Nanoréseau

Nanoréseau

Le nanoréseau est un système permettant de connecter jusqu'à 31 micro-ordinateurs Thomson (TO7, TO7/70, MO5 etc.) appelés nanomachines avec une machine plus puissante appelée « tête de réseau ». Suite au plan informatique pour tous, le nanoréseau a été mis en place (en France) en 1985 dans les lycées, les collèges et dans une école sur cinq.

Ce système permet de faire bénéficier les nanomachines des capacités supérieures de la tête de réseau, notamment l'accès à des disquettes et à une imprimante.

Sommaire

Historique

Le nanoréseau a été conçu en 1982 par l'Université des sciences et technologies de Lille puis développé et industrialisé par une société de la banlieue lilloise, Léanord. Il a été pensé spécifiquement pour une application à l'enseignement, avec des contraintes particulières[1] : faible coût (pas plus du cinquième du coût d'un ordinateur), robustesse, simplicité de la connectique, vitesse de transfert suffisante pour éviter les temps morts. Cependant, sa destination scolaire relâchait d'autres contraintes : pas plus d'une trentaine de postes à connecter, distances faibles.

À partir de 1984, Thomson, qui ne faisait pas partie du projet au départ, y a participé activement en adaptant le logiciel de ses ordinateurs (notamment le Basic) au nanoréseau[1].

Le Bull Micral 30 a souvent été utilisé comme tête de réseau. Les autres fournisseurs de têtes de réseaux s'appellent Goupil, LogAbax, Léanord et Matra.

Caractéristiques techniques

La connexion physique des machines est réalisée grâce à une ligne RS-485[1], qui permet la connexion de 32 unités en émission/réception. La tête de réseau étant l'une de ces unités, cela permettait de connecter 31 postes utilisateurs. Le débit est de 500 Kbit/s.

L'accès au médium physique est géré par la méthode CSMA[1], également utilisée sur Ethernet. Il s'agit d'une méthode de type distribué : lorsqu'une unité doit émettre des données, elle attend que le médium soit libre, et émet. Si elle détecte une collision, elle recommence l'émission après un délai aléatoire.

Au niveau liaison, les machines s'échangent des trames selon le protocole HDLC[1].

Les postes sont équipés d'un boîtier de communication connecté au bus de la machine, et qui prend la place du contrôleur de disque optionnel[2]. L'adresse du poste (entre 1 et 31, 0 étant réservé pour la tête de réseau) est configurable physiquement à l'aide de micro-interrupteurs situés sur le boîtier de communication, mais peut également être attribuée logiciellement.

Les temps de transfert entre postes, donc entre mémoires vives, s'établissaient en moyenne[1] à 17 μs pour un octet, ce qui correspond à presque 60 ko/s. Les temps de transfert entre la tête de réseau et les postes pouvaient être plus longs lorsque les données devaient être lues ou écrites sur une disquette ou un disque dur.

La tête de réseau (ou « central »), telle que retenue pour le plan IPT, doit être un compatible IBM PC disposant de deux lecteurs de disquette 5"1/4 de 360 Ko et d'une mémoire vive de 512 Ko[2], équipé d'une carte d'extension spécifique. Cet ordinateur fait fonctionner le « système d'exploitation nanoréseau ». Les premiers Nanoréseau ont utilisés des ordinateurs de type Silz'16 et même Silz (machine 8 bits).

Services offerts

L'objectif initial du nanoréseau était de permettre le chargement de programme sur les postes utilisateurs à partir de la tête de réseau. Cependant le nanoréseau offrait d'autres services :

  • communication entre postes,
  • sauvegarde et chargement de données ou de plages mémoire (pillage),
  • échange d'écran entre postes, sauvegarde et rappel sur le serveur,
  • exécution automatique d'un programme (en général d'un menu permettant de choisir une application),
  • impression sur une imprimante connectée à la tête de réseau (qui peut en gérer jusqu'à quatre). C'est la Mannesmann-Tally MT80 qui a été livrée systématiquement dans le cadre du plan informatique pour tous.

Des primitives de système d'exploitation ont été rajoutées aux MO5 et TO7, leur permettant d'accéder aux fichiers de la tête de réseau. De plus un logiciel applicatif nommé NR-DOS fournit aux postes une interface utilisateur similaire à celle de MS-DOS pour accéder à ces fichiers.

Bibliographie

Notes et références

  1. a, b, c, d, e et f Philippe Loosfelt, Le nanoréseau outil pédagogique, Savoirs informatiques, n°1, octobre 1985. pp. 40-42.
  2. a et b Gilbert Cornilliet, Manuel technique du nanoréseau. Éd. Cedic/Nathan, 1986. 255 p. (ISBN 2-7124-1711-9)

Voir aussi


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