- Movaizhaleine
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Movaizhaleine est un groupe de Hip-Hop gabonais. Fondé au début de l'année 1992 par un groupe de collégiens, il est composé, de nos jours, de Maât Seigneur Lion et Lord Ekomy Ndong.
La création du groupe
Le groupe nait a Libreville, au Gabon, au sein du Lycee National Leon Mba, un etablissement secondaire regroupant un college et un lycee.
Au cours de l'annee 1992, alors qu'ils se trouvaient en salle de permanence car un de leurs cours avait ete annule, cinq collegiens qui s'ennuient decident de fonder un groupe de rap. La decision est d'abord prise de choisir un nom. Ils arrachent les deux pages du milieu d'un cahier, et une seance de "brainstorm" commence, au cours de laquelle on propose des noms divers. Puis, au bout d'une douzaine de propositions, un vote est mene. A l'unanimite, le nom de "Bad Breath" (en francais, "mauvaise haleine") est selectionne. Le groupe est ne.
Bad Breath, voulant dire "mauvaise haleine" en français, fait référence à la parole directe et franche, dénuée de toute édulcoration et pas toujours agréable à entendre, ce qui donnait le ton pour les thèmes de prédilection à venir du jeune groupe.
Au depart, le groupe est compose de cinq membres: Threat P (le futur Lord Ekomy Ndong), Tough G, Sky Powers, Evil Fancy et H2S.
Le prelude
Au moment de la creation du groupe, deux membres sont deja plus ou moins experimentes dans le rap: Sky Powers et Tough G.
Sky Powers a fait partie, quelques annees plus tot, d'un des premiers grands groupes de rap Librevillois (nom requis). Il a l'experience de la scene et s'est deja produit a la television, dans l'emission televisee d'Arcad consacree au Hip Hop. Il possede deja un certaine maturite artistique.
Tough G, lui, ecrit des textes, les repete et les enregistre tout seul depuis 1990. Il ne s'est jamais produit en public.
Au debut de l'annee scolaire 1991-1992, nos cinq membres se retrouvent en 3eme M1. Ekomy Ndong et Tough G se retrouvent assis cote a cote au premier rang. Tough G, plutot calme, studieux, et discret, utilise avec Ekomy un procede invente l'annee precedente pour canaliser les tentatives de conversation engagees par une camarade tres bavarde: il pose une feuille de papier sur leur pupitre et repond aux phrases verbales de Lord Ekomy Ndong en lui ecrivant. Ce dernier se prend vite au jeu et ainsi commence un mode de communication qui durera plusieurs annees, Tough G et Ekomy se retrouvant dans la meme classe de la 4eme a la Terminale.
Ce mode de conversation, prend petit a petit plusieurs formes, dont, de temps en temps, celle de l"'importunation" (mot d'argot gabonais pour taquinerie reciproque, allant du plus leger au plus dur, resultant parfois en pleurs d'un des protagonistes) en rimes, ou simplement des conversations en rimes. De quelques lignes au depart, ces seances d'expression en rimes deviennent des pages entieres, et un respect mutuel nait de l'observation du talent l'un de l'autre.
Au fil de ces echanges, les deux jeunes gens se decouvrent une passion commune pour le rap.
C'est donc au fil de quelques mois de reflexion que Tough G decide, en mars ou avril 1992, de proposer au futur Lord Ekomy Ndong d'allier leurs talents dans un cadre plus formel.
Les premiers pas et l'eclatement rapide de la cellule initiale
Au debut, le groupe se focalise sur son identite visuelle. A l'école, à partir de l'uniforme, on cree le look Bad Breath: chemisette ouverte jusqu'au nombril, poches de pantalon retournees et sorties, braguette ouverte avec un pan de la chemise en dépassant, lacets de chaussures defaits (l'etablissement impose un uniforme, compose d'une pantalon bleu marine et d'une chemisette blanche pour les garcons, et d'une jupe bleu marine et d'une chemisette blanche pour les filles).
Puis les jeunes gens se choisissent des pseudonymes de rappeur. C'est ainsi que naissent Threat P (le futur Lord Ekomy Ndong), Tough G, Evil Fancy et H2S. Sky Powers garde, évidemment, son nom.
