- Nélie Jacquemart
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Cornélia Jacquemart est née à Paris en 1841.
"Une peintresse, petite créature ratatinée qui a l'air d'un de ces singes au chapeau pointu que je vais voir".
Edmond de Goncourt, château de Chantilly, 1874 (cité par P.Cabanne, "Les grands collectionneurs", Les Editions de l'Amateur, 2003, p.268).
Son père aurait été un collaborateur ou un agent électoral (P.Cabanne, même réf. p. 268) du baron Alphée Bourdon de Vatry, agent de change et sénateur de la Meurthe sous la monarchie de Juillet, propriétaire en 1851 du domaine de Chaalis, qu'elle racheta en 1902 aux héritiers de sa veuve - et protectrice - Rose Paméla Hainguerlot,et où elle mourut et se fit inhumer dix ans plus tard.N'aimant pas son prénom, elle l'a abrégé en Nélie.
Nélie sera une des premières femmes de son temps à étudier la peinture à l'école des beaux-arts où elle fréquente l'atelier de Léon Cogniet à partir de 1858, puis celui d'Ernest Hébert grâce à qui elle va découvrir l'Italie.
En 1863, elle envoie le tableau Molière chez le barbier au Salon de peinture.
Devenue portraitiste pour la haute société, elle réalise en 1872 le portrait de l'héritier d'une riche famille de banquiers protestants Édouard André.
À l'époque elle entretient une relation distante avec son commanditaire, lui demandant de venir "toujours accompagné". Le "chaperon" sera son cousin Maurice Cautier, qui plus tard proposera de les marier.
Effectivement, elle épousera Édouard André civilement à la mairie du VIIIe arrondissement le 29 juin 1881; elle a 40 ans, lui huit de plus, et n'auront pas d'enfants.
Peintre, Nélie pouvait garder son nom de jeune fille et accoler le nom de son mari, ce qu'elle fit, tout comme le fit en son temps Élisabeth Vigée-Lebrun. Les rares femmes peintre de l'époque étaient soit filles, soit épouses de peintre.
Devenue Madame Edouard André, Nélie Jacquemart-André partage évidemment la passion de son mari pour les arts picturaux et l'aide dans le projet de créer un musée de peinture et d'arts décoratifs dans leur magnifique hôtel particulier du 158 boulevard Haussmann.
Ils font notamment plusieurs voyages en Italie où ils achètent énormément d'œuvres d'art de la Renaissance italienne. En 1888 ils se rendent à Saint-Petersbourg mais doivent interrompre le voyage à cause des problèmes de santé d'Édouard, qui meurt en 1894, léguant tous ses biens à « sa chère épouse ».
Nélie fait cette année-là son premier voyage au Proche-Orient.
En 1902, elle entame un voyage autour du monde avec l'intention de visiter le Japon, mais ayant atteint l'Inde, Nélie apprend qu'une partie du domaine d'Ermenonville avec l'abbaye de Chaalis, où elle a passé son enfance, est mise en vente.
Elle l'achète et s'y installe, faisant déménager la moitié des objets collectionnés avec son mari et continuant de façon "boulimique", une collection à son goût.
Lors de son décès en 1912, elle sera inhumée dans la chapelle de Chaalis. Décorée de splendides fresques dues au Primatice.Comme convenu avec son mari, et comme l'avait fait le duc d'Aumale - qui la reçut à Chantilly, selon le témoignage d'E. de Goncourt - elle lègue tous ses biens à l'Institut de France.
Un an plus tard, les deux musées Jacquemart-André, parisien et de Chaalis, ouvrent au public.
Dans celui de Paris, son buste est en évidence sur la cheminée du "salon de thé" et à Chaalis est exposé son autoportrait, datant de 1880, ainsi que son gisant en bronze dans la chapelle. Elle est représentée allongée, appuyée sur le coude, et une palette et des pinceaux à la main.
Lien externe
Catégories :- Femme peintre
- Peintre français du XIXe siècle
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- Naissance à Paris
- Mécène
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