- Mégisserie
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La mégisserie est le tannage des peaux d'ovins, caprins ou vachettes destinées à l'industrie de la chaussure, de la ganterie ou de l'habillement, dans le cadre de la production du cuir. À Mazamet, on tannait des peaux de moutons, agneaux, chèvres ou vachettes.
Le mégissier est un artisan dont le métier est d'accommoder les peaux de mouton, de veau pour les rendre propres aux différents usages où on les veut employer, excepté à ceux qui regardent le métier de Corroyeur ou de Pelletier[1].
Ceci étant, si l'industrie du délainage permettait à celle de la mégisserie d'exister, cette dernière ne dépendait pas exclusivement du délainage. L'industrie de la mégisserie a vécu des grandes heures tant à Graulhet dans le Tarn, sur les bords du Dadou, qu'à Millau dans l'Aveyron, où l'industrie du délainage était totalement inexistante.
Sommaire
Mégisserie à Mazamet
À Mazamet, qui reste à jamais la capitale mondiale du délainage, deux rivières coulaient : l'Arnette, vierge de tout calcaire et toute désignée pour délainer les peaux de moutons, et le Thoré, cours d'eau bien singulier et calcaire au possible, qui convenait aux mégissiers. Le cuirot, issu de ses usines de délainage, était utilisé comme matière première des mégissiers.
À Mazamet, donc, l'emplacement des délainages et des mégisseries diffère : les mégisseries sont implantées le long du Thoré et les délainages , une cinquantaine à la grande époque, épousaient les tours et détours de l'Arnette, le long de ce que l'on a fini par appeler, la route des usines.
Mais l'exception confirme la règle, certaines usines sont mixtes : délainage et mégisserie s'y conjuguent parfaitement, bien que la mégisserie soit plus technique et complexe que le délainage.Mégisserie
Il existe deux étapes principales :
- Le travail humide
- Le travail à sec
À la sortie des usines de délainages, une fois la laine séparée de la peaux on récupère le cuirot. C'est une peau fraîche qui a été séchée et qui prend l'aspect, pour résumer, d'un parchemin.
Toutefois, sur ce cuirot, il reste de la laine et avec elle, beaucoup d'impuretés, le plus souvent aux extrémités, pattes et encolure. Il faut donc tremper le cuirot dans un bain de solution concentrée pour débarrasser de toutes impuretés la surface de la peau, côté épiderme, qui pourraient compromettre l'opération de tannage. C'est d'autant plus important que c'est à partir de là que l'on va mettre en valeur la fleur, autrement dit, l'aspect et la qualité de la peau. Reste le côté chair de la peau. Avant le tannage, elle est impérativement passée dans une décharneuse, afin d'enlever des résidus de chairs ou autres graisses indésirables. C'est seulement à partir de là que peut démarrer le tannage.
Tannage
La peau, à l'origine derme vivant, riche en collagène, serait, sans traitement, soumise à la putréfaction. Le tannage est le traitement de la peau morte, pour l'empêcher de pourrir, par l'imprégnation de substances dites tannantes, végétales ou minérales (aujourd'hui écorces d'arbre, sels de chrome...).
Avec le tanin végétal on obtient une peau très peu souple que l'on appelle la basane. Pour appréhender ce produit, il vous suffit de regarder à l'intérieur d'une paire de chaussures de cuir. La doublure, d'aspect chair, est très souvent conçu avec de la basane. Cela dit, la basane sert aussi à faire du cuir.
Le tannage minéral, lui, est à base de chrome. Au contraire du tannage végétal, il donne une peau très souple, dont se régalent les ateliers de confections. Mais le tannage minéral est aussi employé sur des peaux fraîches issues des abattoirs et appelées picklés. Ces peaux sont généralement trempées dans l'acide puis dans une saumure, pour les stabiliser et assurer leur conservation.
À partir de là, le travail de teinture, qui va donner une couleur artificielle à la peau, peut commencer. Le travail humide arrive à son terme et le cuirot est presque à l'état de cuir.
Références
Voir aussi
Articles connexes
Catégorie :- Confection de vêtements
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