- Arc de Germanicus
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Pour les articles homonymes, voir Arcs de Rome#Arcs de Drusus et Germanicus (Arcus Drusi et Germanici).
L'Arc de Germanicus est un arc de l'Antiquité romaine érigé à Saintes en l'an 18 ou 19 pour l'empereur Tibère, son fils Drusus et son neveu et fils adoptif Germanicus. Il ne s'agit donc pas d'un arc de triomphe. Sa construction a été financée par un riche et illustre citoyen de Saintes, C. Julius Rufus.
Il s'agit d'un un arc routier à deux baies initialement bâti à l’arrivée de la voie romaine Lyon-Saintes (Lugdunum – Mediolanum Santonum), au niveau du pont romain sur la Charente. Sur proposition de Prosper Mérimée en 1843 l'arc fut déplacé à quinze mètres de son emplacement pour des travaux sur les quais de la Charente. L'arc fut restauré en 1851.
Sommaire
Dédicace et datation
La dédicace sur l’attique (CIL XIII, 1036 = Inscriptions Latines des Trois Gaules, 148) est très abîmée pour la partie nommant l’empereur Tibère et à son neveu et fils adoptif Drusus. La dédicace à son autre neveu et fils adoptif Germanicus, mieux conservée, permet de dater l’arc à l’année 18 ou 19, et a donné au monument sa dénomination usuelle :
GERMANICO [CAESA]R[I] TI(berii) AUG(usti) F(ilio)
DIVI AUG(usti) NEP(oti) DIVI IULI PRONEP(oti)
[AUGU]RI FLAM(ini) AUGUST(ali) CO(n)S(uli) II IMP(eratori) IIÀ Germanicus César, fils de Tibère Auguste, petit-fils du divin Auguste, arrière-petit-fils du divin Jules, augure, flamine augustal, consul pour la deuxième fois, salué imperator pour la deuxième fois.
Le donateur se fait connaître
En dessous de la dédicace, l’inscription sur l’entablement donne le nom du donateur C. Julis Rufus, ainsi que son ascendance. Elle est répétée sur chaque face de l’arc.
C(aius) IVLI[us] C(aii) IVLI(i) C[A]TUANEUNI(i) F(ilius) RVFVS C(aii) IVLI(i) AGEDOMO[PATIS] NEPOS, EPOTSOVIRIDI(i) PRON(epos) V[OLT(inia tribu)]
[SACERDOS ROMAE ET AUG]USTI [AD A]RAM QU[A]E EST AD CONFLUENT[E]M, PRAEFECTUS [FAB]RUM, D(e) [S(ua) P(ecunia) F(ecit)][1].Ce qui se traduit par Caius Julius Rufus, fils de Caius Julius Catuaneunius, petit-fils de Caius Julius Agedomopas, arrière-petit-fils d’Epotsovirid(i)us, inscrit dans la tribu Voltinia, prêtre de Rome et d’Auguste à l’autel qui se trouve au Confluent, préfet des ouvriers, a fait à ses frais (cet arc).
Les difficultés d'établissement du texte, très abîmé, ont longtemps fait lire Otuaneunius pour le nom du père de Rufus et Gedemo pour celui de son grand-père[2].
Ces noms peuvent se comprendre ainsi : Catu- (combat) et Aneunos (inspiré ?) et Agedomopatis (aux manières / au visage d'enfant)[3].
L'affirmation de cette généalogie témoigne de la conscience aristocratique de Rufus et de l'ancrage de sa famille à la tête de la cité des Santons. Julius Gedemo fut le premier membre de la famille à recevoir la citoyenneté romaine, clairement grâce à Jules César, peut-être lors de la Guerre des Gaules ou peu après. Rufus est le premier membre du lignage à adopter un nom complètement romain et à ne pas garder un surnom d'origine celtique : on constate ainsi la romanisation progressive et choisie de ces notables gaulois.
Ce notable gaulois, citoyen romain de troisième génération, est également connu comme prêtre de Rome et d'Auguste par sa dédicace trouvée sur l'amphithéâtre antique de Lugdunum (Lyon), désigné ici comme « Confluent ». À Lugdunum, en effet, se trouvait l'autel des trois Gaules, dit autel du confluent, élevé par Drusus en 12 av. J.-C., où se réunissaient une fois par an les représentants des cités des Trois Gaules.
Notes et références
- L. Maurin, I.L.A. Santons, Bordeaux, 1994, no 7
- CIL XIII, 1036.
- X. Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Errance, 2008.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- L. Maurin, Saintes antique des origines à la fin du sixième siècle après Jésus-Christ, Saintes, 1978.
- E. Rosso, « Vie d’un groupe statuaire julio-claudien à Mediolanum Santonum », Labyrinthe , 7, 2000 (lire en ligne).
Liens externes
Catégories :- Monument romain en France
- Épigraphie latine
- Monument historique de Saintes
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