Ironiquement, la question de la musique elle-meme ne se pose que quelques jours plus tard. Il est decide, une fois les bases identitaires du groupe etablies, de se mettre au travail et de creer des textes. Tres vite, le groupe se rend compte que deux de ses membres ne savent ni rapper, ni ecrire de textes. Naturellement, au cours des semaines et des mois suivants, ces deux membres participeront de moins en moins aux activites du groupe jusqu'à n'en plus faire partie.
De plus, pour des raisons pratiques dues a l'eloignement du lieu de residence de Sky Powers, la grande majorite des activites de creation de Bad Breath (mauvaise haleine, en francais) orbite autour de Threat P et Tough G, qui vivent a 15 minutes de marche l'une de l'autre. Ainsi, au mois de mai-juin 1992, le posse Bad Breath ne compte effectivement que deux membres.
L'entree en orbite de Maât Seigneur Lion et le trio socle
Depuis plusieurs annees (a completer), Lord Ekomy Ndong et Maât Seigneur Lion, alors etranger du hip-hop et du groupe Bad Breath, sont amis et passent beaucoup de temps ensemble. Lord Ekomy Ndong et Maat Seigneur vivent alors a quelques minutes de marche l'un de l'autre, dans le meme quartier.
A travers les activites de Bad Breath et pour des raisons pratiques liees a la proximite de leurs lieux de residences, qu'ils rejoignent a pied a la fin des cours, Tough G se joint a ce binome inseparable et commence, lui aussi a passer de plus en plus de temps avec eux. Ils se retrouvent vite a rentrer chez eux ensemble tous les jours, et a passer de nombreux apres-midi ensemble a ecouter du rap, essayer d'ecrire des textes, a rapper leurs essais de texte et à essayer de selectionner des echantillons musicaux pouvant leur servir de support a leurs textes.
Au fil des semaines, dans cette ambiance d'amitie, de raillerie, d'emulation et de creation artistique, de simple spectateur et sympathisant, Maât Seigneur Lion se retrouve happé dans l'aventure Bad Breath (mauvaise haleine, en francais). Il prend initialement le pseudonyme de Kriminel.
Le trio socle est ne.
Les premiers textes
Le groupe est compose d'adolescents, cherchant a exprimer les idees qui bouillonnent en eux.
Les premiers textes du groupe Bad Breath sont emprunts de cette jeunesse, de cette naivete, de cette fougue et de cette rage d'exister.
Le trio decide de se pencher sur des themes de societe: le racisme, l'alcoolisme; mais aussi sur des themes de l'histoire africaine, comme l'esclavage et la colonisation.
Le premier titre de Bad Breath (mauvaise haleine, en francais) est "Racisme". Ce morceau, mélange de provocation, de radicalisme et d'ironie, evoque la segregation effective entre les Europeens vivant au Gabon et les gabonais, et la facon dont les jeunes gabonais le ressentent. A travers des anecdotes reelles, les trois jeunes gens decrivent un mal qui a ete amplifié et aggravé par les événements et le soulèvement populaire de 1990 (qui ont mene a l'ouverture du Gabon a la democratie). Jusque la, les enfants des expatries europeens frequentaient les memes etablissements secondaires que les jeunes locaux. À partir de 1990, un lycee francais se cree et divise de facon durable et profonde le tissu de la coexistence entre expatries europeens et gabonais car, des ce moment, ni les enfants***, ni les adultes ne se frequentent plus. Le morceau finit par un rappel a l'egalite des races, une main tendue vers l'harmonie entre les races, un defi aux contrevenants (les racistes) et une affirmation de la fierte d'etre africain, qui restera un des themes principaux de Movaizhaleine au fil des annees.
***A part une élite gabonaise fortunée.
Les tout premiers textes de Movaizhaleine n'ont jamais été formellement enregistrés, car les auteurs avaient évolué et ne s'y reconnaissaient plus artistiquement.
La premiere scene
A la fin de l'annee scolaire 1991-1992, la cooperative du Lycee National Leon Mba organise la fete du lycee, selon la tradition. Le spectacle se compose de numeros de theatre, de danse et de chant, organises et interpretes par les eleves. Il doit se passer a la cite de la Democratie de Libreville, qui possede une grande salle de spectacles.
