- Mosquée des libraires
-
Koutoubia
La mosquée Koutoubia (arabe : كُتُبية [kutubiyah]) est un édifice religieux édifié au XIIe siècle à Marrakech (Maroc) et représentatif de l'art des Almohades.
Sommaire
Histoire
La mosquée Koutoubia, ou mosquée des libraires, fut débutée sous la dynastie berbère des Almoravides en 1120, mais fut profondément remaniée à partir de 1162 sous l'émir Almohade Abu Yusuf Yaqub al-Mansur, et devint l'un des édifices les plus caractéristiques de ce style. Son nom vient du fait qu'elle se situait dans le souk des marchands de manuscrits.
Architecture
La mosquée des libraires s'organise sur un plan en T. Cette tradition existe depuis la construction de la mosquée de Kairouan au IXe siècle, et se retrouve également en Espagne. Il s'agit en fait d'un plan arabe hypostyle, c’est-à-dire comportant une grande cour entourée d'un portique et une salle de prière à colonnes. Les nefs sont perpendiculaires au mur de qibla, celle du centre étant plus large ; et la travée qui longe le mur qibli est également magnifiée, ce qui forme un T, d'où le nom. Le mihrab est traité comme une niche très profonde, et le minaret, haut de 69 m, est de section carrée, selon la tradition de l'occident musulman.
Décor
La dynastie Almohade, qui adhérait au rite malikite, patronnait une architecture assez austère, reflétant un certain ascétisme. La mosquée Koutoubia ne fait pas exception : sa sobriété se remarque par son dépouillement. Les arcs employés peuvent être outrepassés ou polylobés, mais restent nus.
Le minaret est plus tardif (achèvement en 1196), et plus décoré : on remarque notamment un important travail d'arcs entrelacés (sebka). Il est surmonté de trois boules de cuivre doré qui symboliseraient le monde terrestre, le monde céleste et le monde spirituel. Il servit, entre autres, de modèle pour la Giralda de Séville.
Le décor extérieur du minaret est différent sur les quatre faces : peinture sur enduit à ornements floraux et épigraphiques, réseau d'entrelacs en relief où s'intercalent les peintures, bandeau de faïences à filet blanc sur fond turquoise, arcatures parfois entremêlées. Il est construit en grès schisteux originaire des carrières du Guéliz. Admirablement proportionné : 12,80 de côté pour 69 de hauteur avec le lanternon (77 m jusqu'à la pointe de la flèche), avec un mur extérieur de 2,50 m. Au centre de la tour, un noyau extérieur abrite six salles superposées. Autour de celle-ci, une rampe en pente douce mène au chemin de ronde. La plate-forme est entourée d'une chemin de ronde protégé par une balustrade dentelée de merlons. Le lanternon, haut de 16 m, apparaît comme un second minaret posé sur le premier. Il est surmonté d'une tige de métal à laquelle sont fixées quatre boules dorées de taille décroissante, la plus grosse ayant 6 m de diamètre. Elles sont faites de plaques de cuivre doré rivées entre elles.
Mobilier
La mosquée des libraires conserve un magnifique minbar datant de 1137, fait à Cordoue pour une autre mosquée. Comme la plupart de ceux d'occident, il est mobile (sur roues), composé de différentes essences de bois mais sans ivoire. La facture du décor, extrêmement fin, en ajourements, aurait pris sept ans. Il présente notamment de petits arcs collés les uns aux autres qui marquent les emmarchements, et un goût de la polychromie y est notable.
Voir aussi
- Mosquée El Mouassine et sa fontaine
- Mosquée aux pommes d'Or
- Marrakech
- Portail du Maroc
- Portail de l’islam
- Portail de l’histoire de l’art
- Portail de l’architecture et de l’urbanisme
Catégories : Monument marocain | Arts d'Islam | Mosquée marocaine | Marrakech | Almohades
Wikimedia Foundation. 2010.