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Ordinateur à ADN
L'ordinateur à ADN est une des voies non électroniques[1] actuellement explorées pour résoudre des problèmes combinatoires. Il ne prétend pas à la généralité et à la flexibilité d'un ordinateur général. Il s'agit plutôt d'un dispositif spécialisé comme peut l'être un processeur graphique, une carte son ou un convolveur.
Sommaire
Principe
En utilisant des fragments de brins d'ADN, on peut coder les contraintes d'une recherche sous forme d'enzymes. Dans un processus d'assemblage et de duplication de bases désoxyribonucléiques, les fragments ne répondant pas aux contraintes du problème sont éliminés par ces enzymes. En fin de processus, il ne reste plus que des chaînes ADN contenant la solution au problème cherché.
Un système de calcul utilisant de l'ADN s’appuie sur des mécanismes de codage fondamentalement différents de ceux de l’ordinateur conventionnel : Dans nos machines classiques, c’est la manipulation de charges électriques portés par des électrons au sein de dispositifs de commutation électroniques (transistors) qui matérialise l’information codée sous une forme binaire. Avec les ordinateurs à base d'ADN, l'information est traduite en termes d'unités chimiques de l'ADN.
Le principe du calcul avec un ordinateur à base d'ADN, consiste à synthétiser des séquences d'ADN particulières et de les laisser réagir dans un tube à essai.
Pour résoudre des problèmes comme le célèbre chemin hamiltonien du voyageur de commerce, on élabore une solution d’ADN dans laquelle les molécules d’ADN encodent par convention chacun des chemins possibles entre deux points. Par un procédé alternant les étapes de séparation et d’amplification, on élimine alors les chemins impossibles tels que ceux qui contenaient par exemple des points qu’ils n’étaient pas supposés contenir jusqu’à isoler la bonne solution.[2]
Avantages et inconvénients
L'extrême lenteur de ce système (dont les temps de réponse se comptent en minutes, heures ou jours, et non en microsecondes) est compensée par son côté massivement parallèle : ce sont plusieurs millions ou milliards de molécules qui interagissent entre elles. En revanche, les entrées/sorties sont loin d'avoir la commodité de nos interfaces d'ordinateur actuelles.
Exemples
Le problème hamiltonien
Des premiers résultats ont été obtenus par Leonard Adleman (NASA, JPL)
- sur un exemple simple de problème du voyageur de commerce évoqué ci-dessus, à 7 villes en 1994
- sur un problème également NP-complet d'une vingtaine de nœuds en 2002.
Rappelons que les problèmes NP-complets ne peuvent être résolus qu'en examinant toutes les combinaisons possibles, ce qui rend le calcul à ADN parfaitement adéquat pour ces tâches.
Le jeu du morpion
En 2002, J. Macdonald, D. Stefanovic et M. Stojanovic ont créé un calculateur à ADN capable de jouer au Tic-tac-toe contre un joueur humain[3]. Le calculateur est constitué de neuf bacs correspondant aux neuf cases du jeu. Chaque bac contient un substrat et diverses combinaisons d'ADN enzymatique. Le substrat est lui-même constitué d'un brin d'ADN auquel on a greffé à une extrémité un groupe chimique fluorescent, et à l'autre un groupe répresseur. La fluorescence n'est active que si les molécules du substrat sont coupées en deux. Les ADN enzymatiques simulent des fonctions logiques. Par exemple, tel ADN se dépliera si l'on a introduit deux types particuliers de brin d'ADN, reproduisant la fonction logique ET.
Par défaut, le calculateur est supposé jouer en premier dans la case centrale. Le joueur humain possède en entrée huit différents types de brins d'ADN affectés à chacune des huit cases qu'il est susceptible de jouer. Pour indiquer qu'il coche la case n°i, le joueur humain déverse dans tous les bacs les brins correspondant à l'entrée n°i. Ces brins se lient à certains ADN enzymatiques présents dans les bacs, ce qui entraîne, dans l'un d'entre eux, la déformation de l'ADN enzymatique qui se lie au substrat et le découpe. Le bac correspondant devient alors fluorescent, indiquant quelle case joue le calculateur à ADN. Les divers ADN enzymatiques sont répartis dans les divers bacs de façon à assurer la victoire du calculateur à ADN contre le joueur humain.
Références
- ↑ Jean-Baptiste Waldner, « Nano-informatique et Intelligence Ambiante - Inventer l'Ordinateur du XXIème Siècle [1] », dans {{{périodique}}}, Hermes Science, 2007, p. p148-150
- ↑ Jean-Baptiste Waldner, « Nano-informatique et Intelligence Ambiante - Inventer l'Ordinateur du XXIème Siècle [2] », dans {{{périodique}}}, Hermes Science, 2007, p. p160-164
- ↑ J. Macdonald, D. Stefanovic et M. Stojanovic, Des assemblages d'ADN rompus au jeu et au travail, Pour la Science, n°375, janvier 2009, p.68-75
Liens externes
- DNA computer solves a complex problem (18 mars 2002)
- DNA Computer Puts Microbes to Work as Number Crunchers (Scientific American, 30 mai 2008)
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Catégorie : Architecture informatique
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