Lord Ekomy Ndong et Tough G se retrouvent dans les coulisses de l'organisation, a travers le grand frere de Lord Ekomy Ndong, et sont convies a participer a deux numeros sur scenes. Le premier numero consiste en l'interpretation du morceau "We're all in the same gang", morceau a but humanitaire regroupant plusieurs stars du rap de la cote ouest des Etats-Unis, dont Ice-T, NWA et MC Hammer, entre autres. Le deuxieme numero est un "freestyle". Maât Seigneur Lion n'avait pas pu se joindre a la fete.
Une anecdote amusante: le jour du spectacle, dans un chaos propre a la jeunesse, Lord Ekomy Ndong et Tough G se retrouvent embarques dans des vehicules de la cooperative du lycee vers midi, direction la cite de la Democratie, avec la conviction que tous les artistes y resteraient tout l'apres-midi pour se preparer et pour repeter. Apres une heure, soudain, tout le monde s'en va, et Lord Ekomy Ndong et Tough G, ne s'etant pas organises autrement, restent tout l'apres-midi et le debut de la soiree tout seuls dans la grande salle de spectacle de la cite de la democratie. Ils passent des heures la faim au ventre. Ils tuent le temps en discutant et en s'amusant avec la console du DJ laissee sur place. Un gardien se plaindra en debut de soiree aux organisateurs qu'il a entendu quelqu'un jouer avec le materiel. Silence complice de Lord Ekomy Ndong et Tough G.
Le soir venu, le trac les tenaillant dans le coeur de leurs entrailles, Lord Ekomy Ndong et Tough G font leur premiere apparition sur scene.
Autre anecdote amusante: une douzaine de personnes participaient aux deux numeros de rap auxquels se joignaient les deux jeunes de Bad Breath. Vu que tout le monde ne connaissait pas forcement le texte des autres, il avait ete decide, pour le numero freestyle, de prononcer les mots "wo ta beuleu" (pour une raison encore inconnue et a jamais mysterieuse) a la fin de sa prestation, pour que le suivant sache que c'est son tour. Au moment de prononcer le mot de passe, impossible de s'en souvenir.
Ce fut la première apparition sur scène de ces deux membres de Bad Breath. À partir de ce moment, une passion profonde et durable de la scène nait en eux, ainsi que la conviction qu'ils ont trouvé leur voie.
Été 1992, le groupe commence a se faire la main
Durant toutes les vacances scolaires de l'ete 1992, Lord Ekomy Ndong (appele alors Threat P), Maât Seigneur (appele alors Kriminel) Lion et Tough G ecrivent des textes, s'entrainent a rapper leurs textes et font des enregistrements "artisanaux". Ils participent aussi a quelques concours de rap (information a confirmer).
Peu apres la creation du groupe, Lord Ekomy Ndong, le plus technique des trois, developpe une methode d'echantillonnage d'extraits instrumentaux. La technique est la suivante: a l'aide d'un double lecteur de cassette magnetique, une cassette de chanson existante est place dans un des compartiments. Une cassette vierge est placee dans l'autre compartiment.
La cassette avec la chanson est arretee juste avant une sequence plus ou moin longue, ne comportant pas de voix. Le bouton "pause" est presse juste au moment de la grosse caisse. (Toum ta, toum ta, donc sur le "toum"). Du cote de la cassette vierge, un presse d'abord le bouton "pause", puis "REC". L'enregistrement peut alors commencer et est lance lorsque les deux boutons "pause" sont presses puis laches simultanement. La sequence purement instrumentale est alors enregistéee jusqu'à l'apparition de nouvelles voix, ou jusqu'à la fin de la chanson. On re-ecoute alors la partie enregistree et on presse "pause" au moment de la derniere grosse caisse exploitable. Et on recommence, en mettant bout à bout cet échantillon plusieurs dizaines, voire centaines de fois.
Plusieurs sequences de 5 a 7 minutes ont ainsi ete enregistrees, et ont permis a Bad Breath de s'entrainer a rapper, et aussi de s'enregistrer. Peu a peu, Tough G apprend a maitriser la technique et ainsi, Lord Ekomy Ndong et lui joueront ce role de fournisseur de "beat" pendant des annees. Des echantillons de Public Enemy, NWA, Naughty By Nature ont servi de base aux "instrumentaux".
Pour les seances d'enregistrement de voix, un magnetophone enregistreur etait place devant un autre magnetophone ou devant une chaine Hi Fi. Un instrumental etait joue et les rappeurs posaient leurs voix sur la cassette de l'enregistreur.
