- Antoine Thomas
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Antoine Thomas, né le 25 janvier 1644 à Namur, Belgique et décédé le 29 juin 1709 à Pékin, est un prêtre jésuite belge, missionnaire et astronome à la cour impériale de Chine.
Sommaire
Formation
Né à Namur en 1644, Antoine Thomas étudie les humanités au collège des jésuites à Namur (1652-1660). Il entre dans la Compagnie de Jésus à Tournai le 8 septembre 1660. Après les deux années de formation initiale, il étudie la philosophie à Douai (1662-1664) et se forme à l'enseignement des humanités à Lille (1664-1665). Ensuite durant 6 ans, il enseigne les humanités aux collèges d’Armentières (1665-1666), de Namur (1666-1667), de Huy (1667-1670) et de Tournai (1670-1671). Il se rend à nouveau à Douai pour étudier la théologie (1671-1675) et enseigner la philosophie (1675-1677). Il est ordonné prêtre en 1674. Durant ses années de formations, il se spécialise en mathématiques et astronomie en vue de la mission de Chine. Il obtient la permission de partir pour la mission en 1677 et se rend à Coïmbra où, tout en apprenant le portugais, il enseigne les mathématiques à l'université (1678-1680). Un long et difficile voyage - passant par Goa (Inde), le Siam (Thaïlande) et Malacca - l’amène finalement à Macao (1682), alors la porte d’entrée obligée pour la Chine, juste à temps pour y observer une éclipse du soleil (1683).
A la cour impériale de Pékin
Le Père Ferdinand Verbiest, alors âgé, l’appela à Pékin où il fut rapidement nommé Vice-Président du tribunal des Mathématiques une position aussi importante (pour la fixation du calendrier impérial) qu’influente (car proche de l’empereur lui-même) dans l’empire chinois. À la mort de Ferdinand Verbiest, il le remplaça comme mathématicien et astronome officiel de la cour. Pendant 20 ans le Père Thomas fut alors un conseiller proche de l’empereur Kangxi qui, au-delà des problèmes scientifiques, le consultait fréquemment sur des questions morales et religieuses. En 1692 il obtint un « édit de tolérance » qui donna aux missionnaires une liberté quasi-totale de prêcher la foi chrétienne.
Querelles des Rites Chinois
À un moment où l’avenir du christianisme en Chine semblait prometteur la querelle des rites devenait de plus en plus acrimonieuse en Europe. On accusait les jésuites d’autoriser aux nouveaux convertis chinois la pratique de certains rites (comme la Vénération des Ancêtres) considérés comme païens en Europe. Charles-Thomas Maillard de Tournon, légat pontifical, fut envoyé à Pékin en 1705 pour enquêter sur l’orthodoxie de ces rites que les jésuites disaient être une simple coutume sociale. Il parut immédiatement clair que son opinion était faite avant même qu’il ne débarque en Chine. Négligeant les coutumes chinoises et ne tenant aucun compte de l’étiquette officielle, il froissa gravement l’empereur qui l’avait d’abord bien reçu. Les mises en gardes de Thomas, alors supérieur des jésuites en Chine, n’empêchèrent pas Tournon de promulguer un décret (Nanking, 1707) obligeant les missionnaires à abolir ces rites sous peine de graves sanctions ecclésiastiques. Une dernière supplique de Thomas implorant le légat d’en suspendre l’application, le temps de permettre un ultime recourt au pape, fut rejetée. Les conséquences en furent désastreuses. De bienveillant, l’empereur devint de plus en plus soupçonneux. La confirmation du décret de Tournon par le Pape Clément XI (1715) entraîna ensuite une vive réaction de l’empereur qui bannit les missionnaires chrétiens de l’empire (1721).
Mort
Ces derniers développements ne furent pas connus du Père Antoine Thomas car il mourut en 1709, à Pékin, et fut enterré près de son ami et prédécesseur Ferdinand Verbiest, dans le cimetière jésuite de Pékin. L’entretien régulier des tombes des pères jésuites par les autorités chinoises, quels que furent les troubles et changements de régime, soulignent le fait que les Chinois ont tout au long de l’histoire gardé de l’estime pour ces « Sages venus de l’Ouest ».
Œuvre principale
Synopsis mathematica, Douai, 1685.
Notes et références
- Henri Bosmans, "L'œuvre scientifique d'Antoine Thomas de Namur, s.j., vice-président effectif et président intérimaire de l'Observatoire de Péking (1644-1709)", in Annales de la Société scientifique de Bruxelles, 50e année, 1926, 2e partie, pp. 154-181.
- F. Bontinck, La lutte autour de la liturgie chinoise au XVIIe et XVIIIe siècles, Louvain, 1962.
- Mme Yves de Thomaz de Bossierre, Un Belge, mandarin à la cour de Chine aux XVIIe et XVIIIe siècles. Antoine Thomas 1644-1709, Paris, 1977 (coll. La Chine au temps des Lumières, 3).
- Laurent Hennequin, "Les premières observations astronomiques occidentales par le père Thomas de la Société de Jésus au Siam à la fin du XVIIe siècle", in Acéanie, n° 13, juin 2004, pp. 63-101.
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