- Nouvelle Chronologie (Fomenko)
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La Nouvelle Chronologie est une théorie d'Anatoli Fomenko affirmant que la chronologie universellement admise des faits historiques (créateur Joseph Juste Scaliger) est incorrecte[réf. souhaitée]. Elle se fonde pour cela sur les mathématiques par le calcul de la répartition quantitative dans le temps des citations de faits historiques dans les sources écrites de différentes époques. Une autre partie de l'analyse repose sur l'étude des ressemblances entre les toponymes de différentes langues. Cette théorie se fonde sur les idées de Nikolaï Morozov (en).
Elle est rejetée par la communauté des historiens, par plusieurs mathématiciens et des astronomes. En décembre 1999, une table ronde, présidée par le doyen du département d'histoire de l'université de Moscou, a produit, sur ce qu'elle nomme « Les mythes de la Nouvelle Chronologie », une analyse critique détaillée[1],[2], relayée par l'Académie des sciences de Russie[3]. L'un des participants de cette table ronde, l'archéologue Valentin Yanin, compare le travail de Fomenko aux tours de passe-passe de l'illusionniste David Copperfield[4].
Selon Fomenko, l'histoire antique ne serait qu'une vaste invention des Jésuites aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le point de départ de cette théorie est l'idée que des textes ont été mal interprétés par les historiens : certains textes (exemple : les Croisades et la Guerre de Troie) sont considérés comme se rapportant à des périodes différentes, alors qu'ils parleraient du même sujet, mais rédigés par des auteurs différents et dans des langues différentes, avec toutes les modifications que cela entraîne (comme le nom des villes), et c'est ce qui aurait contribué à étendre l'histoire.
« Brodant sur cette idée clairement conspirationniste, Fomenko affirme que toutes les histoires prétendument anciennes de Grèce, Rome, Égypte, Chine ne sont que des réécritures tardives, effectuées à la Renaissance à partir du récit d'évènements survenus en réalité au Moyen Âge » résume l'archéologue Jean-Loïc Le Quellec[5].
Depuis le milieu des années 1990, « une Nouvelle Chronologie » a acquis une certaine popularité en Russie et au-delà de ses frontières et des études sur la « Nouvelle chronologie » sont faites par quelques groupes indépendants de « scientifiques » : Yordan Tabov (Bulgarie), Eugen Gabowitsch (administrateur de la revue allemande L'Histoire et la chronologie), Uwe Topper (rédacteur de la revue allemande L'Histoire et la chronologie), Livraga Ricci (Allemagne), Radosh Bakich (Hongrie), etc. Les conclusions de ces groupes se contredisent parfois entre elles ou avec les conclusions du groupe d'Anatoli Fomenko. L'un des tenants de cette théorie est le politicien et ex-champion d'échecs Garry Kasparov.
Sources
- (fr) (de) Mischa Gabowitsch, Fomenko et la nouvelle chronologie, Paris, 2009.
Notes et références
- Мифы "новой хронологии": Материалы конф. на ист. фак. МГУ им. М. В. Ломоносова, 21 дек. 1999 (« Mythes de la nouvelle chronologie : Conférence au département d'histoire de l'université de Moscou…, 21 déc. 1999 »), Moscow: Russkaia Panorama, 2001 (ISBN 593165046X) V.L. Yanin, ed.,
- О "глобальной хронологии" А.Т.Фоменко (« Sur la "Chronologie Globale" d'A.T.Fomenko »)
- article sur Fomenko (Archive, Wikiwix, que faire ?) dans le Herald of the Russian Academy of Sciences Introduction d'un
- "Зияющие высоты" академика Фоменко (The "Gaping Heights" of Academician Fomenko) ; passage traduit en anglais dans James H. Billington, Russia in Search of Itself, (Washington: Woodrow Wilson Center Press / Baltimore: Johns Hopkins University Press), 2004, pp. 83-4. V. L. Yanin,
- Jean-Loïc Le Quellec, Des Martiens au Sahara, chroniques d'archéologies romantiques, Actes Sud/Errance, 2009, p. 93.
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