- Monadologie
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La Monadologie est une œuvre de Leibniz, écrite en français en 1714. Ce titre a été introduit par Heinrich Köhler lors de sa publication en 1720[1] L'année suivante parait dans les Acta Eruditorum sa version latine sous le titre Principia philosophiae [2]. Pour l'article Leibnizianisme de l'Encyclopedie, Diderot retraduit le texte latin en français, mais dans ce contexte particulier l'œuvre originale ne se distingue guère d'une paraphrase fidèle[3]. Ce n'est qu'en 1840 que le texte français de Leibniz est publié par Erdmann[4], précédé des Principes de la Nature et de la Grâce, une autre œuvre écrite à la même époque que la Monadologie et confondue quelquefois avec elle[5]. Diverses éditions commentées ont paru par la suite[6].
La Monadologie présente une vue d'ensemble du système philosophique de Leibniz, tel qu'il le concevait à la fin de sa vie. Composée de 90 paragraphes, c'est un exposé de ses thèses fondamentales qui peut être divisé en trois parties :
- § 1 à 36 : les « monades », (les éléments du monde) ;(avec §32: principe de raison suffisante)
- § 37 à 48 : Dieu (la cause du monde) ;
- § 49 à 90 : le monde créé (le monde lui-même, et son unité).
Le style serré de la Monadologie exprime mieux que nul autre le caractère si prenant de fiction métaphysique – d'aucuns ont pu dire : de poème – qu'a la philosophie de Leibniz. Profondément religieuse, elle pourrait être qualifiée, au moins autant que celle de Malebranche que l'on a ainsi définie, de rationalisme mystique. Avec l'occasionnalisme malebranchiste, avec le monisme de Spinoza (théorie de l'expression), elle constitue l'une des grandes options visant à surmonter le dualisme hérité de Descartes. Sous la forme systématique que lui donnera Wolff, ellе est apparue à Kant comme le type même du « dogmatisme », c'est-à-dire une pensée exclusivement déductive et logique. Sous la forme « populaire » de la Théodicée[7] , elle s'attirera les sarcasmes d'un Voltaire.
Notes
- Des Hn. Gottfried Wilh. von Leibnitz Lehrsätze über die Monadologie imgleichen von Gott und seiner Existenz, seinen Eigenschafften, und von der Seele des Menschen, hsg. Heinrich Köhler, Frankfurt und Leipzig: Johann Meyer 1720,( S.1-42).
- Principia philosophiae autore G. G. Leibnitio, Acta Eruditorum, feb. 1721, Supplementum, T. VII, sect. XI, pp. 500-514, trad M. G. Hansch
- Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers (1765), tome 9, pp 373-77
- G. G. Leibnitii opera philosophica, quae exstant Latina Gallica Germanica omnia, ed. Johann Erdmann, Berlin, 1840.
- Lamarra A., Contexte Génétique et Première Réception de la Monadologie, Revue de Synthese, 128 (2007) 311-323
- [1], E. Boutroux (1881), E. Segond (1883), T. Desdouits (1884), A. Bertrand (1886), C. Piat (1900), etc D. Nolen
- Leibniz lui-meme inscrit dans la marge du manuscript des renvois aux paragraphes de cette oeuvre.
Bibliographie
- Beaufret J., Leçons de philosophie, Paris, Seuil, (1998), t.1, chap 3: La Monadologie de Leibniz
- Rivelaygue J., Leçons de métaphysique allemande,
Voir aussi
- les chapitres Monade et Monadologie in : Leibniz
- Méditations métaphysiques (Descartes)
Catégories :- Œuvre de Leibniz
- Denis Diderot
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