Les seances d'ecriture, souvent chaotiques, pleines de railleries et d'humour, jouaient sur l'emulation entre les differents membres pour ameliorer les competences d'auteur et les techniques d'elocution.
En parallèle, Threat P (Lord Ekomy Ndong) se procure une petite "beat box" et le trio s'entraîne à créer des "beats", qu'ils enregistrent sur cassette.
A peu près à la même période, Threat P (le futur Lord Ekomy Ndong) change de pseudonyme et devient M16.
A la fin de l'ete 1992, le groupe Bad Breath avait progressé en compétences artistiques et techniques.
L'annee scolaire 1992-1993 et la fièvre de créativité
Après un été 1992 riche en expérimentations, les collégiens reprennent les cours dans une ambiance survoltée. Le train de la créativité est en effet lancé, et plus rien ne l'arrêtera. De nouveaux textes sont écrits, ré-écrits, testés, modifiés tous les jours, que ce soit en classe, à la récréation, dans la rue, à la maison.
Le trio, fort de la confiance acquise pendant l'été, commence à s'afficher un peu plus et à faire sa publicité dans son entourage, et notamment dans le lycée. De petits concerts sont improvés dans les salles, des défis sont lancés à des rappeurs aspirants, tel que TBS, et à des rappeurs confirmés, tels que Sky Powers et Mystério.
Tough G et Lord Ekomy Ndong sont dans la même classe, la 2nde S2, où règne une excellente ambiance et un esprit de groupe soudé. Mauvaise Haleine va s'appuyer sur le soutien de cette classe pour asseoir sa notoriété dans le lycée, à travers le bouche à oreille et les prestations clandestines dans les salles de classe.
La production d'instrumentaux s'accroît considérablement, l'utilisation de la beat box de Lord Ekomy Ndong permet la création de beats variés. Comme pour des partitions, Une méthode d'écriture des beats est inventée par Ekomy .Ce qui lui permet litteralement de consigner sur papier les rythmiques qu'il imagine en attendant d'avoir les moyens de les réaliser. Le trio, se retrouvant à la sortie des cours (Maât Seigneur Lion fréquentant le même établissement mais pas la même classe), récite sans cesse les textes, pratique l'improvisation en rimes, fait des projets.
C'est l'époque où Mauvaise Haleine commence à fréquenter régulièrement les concours de rap organisés par des établissments secondaires.
La production de textes se multiplie et s'affine dans le style, le débit et la diction.
C'est la période aussi où le groupe commence à fréquenter les antennes de radio: l'émission de Dread Pol sur Africa Numéro 1, l'émission de Mangley sur Radio 2. Leur musique et leur style évoluent au contact des artistes qu'ils croisent lors de ces émissions, tels que Raboon et les Two Suns, entre autres.
A la fin de l'année scolaire. le trio a fortement gagné en confiance et est prêt à se lancer à la conquête de Libreville.
De Bad Breath à Mauvaise Haleine
Entre 1992 et 1993, à force d'essuyer les trous de mémoire des DJs, d'entendre le nom de leur groupe écorché et déformé, et face à la question sempiternelle "ça veut dire quoi?", le groupe décide de traduire son nom.
Bad Breath devient Mauvaise Haleine, bien plus intriguant, percutant, imagé et facile à retenir pour une audience francophone.
L'été 1993 - la montée en puissance de Mauvaise Haleine
L'été 1993 est marqué par une ambiance et des événements importants pour le groupe.
Mauvaise Haleine augmente la cadence de ses participations aux concours de rap: dans les fêtes de quartier,Sound systems, événements organisés par des sponsors, etc.
La participation aux émissions de radio devient plus systématique. Le studio de Dread Pol à Africa Numéro 1 devient le rendez-vous du samedi soir, par exemple. Le Groupe y cotoie le milieu rasta (Ras Bob Ley , Two Suns, Ras Murima, Last Disciple Of jah ) et a ainsi l'occasion de s'exprimer a chaque session de l emission Black Feeling de la radio panafricaine.
Le groupe constate de façon croissante son succès auprès d'un vrai public et se sent encouragé par la portée de ses prestations. Ces apparitions sur scène permettent aussi au trio de se mesurer à d'autres groupes et de se positionner par rapport à ses concurrents dans la hierarchie du hip hop gabonais.
