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Oratoire de Gallarus
Situé au petit village de Baile na nGall dans la Péninsule de Dingle, dans le comté de Kerry, en Irlande, l'oratoire de Gallarus (en irlandais Séipéilín Ghallarais, c'est-à-dire « l'église de la place des étrangers », en anglais Gallarus Oratory) est présenté, depuis sa « découverte » en 1756, comme étant une église paléo-chrétienne rustique. Il constitue au début du XXIe siècle l'un des sites archéologiques les plus connus de la péninsule de Dingle.
Sommaire
Architecture
L'édifice, de petite taille et sans ornements, est formé de quatre encorbellements de pierre, de ligne convexe, deux longs (servant de gouttereaux), deux courts (servant de pignons), opposés deux à deux, jouant le double rôle de mur porteur et de voûtement. Au sommet de l'édifice se trouve une rangée de pierres faîtières qui viennent faire la liaison entre les deux gouttereaux et terminent de couvrir le bâtiment.
La maçonnerie est non pas en pierres sèches mais en pierres taillées (en parement, sur leurs faces de lit et leurs faces de joint) et assemblées avec une fine couche de mortier de chaux (non visible en parement) [1]. Les pierres ont été disposées avec un léger angle vers l'extérieur, empêchant l'infiltration de la pluie, technique qui a permis de conserver l'intérieur hors d'eau et en bon état. L'emploi d'un mortier de liaison [2] se confirme par des traces blanchâtres aux interstices entre les pierres, à l'intérieur de l'édifice.
L'unique pièce est éclairée par une petite fenêtre (pignon Est), de 15 cm de large sur 20 cm de haut environ, disposée à l'opposé de l'entrée (pignon Ouest) et terminée par un arc cintré.
L'entrée est surmontée d'un double linteau. Une illustration publiée dans le guide vert « Irlande » de chez Gallimard [3], évoque, comme système de fermeture de l'entrée, un abattant en bois placé à l'extérieur et articulé dans de grosses charnières en bois fixées dans la paroi au-dessus du double linteau. Cependant, le parement du pignon-façade au-desssus des linteaux ne présente aucun logement pouvant accueillir de telles charnières. Ce dispositif s'oppose au système de fermeture classique de la porte intérieure, placée dans l'embrasure et articulée sur des gonds fichés dans un des côtés.
Interprétations
L'inventeur (au sens de « découvreur ») de l'oratoire de Gallarus est un certain Charles Smith en 1756[4]. Il est à l'origine de l'interprétation du bâtiment comme étant une église paléo-chrétienne, construite au VIIe, correspondant à une periode de colonisation isolée de cette zone, bien qu'il n'existe aucun document qui en mentionne l'existence à une époque aussi haute. Deux siècles et demi plus tard, cette interprétation est toujours celle livrée au grand public.
La présence de la petite fenêtre d'allure romane dans le pignon arrière, a fait dire au spécialiste d'architecture religieuse Peter Harbison [5] que la date de construction était peut-être plus tardive (XIIe siècle).
Une troisième interprétation voit dans l'édifice une chapelle funéraire privée bâtie dans un cimetière. Elle s'appuie sur les dires du second « découvreur » du site, le Dr Richard Pococke [6], lequel rapporte ainsi la tradition orale concernant le bâtiment au milieu du XVIIIe siècle : « Near this building they show a grave with a head at the cross of it and call it the tomb of the Giant; the tradition is that Griffith More was buried there, & as they call'd [it] a chapel, so probably it was built by him or his family at their burial place » (« Près de cet édifice, on fait voir une tombe dont la croix comporte une tête, on l'appelle la tombe du Géant; selon la tradition, Griffith More fut enterré là, et comme on appelle l'édifice chapelle, il est probable qu'il fut édifié par lui ou sa famille sur le lieu de leurs sépultures ».
Cette interprétation est renforcée par les dimensions intérieures de l'édifice : à peine 4,65 m de long pour 3,10 m de large, soit 14,4 mètres carrés.
Folklore
Selon une légende moderne, une personne arrivant à sortir de l'oratoire par la petite fenêtre, aurait son âme lavée de tous ses péchés.[réf. nécessaire]
Visite
Le centre historique lié à ce site est payant (comme pour beaucoup de sites historiques en Irlande).
Notes et références
- ↑ Cf Peter Harbison, How old is Gallarus oratory? A reappraisal of its role in early Irish architecture, dans Medieval Archeology, vol. XIV, 1970, pp. 34-39.
- ↑ H. G. Leask, Irish Churches and Monastic Buildings, vol. I, Dundalk, 1955, p. 21.
- ↑ Section « Les sites monastiques », p. 92.
- ↑ C. Smith, Antient and Present State of the County of Kerry, Dublin, 1756, p. 191.
- ↑ Cf Peter Harbison, op. cit.
- ↑ Cf P. O. Maidin, 'Pococke's tour of south and south-west Ireland in 1758', in Journal of the Cork Historical and Archaeological Society, LXIV (1959), 35 ff., particularly 43, letter 14.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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