- Operation Tacaud
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Opération Tacaud
L'opération Tacaud est une opération militaire française qui se déroule entre février 1978 et mai 1980 au Tchad.
Le 17 février 1978, Faya-Largeau est prise par les bandes rebelles du FROLINAT qui progressent sur plusieurs axes en direction de la capitale tchadienne, Ndjamena. La France décide l’envoi de forces militaires pour soutenir l'armée régulière tchadienne.
L'opération fait suite à l'opération Bison qui se déroula en 1972. Dix-huit militaires français perdent la vie durant Tacaud et deux avions jaguars sont abattus.
Les unités professionnelles françaises dans l'opération
Alors qu'à cette époque l'armée française est presqu'uniquement formée de personnels appelés (non professionnels), l'intervention est majoritairement menée par les rares unités professionnelles de la 9° Division d'Infanterie de Marine (anciennement 9e division d'infanterie coloniale et nommée aujourd'hui 9e brigade légère blindée de marine) : le 3e régiment d'infanterie de marine au complet , une batterie du 11e régiment d'artillerie de marine, un escadron du Régiment d'infanterie-chars de marine auxquels s'ajoutent un escadron du 1er régiment étranger de cavalerie. Deux unités de la 11°Division parachutiste (nommée aujourd'hui la 11e brigade parachutiste), le 2e REP et le 35°RAP (35e régiment d'artillerie parachutiste) sont partiellement mises en alerte pour intervenir, elles aussi, au Tchad. Deux compagnies du 2e REP et une compagnie motorisée du 1er régiment étranger (1er RE) regroupées en un EMT sont également envoyées au Tchad. La Marine Nationale participe à l'opération avec un avion Breguet Atlantic (chargé de renseigner le commandement sur les mouvements des bandes rebelles) et des commandos-marine chargés principalement de la protection de l'aéroport de N'Djaména. L'Armée de l'air engagera huit avions jaguar (voir SEPECAT Jaguar) dans l'opération, ainsi que plusieurs Transall. Un détachement d'assistance militaire (DAMi) arrive d'abord pour renforcer les personnels de l'Infanterie de Marine qui sont en séjour d'AMT (aide militaire technique) dans l'armée tchadienne. Le 1/1er REC à 3 pelotons de combat équipés d'AML, 1 peloton de commandement et 1 peloton porté (escadron sous les ordres du capitaine Yvanoff), est envoyé le 20 avril. Il est rejoint par le 2e escadron du régiment d’infanterie de chars de marine (RICM).
Les premiers accrochages, auxquels participe également la 1°batterie du 35°RAP, se font à Salal. Après la mise en fuite de la bande rebelle, le matériel qu'elle a laissé sur place est récupéré. Les 18 et 19 mai, le 1er régiment d'infanterie tchadien basé à Mongo, encadré par ses instructeurs du DAMi, se porte au secours des gendarmes qui sont encerclés au siège de la gendarmerie tchadienne à Ati.
L'escadron du 1er REC basé à Moussoro se met en route mais ne peut rejoindre la zone des combats. La 3°Compagnie du 3e régiment d'infanterie de marine basée à Mongo aborde ATI et est prise à partie par des feux nourris d'une extrême violence. L’aviation est demandée et les jaguars interviennent. Le lendemain un demi peloton du REC arrive sur les lieux pour participer à l’assaut. Le 20 mai, une seconde attaque des jaguars entame les défenses des rebelles. Ati est reprise et les rebelles s'enfuient de la ville pour se regrouper à Djedda, 45 Km plus au Nord d’où ils tenteront de prendre la ville.
Le 31 mai, la bataille de Djedda, 45km au Nord d'Ati, est une initiative française pour neutraliser une bande importante qui fait peser une grave menace sur la ville-préfecture d'Ati. L'attaque est conduite par le 3e régiment d'infanterie de marine avec deux compagnies appuyées par un escadron du 1er régiment étranger de cavalerie, une batterie du 11e régiment d'artillerie de marine et une patrouille d'avions jaguar. Le Frolinat est déterminé, ouvrant d'abord le feu sur les unités d'assaut françaises puis envoyant un missile Sam 7 et des rafales de kalachnikov et mitrailleuse AA sur un jaguar. Le missile manque sa cible mais l'appareil est abattu par une rafale de mitrailleuse. Il faudra 6 heures d'intense combat pour qu'il se termine par une lourde défaite du FROLINAT. Celui-ci ne reprendra ses attaques que dix mois plus tard (bataille d'Abéché le 5 mars 1979 : 3e régiment d'infanterie de marine, Régiment d'infanterie-chars de marine, 11e régiment d'artillerie de marine).
Les unités professionnelles françaises se relayent au Tchad jusqu'à mai 1980, date à laquelle l'opération "Tacaud" prend fin.
Cette opération entraîne ensuite la décision d'amplifier la professionnalisation de l'armée française.![réf. nécessaire]
Sources
- Service Historique de la Défense
- Centre de documentation de la Légion étrangère
- Les cahiers du RETEX (RETour d'EXpérience)
Liens externes
- Témoignage du capitaine Yves Cadiou qui commandait la 1re compagnie du 3e RIMa et de plusieurs de ses camarades : reproduction intégrale d'un livre de 150 pages qui inclut 34 photos et plusieurs liens externes relatifs à cette opération, préfacé par le général d'armée Bruno Cuche, CEMAT : [1]
- Les cahiers du RETEX : [2]
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