- Massacre de Kragujevac
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Le massacre de Kragujevac (en serbe cyrillique : крагујевачки масакр), également connu sous le nom d'Octobre de Kragujevac (Крагујевачки октобар), a eu lieu les 20 et 21 octobre 1941 à Kragujevac, en Serbie. Les nazis y ont massacré entre 2 300 et 5 000 civils, principalement des Serbes et des Roms, des femmes et des enfants[1],[2]. Il fut un des plus grands massacres effectués par l'armée d'occupation allemande dans le pays.
Staniša Brkić, directeur du Musée du 21 octobre à Kragujevac a publié un livre dans lequel il a recueilli les noms de 2 796 victimes[3].
Sommaire
Contexte
Le 6 avril 1941, Belgrade avait été bombardée par les nazis et le 17 avril 1941, le Royaume de Yougoslavie avait dû capituler[4]. Dès le mois de mai, Draža Mihailović, un fidèle partisan de la monarchie, coordonna l’action des résistants tchetniks contre les nazis[4] et Josip Broz Tito, à la tête des partisans communistes, entra en résistance à partir de juillet[4]. Le 16 septembre, Hitler signa l'ordre de pacifier les Balkans « par les moyens les plus énergiques »[5]. Du 16 septembre au 2 décembre 1941, Franz Böhme exerça la fonction de gouverneur militaire en Serbie, avec comme mission d'appliquer l'ordre en Serbie. La règle était d’exécuter 100 Serbes ou Juifs pour tout Allemand tué[6]. Des soldats allemands furent attaqués par les Partisans et les Tchetniks près de Gornji Milanovac ; le 19 octobre 1941, en représailles, Böhme ordonna le massacre de Kragujevac.
Arrestations et massacre
Dans la matinée du 19 octobre, la ville fut attaquée et environ 10 000 civils âgés de 16 à 60 ans furent arrêtés ; les nazis vinrent chercher les écoliers directement dans leurs classes. Les exécutions commencèrent le 20 octobre vers six heures du soir, les prisonniers étant exécutés par groupes de 400. Elles se poursuivirent encore le 21. Ceux qui ne furent pas tués furent gardés comme otages.
Commémoration
Article détaillé : Parc mémorial de Šumarice.Pour honorer la mémoire des victimes, le site de Šumarice qui fut le théâtre des exécutions est devenu un parc mémorial. On y trouve plusieurs monuments dont celui des Ailes brisées, érigé en l'honneur des écoliers et des professeurs massacrés, le Monument de la douleur et du mépris, le monument des Cent pour un, le monument Résistance et Liberté[7] etc. On y trouve aussi le Musée mémorial du 21 octobre.
Le massacre a inspiré à la poétesse Desanka Maksimović son poème intitulé Krvava bajka, le « conte de fée sanglant »[8].
Notes et références
- (en) Sarah O'Keeffe, « Kragujevac : The Making of a Massacre » sur http://www.geocities.com. Consulté le 30 juin 2009
- (en) Carl K. Savich, « German Occupation of Serbia and the Kragujevac Massacre » sur http://www.antiwar.com, 18 octobre 2003. Consulté le 30 juin 2009
- (sr) B. Raketić et N. Radišić, « „Engleska krvava bajka“ u Kragujevcu » sur http://www.blic.rs, Blic, 22 octobre 2007. Consulté le 30 juin 2009
- (fr) Dušan T. Bataković, Histoire du peuple serbe, L’Âge d’Homme, 2005
- Walter Manoschek: Serbien ist judenfrei. Militärische Besatzungspolitik und Judenvernichtung in Serbien 1941/42. Schriftenreihe des Militärgeschichtlichen Forschungsamtes, 2. Auflage, München 1995
- (en) Biographie de Franz Böhme
- (sr) Turizam sur http://www.kragujevac.rs, Site officiel de la Ville de Kragujevac. Consulté le 30 juin 2009
- (sr)(en) Krvava Bajka, by Desanka Maksimovic, translation by Sarah O'Keeffe sur http://www.geocities.com. Consulté le 30 juin 2009
Voir aussi
Articles connexes
- Serbie (1941-1944)
- Liste de massacres
Liens externes
- (sr)(en) Musée du 21 octobre
Catégories :- Massacre ou atrocité de la Seconde Guerre mondiale
- Histoire de la Yougoslavie pendant la Seconde Guerre mondiale
- Seconde Guerre mondiale en Serbie
- Kragujevac
- 1941
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