Numérotation de Sosa-Stradonitz

Numérotation de Sosa-Stradonitz
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Jérôme de Sosa présenta en 1676 une méthode de numérotation des ancêtres pour les généalogies ascendantes. Il reprend en cela la méthode publié à Cologne en 1590 par Michel Eyzinger qui avait déjà utilisé ce système de numérotation parfaitement abouti.

Cette méthode fut reprise en 1898 par Stephan Kekulé von Stradonitz (1863-1933). Ce généalogiste, fils du chimiste renommé Friedrich Kekulé von Stradonitz, popularisa la méthode dans son Ahnentafel-Atlas. Ahnentafeln zu 32 Ahnen der Regenten Europas und ihrer Gemahlinnen (Berlin : J. A. Stargardt, 1898-1904), contenant 79 tableaux d'ascendance de souverains européens ou de leurs conjoints.

Ce système aujourd'hui universellement reconnu par les généalogistes sous le nom, non pas de son créateur d'Eytzinger, mais de ses imitateurs, ne sert que pour l'ascendance d'une personne.

Sommaire

La méthode de numérotation

Elle attribue le numéro 1 à l'individu étudié (le sujet, appelé « de cujus » par certains, « probant » par d'autres) puis le numéro deux à son père et trois à sa mère. Chaque homme a un numéro double de celui de son enfant (2n) et chaque femme un numéro double de celui de son enfant, plus un (2n + 1).

Chaque degré d'ascendance a un effectif théorique correspondant à la puissance de 2 qui est celle du degré. En même temps, le plus petit numéro d'ascendance de ce degré est le même que l'effectif théorique du degré. Ainsi, au degré des trisaïeuls, dont l'effectif théorique est de 16 (24), le plus petit numéro d'ascendance est 16, celui du grand-père paternel du grand-père paternel du sujet.

De nombreux généalogistes contemporains, de manière impropre, qualifient les degrés d'ascendance de « générations », et, de surcroît, « numérotent » des « générations d'ancêtres » en faisant démarrer au sujet, ce qui a pour effet de rompre l'ordonnancement des degrés lié aux puissances de 2, qui est pourtant à la base du travail de Sosa puis de Stradonitz.

Sujet
(degré « zéro »)
Parents
Premier degré
Aïeuls
Deuxième degré
Bisaïeuls
Troisième degré
Trisaïeuls
Quatrième degré
Quadrisaïeuls
Cinquième degré
effectif du degré :
1 = 20
effectif du degré :
2 = 21
effectif du degré :
4 = 22
effectif du degré :
8 = 23
effectif du degré :
16 = 24
effectif du degré :
32 = 25
1 : sujet 2 : père de 1 4 : père de 2 8 : père de 4 16 : père de 8 32 : père de 16
33 : mère de 16
17 : mère de 8 34 : père de 17
35 : mère de 17
9 : mère de 4 18 : père de 9 36 : père de 18
37 : mère de 18
19 : mère de 9 38 : père de 19
39 : mère de 19
5 : mère de 2 10 : père de 5 20 : père de 10 40 : père de 20
41 : mère de 20
21 : mère de 10 42 : père de 21
43 : mère de 21
11 : mère de 5 22 : père de 11 44 : père de 22
45 : mère de 22
23 : mère de 11 46 : père de 23
47 : mère de 23
3 : mère de 1 6 : père de 3 12 : père de 6 24 : père de 12 48 : père de 24
49 : mère de 24
25 : mère de 12 50 : père de 25
51 : mère de 25
13 : mère de 6 26 : père de 13 52 : père de 26
53 : mère de 26
27 : mère de 13 54 : père de 27
55 : mère de 27
7 : mère de 3 14 : père de 7 28 : père de 14 56 : père de 28
57 : mère de 28
29 : mère de 14 58 : père de 29
59 : mère de 29
15 : mère de 7 30 : père de 15 60 : père de 30
61 : mère de 30
31 : mère de 15 62 : père de 31
63 : mère de 31

La plupart des tableaux d'ascendance pré-imprimés que l'on trouve dans le commerce présentent, sur une page de format A4, le sujet et les quatre degrés d'ascendance qui le précèdent, soit un effectif total de 31 personnes (1 sujet + 30 ancêtres).

Si l'on désire présenter par exemple les ancêtres du no 24, on utilisera un tableau où le sujet sera le no 24, accompagné des ancêtres des différents degrés : 48-49, 96-97-98-99, 192-193-194-195-196-197-198-199, 384-385-386-387-388-389-390-391-392-393-394-395-396-397-398-399, et, si l'on désire présenter les ancêtres du no 399, on créera un tableau où le sujet sera le no 399, avec les ancêtres respectifs.

Caractère abstrait de la numérotation et implexe

En général, à partir d'une certain degré, infiniment variable selon les situations, les tableaux sont incomplets, mais la numérotation permet d'en maintenir la cohérence : les ancêtres non connus ont un numéro prévu, fonction de leur place dans l'arbre d'ascendance.

La numérotation prévoit 2n ascendants au degré n. L'augmentation indéfinie du nombre d'ascendants ne peut se produire : on retrouvera nécessairement les mêmes personnages à plusieurs places différentes si on poursuit l'arbre d'ascendance suffisamment loin. Ce phénomène s'appelle implexe. En cas d'implexe, un même ascendant se voit attribuer plusieurs numéros d'ascendance, caractérisant chacun une de ses places dans le tableau d'ascendance.

Concrètement, l'implexe n'est pas rare, même après un petit nombre de générations, et lié à une plus ou moins grande tendance à l'endogamie.

Règles générales

  • le 1 est homme ou femme
  • les impairs autres que le 1 sont des femmes
  • les pairs sont des hommes
  • le père de n est 2n, sa mère est 2n +1
  • une étude plus poussée demande de faire intervenir des notions d'arithmétique
    • le degré d'ascendance s'obtient en prenant le logarithme de base 2 du numéro d'ascendance (plus exactement sa partie entière)
    • une fois le degré d'ascendance connu, l'écriture du numéro d'ascendance en base 2, effectuée immédiatement par un ordinateur par exemple, donne le détail de la filiation

Exemple : numéro d'ascendance 38

38 est compris entre 25=32 et 26=64, on est donc au 5e degré d'ascendance.

On convertit 38 en base 2 : 38=32+4+2=1*32+0*16+0*8+1*4+1*2+0*1, soit le nombre binaire 100110. On écarte le 1 initial et on convertit les chiffres restants en remplaçant 0 par père et 1 par mère.

À partir du « de cujus » l'ancêtre numéro 38 s'obtient en prenant son père (0), le père de celui-ci (0), la mère de ce dernier (1), la mère de celle-ci (1), et enfin le père (0).

Listes d'ascendance

Il existe une présentation alternative à celle des tableaux, celle de la liste d'ascendance, beaucoup plus compacte.

Voir aussi

  • la numérotation d'Aboville est un système de numérotation défini vers 1940 par Jacques d'Aboville permettant d'identifier les descendants d'un ancêtre commun. Ce système est utilisé lorsqu'on établit une généalogie descendante.
  • la numérotation Beruck est un système de numérotation basé en partie sur la numérotation de Sosa-Stradonitz permettant d'identifier tous les individus d'une base de données généalogiques, les ascendants du de cujus comme leurs descendants ainsi que la famille des alliés et les parrains.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Numérotation de Sosa-Stradonitz de Wikipédia en français (auteurs)

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