Au parc d'exposition de Libreville, plus connu à l'époque sous l'appellation de "foire", sont organisés tout l'été des événements musicaux. Le centre culturel français, représenté par Stowell D., organise un concours de rap. C'est le centre culturel qui produisait déjà, à l'époque, un des groupes de rap les plus prestigieux du Gabon, le CIA Posse X, ou Siya Posse X.
A gagner, un contrat de production d'un album par le centre culturel français. C'est la chance dont rêvent depuis longtemps M16 (aujourd'hui Lord Ekomy Ndong), Kriminel (aujourd'hui Maât Seigneur Lion) et Tough G.
Mauvaise Haleine finit 2ème au concours, dans des circonstances controversées (ils avaient en fait eu la 1ère place), et gagne ainsi le droit à la production d'un de leurs albums. Comme partie de cet accord, Mauvaise Haleine est censé bénéficier d'un soutien logistique, technique et publicitaire et participer ainsi à des concerts organisés par Stowell D.
En rejoignant Stowell Dipakwet, Mauvaise Haleine entre aussi dans une famille musicale des protégés du centre. Parmi ses membres, CIA Posse x, Strombo, Sky Powers (? info à confirmer), S One, John Rambo, Dex. Une bulle de créativité, de concurrence et d'émulation qui contribuera à la croissance artistique du groupe.
Pendant tout l'été 1993, plusieurs fois par semaine, Mauvaise Haleine se produit les après-midi sur la scène de la "foire".
La venue du King Daddy Yod (interprète de la célèbre chanson "Faut pas taper la doudou") à Libreville cet été, accompagnant l'implantation de RFI en onde courtes à Libreville, en partenariat avec le centre culturel francais, représente une opportunité pour Mauvaise Haleine de se frotter à plus grand encore.
Mauvaise Haleine participera, avec tous les rappeurs produits par le CCF, à un concert en direct sur RFI sur le parking de l'hôtel Rapontchombo et fera la fermeture du concert de Daddy Yod à la "foire". Un événement marquant pour les jeunes artistes.
Ce même été, dans des circonstances floues, Tough G fait l'ouverture (non prévue) en "a capella" du concert du chanteur gabonais François Ngoua, devant près de 5000 spectateurs, à la "foire" de Libreville.
Pendant la même période, Maât Seigneur Lion, appelé alors "Krimin'l", change son pseudonyme pour "Mat", qui deviendra plus tard Maât.
A la fin de l'été 1993, la notoriété du groupe commence à gagner Libreville et Mauvaise Haleine commence à figurer parmi les groupes incontournables de la capitale.
Le centre culturel français et Stowell
A compléter.
Le posse Mauvaise Haleine, au sens large du terme
Dans cette période de montée en puissance, plusieurs talents viennent se frotter à Movaizhaleine. On peut citer Sir Jinx. Il y a aussi TBS ("The Brother Speaker" - décédé en 199? précision requise), dont les débuts dans le rap furent catastrophiques lyriquement, mais qui devint très vite, aidé par de nombreuses railleries, une force respectée avec un talent unique et une utilisation ludique et originale des mots et du débit.
Chef Keza fait aussi des débuts timides mais déjà prometteurs dans l'orbite de Mauvaise Haleine.
Deux cousins de Tough G, Didier et Régis E., talentueux danseurs, viennent parfois s'ajouter au groupe et agrémentent d'un élément chorégraphique quelques prestations du groupe sur scène.
Mauvaise Haleine lancé sur un tremplin
A completer.
Le détachement de Tough G - le trio devient un duo
Au cours de l'année scolaire 1993-1994, Tough G connaît des difficultés personnelles et scolaires. De plus, depuis plusieurs mois, son chemin et son évolution artistiques le mènent de plus en plus vers un mariage de hip hop et de reggae. Ses expérimentations musicales lui font faire ses premiers pas, parfois très maladroits, dans le chant. Certains de ses textes, surtout dans le chant, s'adoucissent de façon significative. Le rebelle est toujours vivant, mais des envies nouvelles lui viennent.
Lord Ekomy Ndong et Maât Seigneur Lion, quant à eux, commencent à adopter un discours très politique.
Il devient aussi difficile de concilier les emplois du temps des trois membres de Movaizhaleine, et Tough G se retrouve à faire de nombreuses apparitions sur scène et à la radio seul, toujours comme un membre de Mauvaise Haleine. De même pour Lord Ekomy Ndong et Maât Seigneur Lion, qui se produisent de plus souvent en duo sur scène ou à la radio, sous la bannière de Mauvaise Haleine.
