- Miroirs ardents
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On appelle aujourd'hui miroirs ardents un dispositif expérimental utilisé notamment dans les cabinets scientifiques des XVIIe et XVIIIe siècles. Il s'agit de deux miroirs métalliques concaves (paraboliques) aux foyers desquels on peut placer des corbeilles, l'une contenant des charbons ardents, l'autre (le plus souvent) de l'amadou.
Ces appareils illustrent la propagation de la chaleur sous forme de rayonnement lumineux (rayonnement thermique) dans l'infrarouge essentiellement.
Sommaire
Contexte historique
Archimède et le siège de Syracuse
Archimède est aussi réputé pour être fin stratège : lors de la seconde guerre punique, il fait construire nombre de machines de guerre, notamment pour le célèbre siège de Syracuse (215 av. J.-C.), alliée aux Carthaginois[1], afin de résister aux troupes romaines conduites par le général Marcellus.
C'est Anthémius de Tralles (474-534) qui fait le premier récit de l'utilisation de catapultes et de miroirs ardents.
Réalité des récits historiques
De nombreux scientifiques doutent aujourd'hui de la vraisemblance des faits proposés. Descartes a été le premier détracteur de la prouesse attribuée à Archimède et, depuis, le scepticisme est toujours de rigueur dans la communauté scientifique.
En 1977, le physicien anglais D.L. Simms, spécialiste de la combustion, se penche à nouveau sur la question : d'après lui, si les preuves historiques restent très légères, il est techniquement et scientifiquement impossible qu'Archimède ait été en mesure de réaliser l'exploit de brûler à distance les navires ennemis à l'aide de miroirs ardents.
Difficile de croire, en effet, qu'à cette époque le savant ait pu disposer des connaissances et des moyens techniques suffisants pour mener à bien le prodige. Toutefois, en 1973, l'ingénieur grec Ioannis Sakkas avait montré que de bons résultats auraient pu être obtenus avec des miroirs métalliques. Il a pour cela utilisé des panneaux métalliques aux dimensions proches de celles du bouclier grec standard (1,70 m sur 0,70 m), en les patinant d'une mince couche de bronze dépoli (pour pousser la précision du détail historique). Il a testé son matériel au Pirée, sur un modèle réduit de galère (3,60 mètres de longueur) à une cinquantaine de mètres : l'embarcation s'est vivement enflammée en deux minutes.
Simms lui-même doit concéder qu'à Syracuse, par beau temps, l'effet aurait pu être encore plus rapide. Toutefois, il faut imaginer que le navire soit exactement située au point de focalisation des rayons, ce qui semble délicat dans la réalité d'une bataille.
En 2005, une équipe du MIT a repris le flambeau de la démonstration par l'expérience, sur une maquette fixe tout d'abord, puis en situation[2].
Notes
- A noter que Syracuse était restée alliée de Rome pendant près d'un demi-siècle
- Compte rendu
Voir aussi
Liens externes
- (en) Archimedes and his Burning Mirrors de Michael Lahanas, page remplie de références sur les miroirs ardents.
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