- Orthal
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Orthal est une nouvelle méthode pour bien écrire l'alsacien.
C'est le résultat d'un travail collectif auquel de nombreux dialectophones ont participé, sous la direction du professeur Edgar Zeidler. Ils ont réfléchi à la meilleure manière de transcrire les diverses familles dialectales de l'alsacien.Sommaire
But d'Orthal
L'idée maîtresse d'Orthal est que ces recommandations d'écriture soient simples à comprendre pour tous les Alsaciens. Tous les divers dialectes alsaciens et franciques, du Nord au Sud de l'Alsace, peuvent employer cette méthode, bien que leur prononciation diffère.
La référence de l'alsacien est l'allemand ; donc l'alsacien écrit doit, si possible, ressembler à l'allemand. Ainsi c'est plus facile à lire, et ça peut être étudié dans les classes bilingues français / allemand. Cette méthode est adoptée avec succès, par exemple dans les publications régionales alsaciennes (le journal L'ALSACE, "Haut-Rhin Magazine") ou sur les plaques de signalisation bilingues comme à l'écomusée d'Ungersheim ou à Neuweiher-Staudamm.Mise au point de la méthode
En 2003 est apparue une première version, nommée "Graphal"[1] . Entre 2003 et 2008, la méthode est améliorée et s'appelle maintenant "Orthal". Pendant cette période, environ 400 dictées furent faites dans toute l'Alsace, pour voir ce qui fonctionne bien comme ce qui ne convient pas. Les participants ont été nombreux : l'association AGATE (Académie pour une graphie alsacienne transfrontalière), le professeur Edgar Zeidler, ses élèves, ses étudiants et tous les dialectophones qui suivent depuis plusieurs années ses ateliers d'écriture en alsacien à l'Université Populaire de Mulhouse.
Edgar Zeidler et Danielle Crévenat-Werner, tous deux linguistes, ont écrit un livre : "Orthographe alsacienne - Bien écrire l'alsacien de Wissembourg à Ferrette"[2].Principe
Cette méthode associe à chaque son un symbole, ou parfois plusieurs symboles possibles.
Exemple d'un cas avec deux possibilités : dräi ou drèi, güet ou güat (en français : trois, bon - en allemand : drei, gut)
Une lettre sans accent se prononce comme en allemand.
Par exemple : Markt, ditsch, renna, Ohr, rutscha
Naturellement Orthal considère les lettre avec tréma (Umlaut) de la même manière que l'allemand
Par exemple : Vöjjel, Hüss, Äpfel (en français : oiseau, maison, pomme - en allemand : Vogel, Haus, Äpfel)
ainsi que les diphtongues.
Par exemple : Sundgäu, beleuchte, Kaiser, Heimet, Frau
Dans les cas où l'allemand ne fournit pas directement d'équivalence, Orthal combine des lettres allemandes.
Par exemple : liab, güet (ou güat), blöi, Bàuim, fräi (ou frèi)
Quand il n'y a pas d'autre possibilité, on a recours aux lettres accentuées du français
Par exemple pour la diphtongue è+i : frèi, drèi, nèi et pour é+i : fréi, dréi
ie se prononce comme en allemand : un i long. (IPA : [iː])
Orthal fait une utilisation particulière des accents. Une lettre pourvue d'un accent sera prononcée autrement qu'en allemand, d'une manière alsacienne.- avec le i très ouvert, qui est proche du é. (API : [e])
Par exemple : Kìnd, dìck, Frìnd, hìtta
- avec le a sombre, qui ressemble au en du français.
Par exemple : làng, tànza, Mànn
- avec le u ouvert, qui ressemble au on du français.
Par exemple : Lùscht, Wùnder, dùmm, nùi (en allemand : neu)
L'allemand est aussi la référence pour écrire les consonnes. Quand l'alsacien se prononce comme l'allemand, il s'écrit pareil. Quand il se prononce autrement, l'écrit doit montrer cette différence.
Par exemple : Sport (API : [ʃp]), Stüehl (API : [ʃt]) mais : bescht, erscht
Normalement on doit écrire la langue comme on l'entend...
Donc : Bàim, Pàis, Frài, Làich à Mulhouse ou : Boim, Pois, Froi, Loich à Colmar
...cependant, suite à cinq années d'enseignement, on a constaté que la lecture est facilitée quand on peut voir la référence de l'allemand, d'où le compromis pour Mulhouse et Colmar :
Bàuim, Pàuis, Fràui, Làuich (en allemand : Baum, Pause, Frau, Lauch)
Quand deux mots se prononcent de la même façon mais ont des significations différentes, il est aussi préférable de se référer à l'allemand.
Par exemple : kehra - gheera (en allemand : kehren - gehören) kenna - känna (en allemand : kennen - können) Hàg - Hàck (en allemand : Hag - Hacke) retta - redda (en allemand : retten - reden)
Voir aussi
Références
Liens externes
Catégorie :- Langue alsacienne
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