- Nicolas Florine
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Nicolas Florine (1er août 1891-1972) est un pionnier de l'hélicoptère en Belgique.
Biographie
Nicolas Florine, d'origine ukrainienne, est né le 1er août 1891 à Batoum, en Georgie. Il suit des études de mathématiques à l'université de Leningrad, lieu où ses parents avaient émigré au début du XXe siècle. Il accompli son service militaire en 1914. Après l'avènement de la révolution bolchévique de 1917, Florine se réfugie en Allemagne avant de retourner en Union Soviétique. Sa famille appartenant à la bourgeoisie persécutée par les communistes, il parvient à s'échapper vers la Finlande d'une manière rocambolesque puis rejoint en 1920 la Belgique qui est la seule à avoir accepté sa demande d'asile[1].
Nicolas Florine travaille à l'Administration Aéronautique basée dans les bâtiments de l'Hôtel des Monnaies à Saint-Gilles. En 1926, il est chargé de concevoir le Centre d'Aérodynamisme dont le premier directeur fut le professeur Émile Allard, situé à Rhodes-Saint-Genèse, dans la périphérie de Bruxelles[2]. Aujourd'hui "Centre von Karman".
Dès 1927, la SNETA - Société Nationale pour l'Etude des Transports Aériens appuie financièrement les travaux en matière de voilure tournante. Nicolas Florine construit un hélicoptère à deux rotors en tandem, tournant dans le même sens. Pour équilibrer les couples de réaction, il incline les axes de rotation des rotors de dix degrés l'un par rapport à l'autre. Après la mise en œuvre de modèles réduits, dont un de 36 kg qui quitte le sol à plusieurs reprises, il construit un premier appareil (le Type I) capable d'emporter un pilote, propulsé par un moteur Hispano-Suiza de 180 ch refroidi par eau.
Le pionnier en donne la description suivante[3] :
« L'axe du moteur était horizontal, et à la place du moyeu de l'hélice, était monté un accouplement à cardans reliant le moteur à l'embrayage; ce dernier était à friction sur disques multiples et à ressorts. Un premier renvoi d'angle à engrenage, coniques et un arbre vertical montant suivait l'embrayage. A l'extrémité supérieure de l'arbre vertical était fixée une hélice de refroidissement soufflant sur le radiateur à eau disposé immédiatement au-dessous. A la même hauteur que le radiateur, se trouvait un second renvoi d'angle à engrenages coniques qui transmettait la rotation de l'arbre vertical aux arbres de transmission horizontaux; ces derniers conduisaient vers les moyeux des hélices ».
Cet appareil, après avoir été achevé à la fin de 1929, fut partiellement détruit en 1930 à la suite d'une rupture des transmissions mécaniques.
Un deuxième appareil, plus léger et baptisé type II, fut équipé d'un moteur Renard de 240 ch à refroidissement par air. Le poids total en ordre de marche était de 950 kg, soit 60% du poids du fuselage en bois du type I. Son fuselage est en tubes d'acier soudés, le moteur, dont l'axe est vertical, étant placé au centre de l'appareil. Il est équipé de pattes d'éléphant en alliage de magnésium en guise de train d'atterrissage.
Les vols débutent le 12 avril 1933 et le 25 octobre de la même année près de la forêt de hêtres de Soignes, l'appareil piloté par M. Robert Collin, ingénieur au Service Technique de l'Aéronautique belge, bat officieusement, le record de durée détenu par Ascanio en 9 min. 58 secondes.
Quelques mois plus tard, l'équipe tente de battre le record d'altitude réalisé sur l'appareil Ascanio avec 18 mètres. Durant la tentative, l'un des deux embrayages a glissé, a déséquilibré l'appareil qui se retourne et s'écrase. Très bien protégé, Robert Collin s'en tire sans une égratignure.
Un 3e modèle est alors construit. Le fuselage est allégé alors que les deux moteurs Salmson de 60 ch sont placés à l'avant de part et d'autre du fuselage[3].
Devant les succès remportés par le Focke 61, l'équipe est lâchée par ses financiers. Robert Collin se rend en 1938 au Congo Belge pour y travailler dans le génie civil jusqu'à sa retraite prise en 1967. Quant à Florine, il se fait naturaliser belge et reste comme fonctionnaire dans un ministère où il végète jusqu'à sa retraite à l'âge de 65 ans. Il est décédé en 1972.
À noter également que Nicolas Florine est connu pour avoir imaginé un système de trois objectifs couplés à trois filtres permettant la superposition d'images colorées. Ces trouvailles seront d'ailleurs développées dans les années trente pour la projection de films en relief[1].
Une section du musée de l'air de Bruxelles lui est réservée et présente une maquette complète d'un hélicoptère Florine.
Notes et références
- http://sofei-vandenaemet.skynetblogs.be/post/5783478/les-helicos-de-nicolas-florine-partie-1
- André Hauet, Les avions Renard, Bruxelles: Éditions A.E.L.R., 1984
- Jean Boulet, Histoire de l'hélicoptère : racontée par ses pionniers, 1907-1956, Paris : Ed. France-Empire, 1982
- http://sofei-vandenaemet.skynetblogs.be/post/5783478/les-helicos-de-nicolas-florine-partie-1
- André Hauet, Les avions Renard, Bruxelles: Éditions A.E.L.R., 1984
- Jean Boulet, Histoire de l'hélicoptère : racontée par ses pionniers, 1907-1956, Paris : Ed. France-Empire, 1982
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