Déchiré entre l'envie de pousser plus loin l'aventure Mauvaise Haleine, ses résultats scolaires à redresser, la pression familiale, les activités du groupe prenant de plus en plus de temps sur ses études, l'impatience de l'opportunité d'album qui tarde à venir, des divergences artistiques avec le CCF et l'échec par rapport à ses tentatives visant à structurer ses comparses***, Tough G se fait rare dans les activités de Mauvaise Haleine et décide tacitement de se concentrer sur ses études.
***Lord Ekomy Ndong et Maât Seigneur Lion, comme beaucoup d'artistes et de créatifs, sont de pures boules d'énergie, de créativité et de génie. Tough G, lui, désirait discipliner, structurer et canaliser tout ce talent pour lui donner son impact maximum. Sa vision prenait la forme de répétitions méthodiques, de chorégraphies vocales et physiques, de meilleure préparation et de plus grande sophistication dans la production de supports instrumentaux, de stratégie de communication etc. Ces tentatives de structuration auraient peut-être bridé leur talent en pleine ébullition.
A l'été 1994, le trio Mauvaise Haleine devient, dans les faits, le duo que nous connaissons aujourd'hui: Mâat Seigneur Lion et Lord Ekomy Ndong.
La sélection naturelle a mené à la survie des vrais artistes, ceux pour qui Mauvaise Haleine était une vocation irrépressible, pas un choix.
Le binôme mythique est lancé.
Les premiers albums
A completer.
La machine est lancée - deux artistes accomplis en pleine maturité
A completer.
Le contrat avec Sony Music
A completer.
Movaizhaleine en orbite planétaire - collaboration avec R. Kelly
Collaboration avec la superstar américaine R. Kelly en 2011 dans le titre "Hands across the world".
A completer.
Discographie
- "LA LOI DU TALION" (1994)
- "NYABINGHI" (1997)
- "MISSION A MBENG" (1999)
- "MISSION AKOMPLIE" (2001)
- "IL ETAIT UNE FOIS LE SEIGNEUR LION" (2003) Album solo de Maat
- "L'AFRIKAIN" (2003) Album solo de lord Ekomy Ndong
- "ON DETIENT LA HARPE SACREE tome I" (2005)
- "ON DETIENT LA HARPE SACREE tome II" (2007)
Vidéo clips
- "MOS ZA LEN" (2008) réalisé par Charly @PARIS/FRANCE
- "Nous" (2007) réalisé par John Gabriel Biggs @LBV/GABON
- "EST CE QU'IL SAVENT" (2007) réalisé par Wally @LBV/GABON
- "EST CE QU'IL SAVENT" (2007) réalisé par H Charpentier @OYEM/GABON
- "ELLE M'APPELAIT SENGHOR" (2006) réalisé par audrey gallet & lord Ekomy @LBV/GABON PARIS/FRANCE
- "CONSCIENTISER" (2005) réalisé par Général Hannibal @LBV/GABON
- "LA CIA WANDA" (2005) réalisé par Général Hannibal @LBV/GABON
- "MUPAL NA MUKAT" (2004) réalisé par MOVAIZHALEINE @DAKAR/SENEGAL
- "ENLEVE MOI LE NAME" (2004) réalisé par lord Ekomy & Maat @OUAGADOUGOU/BURKINA
- "EXILE" (2005) réalisé par Lord Ekomy Ndong & Sam @NANTES/FRANCE "O LORD" (2005) réalisé par Yann Tchandy @LBV/GABON
- "MISSION AKOMPLIE" (2005) réalisé par Didier Ping @LBV/GABON "EVITE LE BOUKAN" (2001) réalisé par Sam Ali @NANTES/FRANCE
- "HEY YAH" (2005) réalisé par lord Ekomy & Maat @LBV/GABON
- "AUX CHOSES DU PAYS" (2001) réalisé par lord Ekomy & Maat @LBV/GABON
- "MISSION A MBENG" (1999) réalisé par Général Hannibal @NANTES/FRANCE
- "NYABINGHI" (1998) réalisé par Téléafrica @LBV/GABON
- "RACISME" (1993) réalisé par M.Sauthon @LBV/GABON
Voir aussi
Lien externe
Catégories :- Groupe de hip-hop
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