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Le Sacrifice
Le Sacrifice Titre original Offret Réalisation Andreï Tarkovski Acteurs principaux Erland Josephson
Susan Fleetwood
Valérie Mairesse
Allan Edwall
Gudrun Gisladottir
Sven Wollter
Filippa Franzen
Tommy KjellqvistScénario Andrei Tarkovsky Musique Johann Sebastian Bach
Watazumido ShusoPhotographie Sven Nykvist Production Anna-Lena Wibom Société de distribution Sandrew (Suède) Durée 149 min Sortie 9 mai 1986
novembre 1986Langue(s) originale(s) suédois / anglais / français Pays d’origine Suède / Royaume-Uni / France Le Sacrifice (Offret) est le dernier film du réalisateur russe Andrei Tarkovski, sorti sur les écrans en 1986.
C'est une méditation sur l'importance de la parole, de la parole donnée, de la prière.
Sommaire
Synopsis
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Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.
Une catastrophe mondiale survient lors de l'anniversaire d'un vieux comédien. Celui-ci fait le vœu d'offrir ce qu'il a de plus cher si tout revient comme avant. Après avoir parlé à une femme qu'il connaît à peine et passé la nuit avec elle, son vœu est exaucé. Il incendie sa maison et est interné dans un asile.
L'histoire résumée en détail
Alexandre est un ancien comédien qui vit avec sa famille sur une île au large des côtes suédoises. Pour son anniversaire, il plante un arbre au bord de la mer. Son petit garçon de six ans l'accompagne. Il ne peux plus parler suite à une opération du cou. Alexandre raconte à son fils l'histoire d'un vieil homme qui plante un arbre et chaque jour l'arrose jusqu'à ce qu'il grandisse et soit couvert de fleurs. Le facteur Otto arrive et lui remet un télégramme. Il médite sur le nain dans le Zarathoustra de Niezsche. Pendant que les invités à la fête arrivent à la maison, Alexandre expose sa pensée sur l'état de la civilisation, le progrès scientifique, et l'impuissance à agir des humains.
La fête se prépare. Pendant que les deux femmes de maison préparent le repas, Otto offre à Alexandre une vieille carte d'Europe. Otto est un curieux collectionneur. Il recueille tous les faits inexpliqués et singuliers. Il se documente précisément. Adelaide, la jeune épouse d'Alexandre, comédienne d'origine anglaise, est déçu qu'il ait abandonné sa carrière théâtrale.
Soudain, le ciel s'assombrit, la vaisselle se met à vibrer, les verres tombent, le sol tremble. Les hôtes sont effrayés et stupéfaits. De la télévision on entend une voix qui annonce "Ordre et organisation ! Chacun doit rester à l'endroit où il est, car il n'y a pas d'endroit plus sûr en Europe où chacun se trouve actuellement." Les programmes sont brutalement interrompus. Victor, un des invités, médecin, calme l'hystérie d'Adelaïde avec une injection. Le petit garçon dort dans sa chambre. La femme de maison Maria et Otto ont disparu.
Alexandre erre désespéré dans la maison. Il se met à prier et promet d'offrir tout ce qui lui est cher, de ne plus dire une seule parole, si tout revient à nouveau comme au matin. Otto revient et convainc Alexandre d'aller chez Maria. Il doit coucher avec elle pour que le monde soit sauvé. Alexandre part à vélo et arrive chez Maria. Il lui dit en pleurant la misère de son existence. Devant son indifférence apparente, il est sur le point de se tirer une balle dans la tête. Maria va vers lui et le console, se déshabille.
Lorsqu'il se lève le lendemain, tout semble être revenu comme avant. Après le petit-déjeuner, sa femme et les invités vont faire une promenade. Alexandre se cache pour rester à la maison. Il allume le feu. La maison brûle avant que le groupe soit rentré. Alexandre est immédiatement emmené de force dans une voiture pour l'asile.
On voit l'enfant arroser l'arbre et parler pour la première fois : "Au commencement était la parole. Pourquoi, Papa ?"
Esthétique
- La caméra est lente, et ses mouvements portent la marque des précédents films du duo Tarkovski - Nykvist.
