- Mitrailleuse Montigny
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La mitrailleuse Montigny ou Montigny-Fafschamps, également connue sous le nom de canon à balles ou de mitrailleuse Reffye, est l’un des premiers type de mitrailleuse à manivelle. Développée par l'armurier belge Joseph Montigny en 1863, elle est basée sur un prototype de Toussaint-Henry-Joseph Fafchamps datant de 1851.
Sommaire
Principe de fonctionnement
L'objectif de l'arme était de remplacer la boîte à mitraille ou les obus à balles que tiraient les canons de l'époque.[réf. nécessaire]
La mitrailleuse Montigny est formée de vingt-cinq canons en acier, réunis dans une âme en bronze, le tout monté sur l’affût du canon de 4[1]. Les vingt-cinq canons, de calibre 13 mm, sont rayés. Le chargement s’effectue grâce à un bloc amovible[1]. Ce bloc contient 25 cartouches de 13 mm, avec balles de 54 grammes[1], à percussion centrale, qui sont environ trois fois plus puissantes que les cartouches du fusil Chassepot utilisé par l'infanterie francaise. Elles sont mises à feu individuellement à la cadence souhaitée en manœuvrant une manivelle située à droite de la culasse. On peut ainsi tirer au coup par coup, par rafales courtes ou longues, à la cadence maximale de 125 coups par minute[1]. La portée utile de la mitrailleuse Reffye se situe entre 1000 et 2000 mètres[1], et la met donc hors d'atteinte des fusils Dreyse de l'infanterie prussienne.[réf. nécessaire]
La mitrailleuse Montigny bénéficie de deux autres atouts : elle est précise, et la formation des personnels est très rapide[1]. Un de ses défauts est la difficulté d’avoir une hausse exacte, et donc de maintenir le tir sur une zone, notamment parce que les impacts n’étaient pas toujours visibles[1].
Contrairement à la mitrailleuse Gatling, la mitrailleuse Montigny n’a pas eu de descendance et son principe est aujourd'hui totalement abandonné.
Emploi durant la guerre franco-prussienne de 1870
Elle est adoptée par l’armée française à la demande de Napoléon III, qui souhaite combler le vide entre la portée maximale des boîtes à mitraille (500 m) et la portée minimale de l’obus à balles[1], les deux principales munitions utilisées par l’artillerie contre l’infanterie. Affectée par l’artillerie qui l’emploie comme un canon, la mitrailleuse Montigny est connue en France sous le nom du militaire responsable de sa fabrication, le capitaine Jean-Baptiste Verchère de Reffye[1].
En août 1870, l’armée française possédait 190 canons à balles, dont 168 affectés à l’armée du Rhin, en 28 batteries[1]. Elle est donc utilisée intensivement, mais par l’artillerie, qui s’en sert pour battre les batteries adverses. Celles-ci répliquent en concentrant leurs feux sur les batteries de canons à balles, les réduisant rapidement au silence[1]. Cet emploi inadapté (notamment dans les batailles de Wissembourg (4 août) et de Spicheren (6 août)) limite son efficacité. Elle a néanmoins un effet sur les soldats allemands : outre l’effet psychologique, elle a quelques succès spectaculaires à Frœschwiller (6 août), Borny (14 août) à Rezonville (16 août), et surtout lors des batailles de Saint-Privat et Gravelotte (16 août). Mais, faute d'une doctrine d'emploi adaptée et d'un entraînement suffisant des servants, se voit surclassée par l'artillerie de campagne allemande.
L’état-major allemand craignait beaucoup cette arme, et se fit remettre douze batteries complètes par Bazaine[1], avant de les vendre à la Belgique, qui les revendit à la France en 1876[1].
Dans le camp opposé, seule l'armée bavaroise emploiera sans grand succès une arme à répétition très rustique connue sous de nom de mitrailleuse Feldl.
Bon nombre de ces mitrailleuses passèrent en Suisse en février 1871, lors de l'internement de l'Armée de l'Est
Sources
Bibliographie
Notes
- Revue historique des armées, 255 | 2009, [En ligne], mis en ligne le 15 mai 2009. [1], consulté le 22 août 2009 Roland Koch, « Les canons à balles dans l’armée du Rhin en 1870 »
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