- Mausolée de glanum
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Mausolée de Glanum
Le mausolée de Glanum est un monument funéraire gallo-romain érigé entre -30 et -20. Situé au sud de Saint-Rémy-de-Provence, en France, à quelques centaines de mètres au nord des fouilles archéologiques de Glanum, son état de conservation exceptionnel ( sans doute le mieux conservé au monde ) permet d'admirer sa structure complexe et sa riche décoration.
Le mausolée de Glanum fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1840[1]. Avec l'Arc de Saint-Rémy-de-Provence, voisin de quelques mètres, il forme ce qu'on appelle traditonnellement les « Antiques de Saint-Rémy-de-Provence ».
On peut y lire l'inscription :
SEX(tus) M(arcus) L(ucius) IVLIEI C(aii) •F(ilii) PARENTIBVS SVEIS
Sextus, Marcus et Lucius Julius, fils de Caius, pour leurs parentsLeur nomen Julius indique que les défunts sont des Gaulois dont un ancêtre a acquis la citoyenneté romaine en servant dans l’armée romaine, probablement sous Jules César ou éventuellement Auguste. Selon l’usage, cet ancêtre a pris le nom de famille de celui qui lui a accordé la citoyenneté, soit Julius dans ce cas.
La forme en tour du monument est classique, elle se retrouve sur des monuments funéraires en Italie et en Afrique. En revanche sa structure en trois étages sur 16 m de haut est exceptionnelle :
- en bas, massif cubique décoré comme un sarcophage
- en intermédiaire, quatre arcades en carré formant un tétrapyle
- au sommet, petit temple rond à colonnes
Sommaire
Partie basse
La partie basse ne renferme pas de chambre funéraire, le monument est donc un cénotaphe. Les faces de la base carrée sont gravées de scènes historiques et mythiques :
- Est: inspiré par la guerre mythique entre les Grecs et les Amazones, on y voit un guerrier prendre des trophées d'un adversaire mort.
- Sud: la légende de la chasse du sanglier de Calydon, menée par Méléagre, avec Castor et Pollux représentés en cavaliers.
- Ouest: une scène de bataille de la guerre de Troie et le combat pour récupérer le corps de Patrocle.
- Nord: une bataille sans référence mythologique claire, avec un cavalier en mauvaise posture au sein d’une mêlée, protégé par le bouclier du personnage central. On remarque à gauche de la scène un groupe de personnages sans rapport apparent avec la bataille : ils sont en habits civils, un jeune garçon lit un document. On interprète ce groupe comme la famille du défunt, recevant son attestation de citoyenneté romaine. Dans cette interprétation, la bataille illustrerait une action d’éclat du défunt, au centre du bas-relief, combattant dans l’armée romaine et gagnant la citoyenneté romaine en récompense de cet exploit.
Partie intermédiaire
Quatre piliers disposés en carré supportent de arcades, et forment ainsi un tétrapyle (arc de triomphe à quatre ouvertures). Le sommet de cette structure est décoré d’une frise de créatures marines entourant un disque solaire central, sur chaque face Est, Sud et Ouest, la face Nord étant dépourvue de disque solaire.
Cette partie intermédiaire fait la transition avec le monde terrestre qu’elle quitte après la fureur des batailles, et se termine par sa frise haute en frontière du monde des vivants, bordé par l’océan (symbolisés par les créatures marines) sur ses quatre points cardinaux.
Partie supérieure
Un petit temple rond à colonnes (tholos) couronne le monument. Cette partie supérieure se rattache au monde céleste, par la forme symbolique ronde de la tholos. Elle abrite les statues du défunt et probablement de son fils, debout et dignes, revêtus de la toge, emblème de leur citoyenneté romaine, obtenue grâce à l’exploit illustré sur les bas-reliefs du premier niveau.
Sources documentaires
- La France gallo-romaine, Pierre Gros, éditions Nathan, 1991
Notes et références
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