Météorologie maritime

Météorologie maritime
Tempête en mer de Willem Van de Velde le Jeune

La météorologie maritime répond à un double impératif de sécurité et d'assistance. Son but est ainsi d'assurer la sauvegarde de la vie humaine et des biens en mer et sur la côte. Pour y arriver, les services météorologiques nationaux reçoivent des données d'un ensemble d'observation prisent par les navires, les bouées et les satellites météorologiques, les avions survolant les mers, etc. Ces informations s'ajoutent à celles recueillies sur terre pour être pour analysées par les météorologues qui émettront des bulletins de prévision et d'avertissement pour les utilisateurs.

Sommaire

Veille météorologique

Bouée météorologique ancrée de 3 mètres de diamètre utilisée par l'agence météorologique américaine

La veille météorologique du temps en mer a débutée par des observations humaines. Depuis très longtemps, les capitaines de navires ont noté dans leur journal de bord les conditions météorologiques. C'est à partir de 1853 que ces observations ont fait l'objet d'un échange international suite à une réunion qui se tint à Bruxelles. On y retrouvait les représentants de dix pays : Belgique, Danemark, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Russie et Suède. Le but principal était d'améliorer et de standardiser la prise des données météorologiques et océaniques visant à améliorer la sécurité maritime[1]. Cette première collaboration mena à la formation de l’Organisation météorologique internationale en 1873 et à l'Organisation météorologique mondiale en 1951.

Les observations en mer sont donc depuis longtemps effectuées plus ou moins régulièrement par les marins embarqués sur des unités des marines nationales, de la marine marchande, par des pêcheurs travaillant sur des chalutiers hauturiers ou côtiers, par des scientifiques affectés sur des navires océanographiques. Ils prennent note de la force et la direction du vent, la température et l'humidité de l'air, le type et l'intensité des précipitations, le givrage par les embruns, la visibilité et l’état de la mer. Ces informations sont transmissent par radio ou par satellite vers des banques de données qui sont ensuite accessibles par un système de commutation interrogation/réponse.

Avec le développement de l'électronique, des bouées fixes ou dérivantes ont été équipées d'appareil de prise mesure automatique des mêmes paramètres. Depuis les année 1960, des satellites météorologiques ont été mis en orbite autour de la terre. Ils permettent de recueillir le même genre d'information dans des zones peu couvertes par les autres genre d'observations. Tout ces systèmes de télédétection rapportent régulièrement, souvent plus souvent que les observateurs humains.

Elles se présentent sous forme de messages numériques codés qui sont pointés sous une forme graphique plus facilement accessible à l'analyse.

Prévision

La prévision météorologique sauve des vies sur terre et en mer : trajectoire prévue de l'ouragan Rita.
Article détaillé : Prévision météorologique.

Une fois les données recueillies par les services météorologiques nationaux, elles sont transmissent à travers le monde afin de servir à la prévision météorologique, entre autres à celle pour les intérêts maritime. Les météorologues analysent la situation et émettent des prévisions pour leurs secteurs de responsabilités.

Ils utilisent ainsi leurs connaissances en plus de solution proposées par des modèles de prévision numérique du temps. Certains modèles sont spécialisés dans les conditions atmosphériques, alors que d'autres donnent la hauteurs des vagues et de la houle.

Domaines de prévision

Afin de remplir cette mission, il a été nécessaire de partager la surface océanique en domaines.

  • Le domaine du grand large : il recouvre les zones internationales, généralement au-delà du plateau continental. Par exemple, pour Météo France, il s'agit de l'Atlantique Nord et le bassin méditerranéen mais d'autres pays peuvent émettre leur propres prévisions pour ces secteurs.
  • Le domaine du large : il concerne une bande plus près des côtes, le plus souvent sur le plateau continental. Ce domaine est divisé en zones. Par exemple, c'est le proche Atlantique et le Nord du bassin méditerranéen occidental pour Météo France. La responsabilité des différentes zones sera divisée entre les pays riverains.
  • Le domaine côtier : il s'étend le long du littoral à une distance de 20 milles marins et dans les cours d'eau navigables. Il est le domaine de chaque pays.

Pour chaque domaine, des bulletins météorologiques de prévision sont établis régulièrement.

Bulletins météorologiques

Récepteur NAVTEX.

D'une échéance allant de 24 à 36 heures. Ils concernent le vent moyen (vitesse et direction), l'état de la mer, visibilité, le type de temps. Tous ces bulletins sont diffusés par radio, par message d'Inmarsat pour les bulletins du grand large, en BLU après un appel de sécurité sur la fréquence de veille automatique en appel sélectif numérique 2187,5 kHz puis sur 2 182 kHz pour les bulletins du large, en VHF après un appel de sécurité sur le canal 70 (veille automatique en appel sélectif numérique) et sur le canal 16 pour les bulletins de la côte. Pour les bulletins du large par messages Navtex en langue nationale ou en anglais et en code MAFOR.

En France, les émissions sont faites soit à partie des Centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage (CROSS). Au Canada, c'est la Garde côtière canadienne qui assure leur diffusion et aux États-Unis, c'est la NOAA qui le fait. Les horaires de diffusion et le contenu des bulletins sont portés à la connaissance des usagers par différentes publications comme le Guide Marine que Météo France édite chaque année.

