Nicolas de Clamenges

Nicolas de Clamenges

Nicolas de Clamanges

Nicolas (dit Coleçon) Poillevillain (v. 1360 - 1437), théologien français

Il naît dans le village champenois de Clamanges (on lit souvent aussi Clamangis ou Clémangis) vers 1360 (vers 1363 selon certaines sources).

À 12 ans, il devient boursier au collège de Navarre et fait la connaissance de grands noms comme Gontier Col, Pierre d'Ailly ou Jean Gerson. Il obtient sa licence ès arts en 1381 puis la maîtrise et entame des études théologiques jusqu'au baccalauréat. Il ne fut jamais docteur, mais sa connaissance du latin lui permit de rédiger des actes officiels à l’université de Paris en 1393-1394. Il devient prêtre à une date inconnue.

Il obtient divers bénéfices ecclésiastiques : une chapellenie à l'université et à Châlons en 1394, il obtient une stalle à Saint-Pierre-de-Lille, chanoine et doyen à Saint-Cloud en 1395, chanoine à Langres en 1397, et en mai 1405, il est chantre à Bayeux[réf. nécessaire] (et non archidiacre comme le dirent certains[réf. nécessaire]). Mais il ne cumula aucun bénéfice incompatible, s'opposant même à sa candidature pour le canonicat de Mans, alors qu'il avait la faveur. Il est présenté à Benoît XIII à Bayeux et est nommé secrétaire pontifical le 13 novembre 1397.

Victime d'épidémie, il quitte la curie et on le retrouve en été 1398 à Langres, où on lui a promis une trésorerie de chapitre, prébende qui lui vaut un procès long de plusieurs années de la part du doyen.

Il est un fidèle partisan de Benoît XIII dont il admire les vertus, et rejoint ce dernier après son évasion de mars 1403, et reste dans la curie de ce dernier jusqu'en février 1408. Après un séjour à Gênes, il retourne en France où il est accusé d'avoir collaboré à la rédaction de la bulle d'excommunication du roi de mai 1407, et perd tous ses bénéfices.

Il se réfugie alors à la chartreuse de Valprofonde puis va au début de l'année 1409 chez les Augustins de Fontaine-au-Bois, où il se livre à un important travail de rédaction et de révision de ses œuvres.

En 1418, il se rend au concile de Constance, et y a très probablement refusé le poste de secrétaire proposé par Martin V.

Il retourne ensuite à Paris en 1423 où il commente Isaïe et reprend des études théologiques.

Il meurt en 1437 et est enterré au collège de Navarre (sans toutefois en connaître la raison, rien n'attestant qu'il fut proviseur), où l'inscription de sa tombe se lisait encore jusqu'à la Révolution française.

Œuvres

Son œuvre principal reste incontestablement son De ruina et reparacione Ecclesie, traité sur les abus et maux de l’Église à son époque. Il fut traduit au XVIe siècle, plus précisément en 1564, dans le contexte de la Réforme protestante par Jean Crespin à Genève, et mis à l’Index par l’Église catholique. Il faut être prudent et nuancer cette idée des abus et maux de l'Eglise déjà existante au Moyen Âge et que les protestants ont repris par propagande.

Sources

  • Dictionnaire de spiritualité
  • l'édition du traité traduit par Jean Crespin

Voir aussi

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