- Mgar stong-btsan yul-srung
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Mgar stong-btsan yul-srung, Mgar stong-btsan ou Gar Songtsen, chinois Lu Dongzan (祿東贊) (?~667) fut chancelier et général du royaume de Pugyäl/Tubo (Tibet) de 632/633 à sa mort, sous les règnes de Songtsen Gampo, Gungri Gungtsen et Mangsong Mangtsen. Il exerça une régence de fait à partir de 650 en raison du jeune âge des souverains. On lui attribue les réformes et les victoires militaires de l’époque, qui renforcèrent l’empire tibétain ainsi que son propre clan, mGar/Gar, principal soutien et co-détenteur du pouvoir jusqu’à la fin du VIIe siècle. Il passa les dernières années de sa vie sur le territoire d’'A-zha (Royaume des Tuyuhun, Qinghai et Gansu) conquis en 663.
Figure légendaire, il a sa statue dans une chapelle du palais du Potala, en compagnie de celles de Songtsen Gampo et de ses épouses.
Carrière
Originaire de Lhünzê dans le Sud du Tibet, il accède à sa fonction vers 632/633 à la suite de la mort du chancelier Myang Mang-po-rje accusé de complot.
On lui attribue d’importantes réformes administratives : impôts, recensement de la population et division en classes, rédaction d’un code de lois, entre autres.
Il mène au cours de sa vie des campagnes couronnées de succès contre Zhangzhung[1], le royaume Xianbei d'A-zha,(conquis en 663 après quatre ans de campagne), les Qiangs, les Tangoutes et l’empire Tang, assisté de ses fils Qizeng (起政) (nom chinois) et mGar Khri-'bring (chinois : Lun Qinling 論欽陵)[2].
Il joue aussi un rôle d’ambassadeur et obtient pour Songtsen Gampo des alliances matrimoniales avec le Népal (639?) et la Chine (640) (princesses Bhrikuti et Wencheng). À cette occasion, l'empereur Taizong qui reconnait en lui un adversaire de valeur le nomme général (右衛大將軍) et tente de le retenir à son service par une alliance qu’il décline.
À sa mort, ses fils et petit-fils Khri-'bring et Zanpo (赞婆) (nom chinois) reprennent la régence et le contrôle des opérations militaires, étendant la puissance du Tibet dans les possessions chinoises du Tarim- royaume du Khotan et Aksou en particulier[3].
Légende
En 640, une ambassade menée par mGar stong-btsan se rendit à Chang'an en Chine et obtint de l’empereur Taizong une alliance matrimoniale avec une de ses parentes, la princesse Wencheng. Une légende tibétaine évoque la difficulté de l’entreprise en inventant des épreuves en nombre variable que le chancelier surmonte grâce à son intelligence. En voici une version :
De nombreux ambassadeurs étant venus solliciter la main de la princesse, l’empereur de Chine décida de proposer trois épreuves aux candidats.
On leur présenta tout d’abord dix troncs d’arbre coupés, aux extrémités identiques, en leur demandant de quel côté se trouvaient les racines. mGar stong-btsan fit tremper les troncs dans l’eau. Il savait en effet que l’extrémité basse est plus lourde que l’autre, et put donner la bonne réponse en observant les troncs s’incliner dans l’eau.
L’empereur fit alors remettre aux ambassadeurs une pierre de jade percée d’un trou en zigzag et leur demanda d’y passer un fil. mGar stong-btsan enduisit de miel l’une des extrémités de l’orifice et déposa à l’autre une fourmi ceinturée par un fil. Attirée par le miel et aidée par le souffle du chancelier, la fourmi atteignit l’autre extrémité et le pendentif fut prêt à être porté.
Enfin, les ambassadeurs furent menés devant une écurie abritant cent juments et cent poulains. Il leur fut demandé d’apparier chaque jeune avec sa mère. mGar stong-btsan fit séparer une nuit durant les femelles et les jeunes. Le lendemain matin, il laissa sortir les juments une à une. Chaque poulain s’avança pour têter en voyant apparaître sa propre mère, et les couples furent ainsi reconstitués.
Bien entendu, l’empereur n’allait pas lâcher si facilement sa précieuse princesse et soumit mGar stong-btsan à une ultime épreuve : l’indentifier parmi cinq cents jeunes filles voilées. Mais l’ambassadeur s’était renseigné et connaissait le parfum préféré de la princesse, apprécié également des abeilles. Elles l’aidèrent donc à la retrouver. L’empereur Taizong en conclut que le roi de Tubo, sachant choisir des hommes de talent pour l’assister, méritait sans nul doute de devenir gendre impérial[4].
Références et notes
- Trisong Detsen Selon les Annales des Tang ; des sources tibétaines placent la conquête de Zhangzhung sous le règne de
- dans certaines sources tibétaines Lun Qinling est son petit-fils
- Zizhi Tongjian, vols. 194, 195, 196, 199, 200, 201, 202. ; Livre des Tang, vol. 198. ; Nouveau livre des Tang, vol. 221, part 1.
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