- Musée Régional De La Poterie
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Musée régional de la poterie
Le musée régional de la poterie de Ger témoigne de l’activité florissante que fut la poterie dans les campagnes de Normandie. Au sein du hameau du Placître, un ancien village de potiers, il propose de suivre les différentes étapes de fabrication des poteries et retrace la mise en place progressive de l’industrie potière à Ger. Du XIVe au début du XXe siècle, des familles de potiers se succèdent sur toute la commune, faisant de celle-ci l’un des principaux centres potiers de Basse-Normandie. A son apogée au XIXe siècle, Ger est un centre potier qui occupe plus de 700 ouvriers produisant principalement des pots en grès exportés dans tout l’ouest de la France.
Sommaire
Histoire
Depuis le XIVe siècle, sans doute attirés par la présence de gisements d’une argile grésante et la proximité d’une forêt généreuse en coupe de bois, des générations de potiers se sont succédé à Ger jusqu’au début du XXe siècle. Cuits à plus de 1200 degrés, les pots faits à partir de l’argile du Domfrontais deviennent parfaitement imperméables.
Cet artisanat fut tout d’abord dispersé en petits ateliers familiaux juxtaposés et indépendants, parallèlement à une activité agricole prédominante. Au XVIIIe siècle, un regroupement des potiers de Ger profite à quelques familles autour d’un nouveau type de four, de très grande taille, qui réunit dans une même construction les deux grands types de fours à flamme directe connus : le four tunnel et le four à chambres superposées.
L’artisanat potier se rapproche alors d’une véritable industrie rurale : le maximum de cette activité sur la commune de Ger se situe dans la première moitié du XIXe, avec 21 établissements qui embauchent presque 700 personnes. Au Placître, hameau qui sert aujourd’hui de cadre au musée régional de la poterie, deux familles se partagent le site aux XVIIIe et début XIXe siècles : les Véron et les Esneu. Puis l’activité potière à Ger périclite au début du XXe siècle à cause de l’apparition de nouveaux matériaux pour la conservation, du coût trop élevé du transport et du manque de main d’œuvre. Elle s’éteindra après la fermeture de la poterie Dumaine en 1926.
A partir de 1988, le Conseil général de la Manche, dans le cadre du réseau départemental des sites et musées de la Manche procéda à 10 années d’acquisitions successives, de remise en état des bâtiments et enfin d’aménagement des abords. Pour mener à bien cette tâche délicate de réhabilitation aussi rigoureuse que possible, il fallut procéder à des recherches archéologiques et historiques sur le site, rassembler documents et photographies.
Une collection de plus de 3000 pièces représentatives de la production de Ger mais aussi des divers centres potiers de Basse Normandie fut constituée. Il en est résulté une présentation attrayante et didactique ouverte au public depuis 1997.
Visite
Le musée : la grange
Ce bâtiment présente d’abord l’évolution des techniques de fabrication de la céramique du néolithique à nos jours et la production des centres potiers Bas-normands, avec chacun leurs caractéristiques : Ger, Néhou, Saussemesnil, Vindefontaine, Bavent, Le Pré d’Auge, Sées, Noron.
A l’étage sont mis en évidence les différents modes de vente pratiqués par les potiers (les foires et marchés, les boutiques, l’exportation), et toutes les poteries utilitaires selon leur usage : la lessive, le beurre, le lait et ses transformations, la conservation des liquides et des aliments.
La dernière salle expose les résultats des fouilles archéologiques entreprises au Placître, autour de la maquette d’un des fours typiques de Ger. Une vitrine est consacrée aux premiers grès, datant du XIVe siècle, et découverts dans le Domfrontais/Mortainais.Le village
La maison du maître potier, la plus belle du village, avec sa salle commune meublée du XIXe et des photographies du début du XXe siècle, atteste de l’organisation hiérarchisée, presque industrielle, de cet artisanat. Un maître potier pouvait avoir une quarantaine d’ouvriers à son service, hommes et femmes, avec pour chacun une tâche bien précise.
L’atelier met en scène les étapes de la fabrication : la préparation de la terre, le tournage des pots, la pose des anses, le moulage, la fabrication des pavés et des matériaux de construction. Une démonstration y est proposée au public par l’un des potiers du musée, sur un tour électrique et au centre des deux tours traditionnels des potiers normands : le tour à bâton et le tour à pied. Le pot sera ensuite placé au séchoir, situé juste à côté de l’atelier, dix jours avant d’être cuit.
La boulangerie, mais aussi le tour et le pressoir à cidre, rappellent que les potiers de Ger avaient d’autres activités, qu’ils étaient aussi paysans, surtout quand les rigueurs du climat rendaient les routes impraticables, la terre trop dure et les températures au four à pots plus difficiles à contrôler.
Un autre atelier a été aménagé en lieu d’exposition pour des artistes céramistes contemporains. Les trois fours à pots du musée furent construits successivement du début à la fin du XVIIIe siècle. Ces fours tunnels surmontés dans la partie arrière de chambres de cuisson superposées faisant office de cheminée semblent être uniques en Europe. La partie tunnel était destinée à la cuisson des grès qui exige une température de l’ordre de 1200 à 1300 degrés. Les autres chambres de cuisson situées à l’arrière étaient réservées aux produits tels que les pavés, les tuiles et les pots de fleurs, et dont la température de cuisson ne devait pas dépasser 1000 à 1100 degrés.
Source : Direction des sites et musées – Conseil général de la MancheLiens externes
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