France

Les bulletins météorologiques sont diffusés après un appel sélectif numérique automatique par MMSI, puis sur le canal d'appel en radiotéléphonie de la même bande que l'appel sélectif numérique reçu[2].

Zones SMDSM 1999 Fréquence d'appel
en ASN
Fréquence de détresse en radiotéléphonie
Zone A1[3]. canal 70 (156,525 MHz) puis appel sur le Canal 16 (156,8 MHz) en FM.
Zone A2[3]. 2187,5 kHz puis appel sur 2 182 kHz en USB
Zone A3[3]. 1645,5 à 1646,5 MHz message Inmarsat B ou C.
Zone A4[3] et

Zone A3 sans le
service Inmarsat

4207,5 kHz puis appel sur 4125 kHz en USB Supplémentaire à 8 414,5 kHz
6312 kHz puis appel sur 6215 kHz en USB Supplémentaire à 8 414,5 kHz
8414,5 kHz puis appel sur 8215 kHz en USB
12557 kHz puis appel sur 12290 kHz en USB Supplémentaire à 8 414,5 kHz
16804,5 kHz puis appel sur 16420 kHz en USB Supplémentaire à 8 414,5 kHz

Bulletins météorologiques spéciaux

Pavillon de vents de tempête (États-Unis)

La diffusion de bulletins réguliers, aussi parfaite soit-elle, ne peut répondre entièrement aux impératifs de sécurité. Aussi a-t-on mis en place un ensemble d'autres bulletins : les bulletins météorologiques spéciaux (B.M.S.) en France, les avertissements maritimes ailleurs. Ils sont diffusés quelle que soit l'heure, par les mêmes émetteurs que ceux cités précédemment, mais suivant des procédures parfaitement définies. En mer, les ils concernent pour l'essentiel la vitesse moyenne du vent (vitesse moyenne calculée sur 10 minutes) et plus accessoirement l'état de la mer.

La rédaction de ces bulletins découle directement de l'application de l'échelle Beaufort.

Il existe également des avis spéciaux pour les cyclones tropicaux. Pour le domaine côtier ces bulletins font l'objet d'affichage de signaux conventionnels par les différents sémaphores des marines nationales et par certaines capitaineries de port. Les signaux optiques sont levés au moins six heures avant l'heure de prévision et sont rentrés, sauf contre-indication, en fin de validité.

Recherche

Plusieurs services météorologiques nationaux disposent de centre de recherche sur la météorologie maritime. En particulier, la National Weather Service mènent des recherches sur les cyclones tropicaux au Tropical Prediction Center et Météo-France a le CMM situé dans l'enceinte du Service hydrographique et océanographique de la marine.

Certains utilisateurs ont des besoins spéciaux. Ainsi après quelques tentatives assez modestes, la première assistance majeure à pêche hauturière française a démarré en 1968 lors de la campagne thonière atlantique. Après un certain nombre d'études de paramètres météo-océanographiques, réalisées en collaboration avec l'ORSTOM et avec l'ISTPIM aujourd'hui rattaché à l'IFREMER, il est apparu que les thons se concentraient dans des nappes d'eau de mer dont les températures superficielles avoisinaient les 19-20 degrés.

Pour effectuer le plus rapidement une mesure de température superficielle, le thermomètre à infrarouge BARNES fut pour la première fois utilisé pour effectuer une télémesure (embarqué à bord d'un avion volant à 150m). Désormais les mesures de températures sont effectuées par des satellites. Les prévisions de température et d'humidité de l'air permettent de mieux gérer à bord la conservation des prises et les réglages des chaînes de froid.

Utilisateurs

Une plate-forme pétrolière norvégienne

Le transport maritime et la pêche commerciale ont été les premiers utilisateurs des observations et des prévisions maritimes[4]. Les ports sont aussi des utilisateurs importants pour leurs activités terrestres, comme la gestion des grues, le transport des pilotes et les déplacements à l'intérieur du port. La prévision de la glace de mer, des ondes de tempêtes et de l’érosion des côtes sont importantes pour le public en général[4].

L'industrie pétrolière y porte un intérêt pour la recherche de pétrole en mer, le remorquage des engins de forage, la mise sur site d'une plate-forme de forage, la pose de pipelines, la protection des bateaux et aéronefs de liaison[4]. Les responsables de chantiers de construction de ponts, de digues et de jetées consultent les prévisions et les alertes pour l'évacuation et la protection du matériel[4].

Divers autres utilisateurs spécialisés comme l'exploitation gravimétrique, sismique, géologique, et océanographique sont des utilisateurs ponctuels[4].

Notes et références

  1. (en)Charles De Groote, « First International Maritime Conference Held At Brussels In 1853 For Devising An Uniform System Of Meteorological Observations At Sea. Official Report. », Wikisource, 1853. Consulté le 2010-02-23
  2. Convention et Règlements administratifs de l'Union internationale des télécommunications. ARTICLE S31 Fréquences dans le Système mondial de détresse et de sécurité en mer (SMDSM).
  3. a, b, c et d Le SMDSM, Système Mondial de Détresse et de Sécurité en Mer
  4. a, b, c, d et e Les océans, Organisation météorologique mondiale, 2010. Consulté le 2010-11-21

Voir aussi

Articles connexes


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