- Matyas Rakosi
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Mátyás Rákosi
Mátyás Rákosi, naquit le 14 mars 1892 à Ada en Autriche-Hongrie (aujourd'hui en Voïvodine en Serbie) et mourut le 5 février 1971 à Nijni Novgorod, alors en Union soviétique). Il fut le dirigeant de la République populaire de Hongrie de 1949 à 1956, se montrant un dirigeant stalinien particulièrement rigide. Lors de la révolution hongroise de 1956, il s'enfuit en Union soviétique.
Du soldat au chef du Komintern
Rákosi naquit à Ada, un village du comté de Bács, aujourd'hui en Serbie et alors dans l'Empire austro-hongrois. Il était d'une famille juive, quatrième fils d'un épicier, et sa mère devait donner naissance à sept autres enfants, mais par la suite il rejeta complètement le judaïsme, et même toute religion, conformément à l'athéisme de la doctrine communiste.
Pendant la Première Guerre mondiale il servit dans l'armée austro-hongroise sur le front de l'Est et fut capturé. Les événements révolutionnaires en Russie firent de lui un marxiste convaincu et, après son retour en Hongrie, il participa au gouvernement communiste de Béla Kun ; après sa chute, il s'enfuit et se retrouva en fin de compte en Union soviétique. À son retour en Hongrie en 1924, il fut emprisonné, et renvoyé en Union soviétique en 1940, en échange des drapeaux révolutionnaires hongrois capturés par les troupes russes à Világos en 1849. En Union soviétique, il devint un des chefs du Komintern. Il revint à Debrecen, en Hongrie, le 30 janvier 1945, chargé par les autorités soviétiques, d'organiser le parti communiste.
Au cours de la Révolution hongroise de 1956 des Juifs se battirent des deux côtés de la barricade, mais, à la suite de la révolution, on assista à une réaction antisémite contre les membres juifs de l'ancien gouvernement dirigé par Mátyás Rákosi. Pendant le gouvernement de Rákosi et le règne du communiste, c'est la laïcité et non la religion qui était favorisée : le sionisme comme le respect des règles religieuses juives étaient mis hors la loi et pendant un certain temps beaucoup de Juifs se virent expulsés des grandes villes vers la province. Bien que Rákosi fût d'origine juive, il conformait ses actions à son point de vue politique et non à ses traditions et il se joignit à la campagne antisémite de Staline en 1953 si bien qu'il commença à préparer un simulacre de procès antisémite qui prit fin après la mort de Staline. Les juifs communistes n'en furent pas moins écartés progressivement des postes à responsabilité et l'expulsion des juifs de la vie publique fut achevée au cours du régime Kadar.
« Le meilleur élève hongrois de Staline »
Quand, après la Seconde Guerre mondiale, le Rideau de fer tomba sur la Hongrie et que des méthodes brutales eurent porté les communistes au pouvoir, Rákosi devint secrétaire général du Parti communiste de Hongrie (KPU). Il dirigea de façon très autoritaire le Parti, renforça son pouvoir et organisa de 1945 à 1949 la « soviétisation » progressive du pays. Toutes les organisations « non-staliniennes » furent interdites ou mises au pas.
Rákosi se qualifiait lui-même de « meilleur élève hongrois de Staline ». Pour sa politique de soviétisation systématique, il inventa la « tactique du salami », expression par laquelle il expliquait comment on élimine pièce par pièce une opposition démocratique. En 1949 Rákosi commença à instituer la terreur d'État : la police de sécurité ÁVH agit énergiquement contre tous les adversaires de régime, plusieurs milliers de personnes perdirent la vie.
En 1952, Mátyás Rákosi devint également premier ministre et il fit peser sa lourde autorité sur la Hongrie. Le pays connut de graves problèmes économiques avec la détérioration massive des moyens de production et une crise de l'agriculture. Pour cette raison, après la mort de Staline, qui le protégeait, le gouvernement soviétique le contraignit à céder en juin 1953 le poste de premier ministre à Imre Nagy. Il resta toutefois à la tête du Parti communiste. Peu de temps après, début 1955, son entourage reprit les rênes du pouvoir et Nagy fut renvoyé de son poste le 14 avril 1955; András Hegedűs, rakosyste, lui succéda. Rákosi restait encore secrétaire général du Parti communiste hongrois, bien que la rébellion du peuple hongrois se profilât déjà à l'horizon, et il fit arrêter et même exécuter des milliers d'opposants du régime.
La chute
En février 1956, Khrouchtchev prononça son discours secret qui devait devenir célèbre, au XXe congrès du Parti communiste d'Union soviétique et il y dénonçait le culte stalinien de la personnalité dans les autres pays du bloc soviétique, cinq mois plus tard, en octobre 1956, Rákosi était contraint à quitter son poste. Il fut brièvement remplacé par Ernő Gerő en tant que secrétaire général du Parti communiste hongrois et préféra une nouvelle fois s'enfuir en Union soviétique, alors que la révolution hongroise battait son plein, où il vécut encore 15 ans. Il fut toutefois exclu du Parti communiste en 1962.
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