mars pour 5kg de peinture 5F livré 1100kg de p.de.t. à 9F/100kg 99F 11 juin vendu un cheval 450F pour 30 g. d'opium à la pharmacie 2F 16 juil. . pour 2000kg de chauffage 35F pour 3kg de beurre à 2F30 6F90 8 sept. , pour l'assurance-incendie 44F85 9 déc. . pour 10 litres de pétrole . 1F50 190

1894 : abonnement à la gazette 189. : pour les obsèques de mon oncle notedu fossoyeur 1896 . pour 50kg de sel pour 12 têtes de cabus pour arracher 22 verges de betteraves 1897 . pour une lanterne 1897 . pour deux gilets de laine 1898 : achat grange et maison de l'oncle . vendu 500kg de p.de t 20 déc. 1 oct. 13 janv. 11 nov. 3 mars 22 avril 3F 105F 10F 2F 3F 23F10 3F60 16F 675F 60F XXe siècle 14 avril 1913 : pour ferrer un cheval 4 fers. 3F Année 1927 . pour 1kg de p.d. t . 0F50 24 déc. 1927 : assurance-incendie de la ferme 248F35 16 janv. 1928 : saillie d'une jument 300F 9 mars 1928 . lkg de sirop 2F75 En cette même année 1928: Salaire du domestique pour six mois 2100F. Salaire de la servante pour six mois 750F Du même: "Le 16 octobre 1820, j'ai acheté un bœuf à N.... pour prix de 152F50. Le 20 octobre, j'ai acheté un bœuf à Y.... pour engraisser pour prix de 161F50. Le 21 avril 1821, j'ai vendu les deux bœuf ci-dessus pour la somme de 625 franc."

D'un autre: "Le 25 mars 1830,j'ai engagé Ernestine pour servante pour cette année pour prix de 5 couronnes,2 paires de souliers, 2 chemise une de seron et une d'étoupe, un blouse de laine et 2 tablier un de toile et un acheté et 9F pour la cotte, le chapaux et le mouchoir et 2 franc d'engagement que j'ai donné." Du même: "Le 25 mars 1835,j'ai engagé Victor comme domestique pour prix de 9 1/2 couronnes, plus 2 paire de souliers, plus 2 chemise, plus un chapeau, plus un mouchoir,plus de la toile pour 2 pantalons, plus un sarot, plus 1F50 d'engagement." Remède, pour rhumatisme, en 1835: "Prenné un cartron de saindou et un demi cartron de savon noir et un demi carlit d'eau de vie de France et du canfre pour 18 centimes et bien battre le tout ensemble et puis se bien frotter trois ou quatre fois dans toutes les parties qui en sont atteint."

Bibliographie

  • HER J. HERBILLON Toponymie d'Otrange (édition 1949)
  • RC OTRANGE Registres communaux d' État civil et de population,
  • SEL délibérations du conseil communal,
  • ATL Atlas des chemins vicinaux, cartes du cadastre de 1847
  • RP Registres paroissiaux des baptêmes, mariages et décès,
  • DCF Délibérations du Conseil de la Fabrique de l'église et autres (14 registres)
  • DA DARIS Histoire de la Principauté de Liège aux 16, 17 et 18e siècles
  • Notices sur !es églises du diocèse de Liège.
  • FA Dieudonné Joseph Tombal, frère xavérien : Semences de légumes (lettre de 1848)
  • JPA J. PAQUAY Les antiques processions des croix banales à Tongres
  • Bulletin S.S. Limbourg
  • Visitations archidiaconales
  • EBO Emile BOUVIER Miroir, Visages, Blés d'Or de !a Hesbaye
  • PAB PAYE-BOURG Hesbaye, terre méconnue
  • FMA F. MAHIELS Le Geer, rivière hesbignonne
  • JPA MARECHAL Mémoire sur la paroisse de Hodeige
  • GFR FROIDMONT La guillotine liégeoise
  • VAN VANDERMALEN Dictionnaire géographique du Limbourg
  • BRA BRASSINE Chronique archéologique du Pays de Liège
  • JFE J. LEFEVRE Traditions de 'Wallonie (Marabout)
  • MFR M. FRAIPONT Histoire du château d'Otrange
  • JME J. MERCIER Vingt siècles d'histoire du Vatican
  • AMO A. MOORS-SCHOEFS Kinkèts èt lampes à cwènes
  • LA LIBRE BELGIQUE (LLB), LA MEUSE MRU) Le SOIR (LS)
  • ANNUAIRE DES CHATEAUX DE BELGIQUE
  • COB COEURS BELGES, Histoire d'Arthu et du Groupe Zorro
  • TRA Histoire des tramways au Pays de Liège
  • Dictionnaire des communes belges
  • Chronique de la Belgique, Chronique du XXe siècle,
  • Chronique de l'Humanité
  • MONITEUR BELGE de 1942 (tableau rationnement)
  • Code pénal, Code civil Règlement de police local
  • LSI LE SILLON BELGE
  • SNT Société Nationale Terrienne. Direction du Remembrement
  • Inventaire archéologique des objets existant dans les édifices publics. () ARCHIVES des Collégia1es Ste-Croix et St-Denis
  • ARC ARCHIVES DE L'ETAT à Liège (rue Poupiin, puis Cointe)
  • GMO G. MOERS, notaire à Otrange JACQUEMOTTE, notaire à Crisnée
  • CLE CLERDENT: Clergé du diocèse de Liège (1825-1967)
  • HER J. HERBILLON : Les curés d'Otrange (Leodium XXX...)
  • JHA Jean HAUST Dictionnaire du Wallon liégeois (édition 1933) (1938)

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