- Le film utilise beaucoup de prises très longues, comme jamais chez Tarkoski. Le premier plan, qui montre Alexandre, son fils et le facteur en train de parler et marcher dure neuf minutes et vingt-six secondes. C'est le plus long de Tarkovski. De nombreux plans durent de six à huit minutes. Le film en tout ne comporte que cent quinze plans (quatre plans toutes les cinq minutes en moyenne).
- Le début et la fin du film sont tous les deux accompagnés par l'aria "Erbarme Dich" de la Passion selon Saint-Matthieu. Le début montre le tableau L'Adoration des mages (vers 1481) de Léonard de Vinci, avec en son centre l'arbre. Ce tableau revient plusieurs fois dans le film. La fin du film montre l'arbre planté au bord de la mer par Alexandre.
- La bande son comporte deux autres musiques très différentes : le son pur et violent d'un solo de flûte japonais, et des chant d'appels, avec lesquels les gardiennes de troupeaux ramenaient le bétail des pâturages à la ferme.
L'histoire du dernier plan
La plus grande partie du film a été tourné à l'intérieur et à l'extérieur d'une maison construite spécialement pour la production. Pendant la scène finale, Alexandre brûle sa maison et ses biens. Elle a été filmée dans un plan unique de six minutes et cinquante secondes, souvent tenu à tort pour sa plus longue prise. Elle a été particulièrement difficile à terminer. Au départ, il n'y avait qu'une seule caméra, malgré le désaccord de Nikvist. La caméra tomba en panne lors de l'incendie de la maison. Tarkovski insista pour que la scène ne soit pas un simple montage réalisé à partir des restes du plan endommagé. On fut obligé de reconstruire la maison en moins de deux semaines à grands frais. La scène fut retournée cette fois avec deux caméras sur des rails parallèles. Cette dernière prise retenue dans le film s'achève brutalement parce que la bobine entière avait été épuisée. Toute l'équipe technique et les comédiens fondèrent en larmes lorsque cette dernière prise fut achevée.
Cette catastrophe est relatée dans le documentaire "Dirigé par André Tarkovski" et le documentaire "Une journée d'André Arsénevitch" (1999) de Chris Marker.
Commentaire
Ce dernier film de Tarkovski, d'une beauté fulgurante, est encore, comme aimait à le rappeler son réalisateur : "une prière". L'artiste a reçu la mission de servir la spiritualité. L'art est un don mis au service de l'âme et de l'humanité. Le cinéma utilise le moyen de l'émotion, du sensible, pour "toucher" l'intériorité du spectateur. En cela, comme le héros d'un de ses films, Andréi Roublev, Tarkovski est peintre d'icônes, et peut-être mieux encore, peintre d'icônes mobiles, vivantes. L'œuvre se termine sur ces paroles prophétiques : " Au commencement était le Verbe".
Eléments importants
- Le tournage a eu lieu sur l'île suédoise Gotland, où Ingmar Bergman a tourné plusieurs de ses films.
- L'acteur principal Erland Josephson a préparé le tournage avec Tarkovski dans la pièce radiophonique "Une nuit dans l'été suédois".
- Le Sacrifice est le dernier film d'André Tarkovski qui mourut le 29 décembre 1986.
- Le film est dédicacé à son fils "avec espoir et confiance".
Fiche technique
- Titre : Le Sacrifice (Offret, Sacrificatio)
- Année de sortie : 1986
- Pays d'origine : France - Suède
- Réalisateur : Andreï Tarkovski
- Assistant réalisateur : Kerstin Eriksdotter
- Scénario : Andreï Tarkovski
- Directeur de la photographie : Sven Nykvist
- Décors : Anna Asp
- Montage : Andreï Tarkovski et Michal Leszczylowski
- Musique : Aria d'alto "Erbarme dich" de la Passion selon Saint Matthieu de Jean-Sébastien Bach (BWV 244, création 1727 ou 1729) (direction : Wolfgang Gönnenwein / Alto : Julia Hamari). ; Flûte solo japonaise Watazumido-Shuso ; chants d'appel de troupeau des provinces centrales suédoises de Dalécarlie et de Härjedalen
- Durée : 145 minutes
Distribution
- Erland Josephson : Alexander
- Susan Fleetwood : Adelaïde
- Valérie Mairesse : Julia
- Tommy Kjellqvist : Petit Homme
- Allan Edwall : Otto
Lien externe
(fr+en) Le Sacrifice sur l’Internet Movie Database
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