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António José da Silva
António José da Silva, né en 1705 à Rio de Janeiro, alors colonie portugaise, et brûlé en octobre 1739 à Lisbonne, était un dramaturge portugais.
De religion juive, José da Silva vivait à une époque où, poursuivis au Portugal et dans ses colonies, les juifs étaient contraints d’affirmer qu’ils étaient catholiques.
Son père était administrateur, avocat et poète et avait réussi à cacher sa foi judaïque. Sa mère, Lourença Coutinho y réussit moins bien : accusée de judaïsme, elle fut déportée au Portugal où elle fut jugée par l’Inquisition. Décidant de se rendre au Portugal pour se rapprocher de sa femme, son époux emmena ainsi le jeune António avec lui.
António José da Silva étudia le droit à l’université de Coimbra. Intéressé par la dramaturgie, il écrivit une satire, ce qui servit de prétexte aux autorités pour l'emprisonner une première fois, accusé de pratiques juives. Il fut torturé, si bien qu'il en resta partiellement invalide. Ils finirent par le libérer.
António apprit au métier d’avocat, mais finit par se consacrer à l’écriture et devint le plus grand dramaturge portugais de son époque.
Ce fut un écrivain prolifique, qui écrivit des satires, critiques des ridicules de la société portugaise contemporaine au moyen de références fréquentes à la mythologie ou à des auteurs de l’Antiquité ou ibériques comme D. Quichotte. Ses pièces étaient considérées comme des opéras car avec une partie orchestrale importante et des airs et ensembles chantés. La seule musique qui nous soit parvenue est celle composée par António Teixeira.
Ses "opéras" étaient souvent joués dans des théâtres privés de Lisbonne avec des marionnettes et des chanteurs formés à l'opéra. Elles eurent immédiatement beaucoup de succès et devinrent poplaires. Certaines pièces montrent des connaissances proprement érudites. Toutes possèdent une forme originale entre opéra, tragédie, comédie, satire sociale, animation populaire et possédent toutes une double lecture.
Ses comédies restèrent connues comme les œuvres du Juif et furent fréquemment mises au théâtre au Portugal durant les années 1730. Ses nombreuses pièces, peu régulières et peu correctes, mais très vives et très gaies, ont été réunies sous les titres de Théâtre comique portugais et de Théâtre du Juif. Elles continuent à être régulièrement jouées au Portugal.
António José da Silva fut l’ami d’Alexandre de Gusmão, conseiller du roi Jean V de Portugal. Le 8 août 1726, il fut soudainement emprisonné avec sa mère et son épouse. Le 16, fut interrogé pour la première et, la 23 septembre mis à la question, si bien que trois semaines plus tard il ne pouvait toujours pas signer son nom. Il sauva sa vie en admettant avoir suivi les pratiques de la loi mosaïque. Il subit le grand autodafé du 23 octobre en présence du roi et de sa cour. Il fut, après avoir abjuré ses erreurs, remis en liberté. Sa mère ne fut libérée qu’en octobre 1729, après avoir été torturée et figuré comme pénitente dans un autre autodafé.
Renommé par sa facilité et sa verve comique, José da Silva se fit par ses traits satiriques beaucoup d’ennemis contre lesquels le comte d’Erceyra le protégea, mais, après la mort de ce dernier, il fut dénoncé à l’Inquisition comme suspect de judaïsme et, en 1737, il fut à nouveau emprisonné par l'inquisition, avec sa mère et son épouse Leonor de Carvalho, qui était sa cousine et également juive. Celles-ci furent libérées peu de temps après.
António J. da Silva fut à nouveau torturé. On découvrit qu’il était circoncis, une esclave noire témoigna qu’il pratiquait le sabbat et, bien que les détails de l’accusation paraissent négligeables et même contradictoires, il n’en fut pas moins condamné à mort.
António José da Silva fut étranglé et brûlé sur le bûcher. Sa femme, qui assista à sa mort, mourut quelque temps après.
L’histoire d’António a inspiré au XX siècle la pièce de théâtre le Juif à Bernardo Santareno, lui-même d’origine juive.
Plus récemment, la vie d'António José da Silva fut interprétée par Jom Tob Azulay dans le film le Juif, en 1995.
Nouvelles et textes
- Vida do Grande D. Quichote de La Mancha e do Gordo Sancho Panda (1733)
- Esopaida ou Vida de Esopo (1734)
- Os Encantos de Medeia (1735)
- Anfitrião ou Júpiter e Alcmena(1736)
- Labirinto de Creta (1736)
- As Variedades de Proteu (1737)
- Guerras do Alecrim e da Manjerona (1737)
- Precipício de Faetonte (1738)
- Amor Vencido de Amor et Os Amantes de Escabeche ( 1737)
- El Prodígio de Amarante (comédie écrite en castillan vers 1737)
La maison Antoine Vitez a édité son théâtre en français en 2001 sous le direction de Pierre Léglise-Costa (éditions Climats / Maison Antoine Vitez). Les Guerres du romarin et de la marjolaine et les Métamorphoses de Protée ont été données avec leur musique originelle dans des Festivals et à la salle Gaveau en 2007. Son "D. Quichotte" est donné depuis 2008 à la Comédie Française à Paris.
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